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Palestine : l’initiative française fait des vagues diplomatiques

Redigé par Alain Bertrand Tunezerwe
Le 27 juillet 2025 à 02:08

L’annonce par le président Emmanuel Macron de la reconnaissance prochaine de l’État de Palestine par la France a suscité de nombreuses réactions à travers le monde. L’Union africaine (UA) a salué cette initiative, la qualifiant d’«  étape importante  » vers une solution juste et durable au conflit israélo-palestinien. D’autres, comme les États-Unis ou Israël, ont au contraire vivement critiqué cette décision, dénonçant un «  soutien au terrorisme  ».

Dans un communiqué publié samedi, Mahmoud Ali Youssouf, président de la Commission de l’UA, a affirmé que cette reconnaissance officielle attendue en septembre, lors de la 80e session de l’Assemblée générale des Nations unies, «  correspond à la position de longue date de l’Union africaine  ».

Il a rappelé que cette position avait été réitérée en février dernier à Addis-Abeba, lors de la 38e session ordinaire de l’Assemblée de l’UA. À cette occasion, les chefs d’État et de gouvernement africains avaient renouvelé leur engagement en faveur des droits inaliénables du peuple palestinien, notamment son droit à l’autodétermination et à la création d’un État indépendant.

Mahmoud Ali Youssouf a salué la décision française comme un «  pas important  » vers une paix fondée sur le droit international et les résolutions pertinentes de l’ONU, réitérant le soutien «  indéfectible  » de l’UA à une solution à deux États, Israël et la Palestine vivant côte à côte dans la paix et la sécurité. Il a encouragé les autres pays à suivre l’exemple de la France afin de soutenir les aspirations légitimes du peuple palestinien.

En mai 2025, la France a intégré une démarche diplomatique concertée avec la Norvège, l’Irlande et l’Espagne, visant à reconnaître officiellement l’État palestinien. À ce jour, plus de 142 pays membres de l’ONU ont reconnu la Palestine, bien que celle-ci ne soit toujours pas membre à part entière de l’organisation.

Dans le cadre d’une déclaration commune, le président Macron, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le chancelier allemand Friedrich Merz ont publié vendredi un communiqué commun appelant à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, à la libération inconditionnelle des otages et à la levée des restrictions entravant l’acheminement de l’aide humanitaire. «  Le temps est venu de mettre fin à la guerre à Gaza  », ont-ils déclaré, dénonçant une «  catastrophe humanitaire inacceptable  ».

Les trois dirigeants ont également rejeté toute annexion des territoires palestiniens, soulignant que l’expansion des colonies et les violences des colons compromettent toute chance de parvenir à une solution à deux États.

Tout en appelant Israël à respecter le droit international humanitaire, ils ont exigé le retrait des troupes israéliennes de Gaza et affirmé que le Hamas devait être désarmé et écarté de toute gouvernance future dans l’enclave.

Toutefois, des dissensions subsistent entre les alliés occidentaux. L’Allemagne, bien que signataire du communiqué conjoint, a précisé qu’elle ne reconnaîtrait pas l’État de Palestine «  pour l’instant  », jugeant la situation trop instable.

Aux États-Unis, la réaction a été particulièrement hostile. Le secrétaire d’État Marco Rubio a condamné la décision française, la qualifiant de «  précipitée et irresponsable  », accusant Paris de «  soutenir le Hamas  » et d’entraver les efforts de paix.

En signe de désapprobation, Washington a annoncé son retrait d’une session onusienne prévue sur la reconnaissance simultanée d’Israël et de la Palestine comme États souverains.

En Israël, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a vivement réagi, dénonçant une «  approbation du terrorisme  » et un «  rapprochement avec les ennemis d’Israël, dont l’Iran  ».

L’annonce par le président Emmanuel Macron de la reconnaissance prochaine de l’État de Palestine par la France a suscité de nombreuses réactions à travers le monde

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