La prolifération des groupes armés, souvent soutenus par des acteurs politiques ou militaires, et la circulation incontrôlée des armes légères exacerbent la situation. La population, laissée à elle-même, subit des incursions violentes, des braquages, des viols et des meurtres, dans des quartiers entiers plongés dans la peur.
L’inaction des autorités et l’impunité dont jouissent les criminels laissent un vide de pouvoir que ces groupes armés exploitent, menaçant constamment la stabilité sociale et économique.
Ce climat d’insécurité est aggravé par l’incapacité de l’État à rétablir l’ordre et à protéger ses citoyens. Les forces de sécurité, souvent mal équipées et mal payées, peinent à répondre efficacement aux attaques répétées ou se joignent à la meute.
En conséquence, les populations vivent dans une angoisse permanente, sans aucune garantie de protection. Le silence des autorités face à cette situation dégradée suscite un profond désespoir parmi les habitants, qui se sentent abandonnés.
La déliquescence de l’autorité de l’État, couplée à l’inefficacité des politiques publiques de sécurité, plonge le pays dans une spirale de violence difficile à inverser, exacerbant le malaise de la population et sapant la confiance dans les institutions nationales.
La ville de Lubumbashi, dans la province du Haut-Katanga, traverse une crise de criminalité croissante qui frappe toutes ses sept communes. Cette violence, particulièrement exacerbée durant la saison des pluies, se caractérise par des incursions nocturnes violentes dans les maisons, des braquages, des viols et parfois même des meurtres.
Les criminels, armés et parfois en uniforme, sèment la terreur parmi les habitants, qui se retrouvent dans l’incapacité de protéger leurs foyers. Les quartiers les plus affectés sont Kamatete, Basembe (commune Annexe), Gambela (commune de Lubumbashi), la cellule Chine (commune de Kampemba), Brondo (commune de la Kenya), Kawama (commune de Rwashi), et Kaponda Nord (commune de Katuba), où plus d’une dizaine de personnes ont été tuées rien que durant le mois de novembre, sans compter les blessés et les victimes de viols.
Cette criminalité généralisée est nourrie par plusieurs facteurs structurels. La légalisation de groupes armés tels que les Wazalendo, souvent soutenus ou tolérés par certains acteurs politiques et militaires, a permis à ces groupes de prospérer en toute impunité. De plus, le manque de contrôle sur les armes légères, facilité par la vente d’armes par des membres de la FARDC, a exacerbé la situation. Ces armes circulent librement, alimentant la violence urbaine et les affrontements violents.
L’inefficacité de l’État, qui ne parvient pas à mettre fin à l’impunité de ces groupes criminels, laisse un vide de pouvoir dans lequel les bandits se sentent libres d’agir sans crainte de répression. Le silence des autorités face à cette montée de la violence souligne leur incapacité à rétablir l’ordre et à protéger les citoyens.
Cette situation à Lubumbashi trouve un écho similaire à Goma, dans l’Est du pays, où des scènes de violence se répètent avec une régularité déconcertante. Dans la nuit du samedi 30 novembre au dimanche 1er décembre, des tirs nourris ont de nouveau défiguré les quartiers de Ndosho, Mugunga et Kyeshero.
Comme à Lubumbashi, les habitants de Goma vivent dans une angoisse constante, se retrouvant régulièrement sous les rafales de balles, où la peur devient un mode de vie. Les familles, paralysées par la peur, cessent de parler et envoient les enfants se coucher dans l’espoir de réduire l’angoisse.
Les adultes, eux, partagent sur les réseaux sociaux leur désespoir et tentent de se rassurer mutuellement, mais l’incertitude persiste. Cette peur permanente est un reflet de l’absence d’une réponse gouvernementale adéquate face à la violence. Le président de la société civile de la commune de Karisimbi, Claude Rugo, a souligné que cette situation n’était pas normale, un constat amer partagé par de nombreux habitants, qui déplorent le silence des autorités.
Un père de famille, traumatisé par ces nuits de violence, se demande si les autorités pensent que les habitants sont " déjà habitués aux coups de feu ", une réflexion qui traduit le désespoir de la population face à l’inaction de l’Etat.
La situation à Goma, tout comme à Lubumbashi et même ave les kulunas de la capitale Kinshasa témoigne du profond malaise sécuritaire qui touche l’ensemble de la RDC.
L’incapacité de l’État à restaurer l’ordre dans ses territoires a plongé les populations dans une vulnérabilité permanente. La prolifération des groupes armés, l’impunité des criminels, l’inefficacité des forces de sécurité, et l’absence de volonté politique pour résoudre les conflits internes contribuent à la dégradation continue de la sécurité.
Les habitants, abandonnés par un gouvernement incapable de garantir leur sécurité, vivent dans une terreur quotidienne, sans perspective d’amélioration. Ce cycle de violence, nourri par l’impunité et l’inefficacité de l’État, plonge la RDC dans un état de crise chronique, où la paix et la sécurité semblent être des rêves lointains.
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