Dans cette optique, Pretoria envisage avec une célérité remarquable une coopération militaire bilatérale avec Kinshasa, démarche qui s’est matérialisée par la visite du ministre congolais de la Défense, Guy Kabombo Mwandivita, en Afrique du Sud du 24 au 27 mars.
Cette entreprise dévoile, avec une clarté indéniable, une inclination à soustraire le processus décisionnel aux prérogatives de la SADC, érigeant ainsi un schéma d’ingérence qui transcende les seules visées stratégiques proclamées. Derrière l’apparente rationalité de l’initiative, se dessine une logique où la prééminence de considérations exogènes relègue au second plan les impératifs de cohérence régionale et de souveraineté collective.
Ce faisant, l’on assiste à une mutation insidieuse du paradigme décisionnel, où l’horizon géopolitique se trouve irrémédiablement brouillé par des jeux d’influence dont la finalité échappe aux impératifs de gouvernance concertée.
Loin de s’inscrire dans le cadre d’une coopération multilatérale équilibrée, cette démarche reflète une volonté sous-jacente de remodeler les dynamiques régionales en fonction d’intérêts qui dépassent, et parfois même contredisent, les objectifs affichés par les instances légitimes. La substitution progressive d’une approche consensuelle par une posture résolument interventionniste révèle une asymétrie préoccupante dans la répartition des leviers décisionnels, introduisant ainsi un prisme biaisé où les véritables enjeux se trouvent dilués dans une architecture d’influence à la finalité équivoque. Dès lors, cette orientation s’apparente moins à une démarche de consolidation stratégique qu’à une tentative de redéfinition unilatérale des équilibres en place, au mépris des principes de concertation qui devraient prévaloir.
En effet, la posture de Cyril Ramaphosa ne saurait être dissociée des intérêts économiques qu’il entretient dans la région, notamment dans les secteurs minier et de l’armement. Loin d’être guidée par des impératifs de stabilité régionale, son insistance à maintenir une présence militaire en RDC semble plutôt dictée par la préservation d’intérêts privés, une réalité qui jette une ombre inquiétante sur l’éthique de sa gouvernance.
Face à cette dérive, la Commission de la Défense du Parlement sud-africain se retrouve devant un dilemme épineux : doit-elle laisser prospérer cette politique au risque de voir l’Afrique du Sud s’enliser dans un conflit où les enjeux ne sont pas exclusivement nationaux, ou doit-elle exercer un contrôle rigoureux sur les velléités expansionnistes du chef de l’État ? La question est d’autant plus cruciale que toute initiative militaire engageant Pretoria dans le bourbier congolais nécessiterait non seulement une justification claire devant l’Assemblée nationale, mais également un cadre légal qui ne saurait être contourné au gré des ambitions personnelles.
Ainsi, le positionnement de Cyril Ramaphosa dans ce dossier révèle une convergence préoccupante entre les intérêts économiques privés et les décisions stratégiques de l’État sud-africain. Si la communauté internationale demeure en retrait face à cette escalade, il appartient aux instances démocratiques sud-africaines de trancher : la nation arc-en-ciel acceptera-t-elle de voir sa politique étrangère dictée par des impératifs financiers au détriment des valeurs diplomatiques et de la paix régionale.

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