Selon les données fournies par la BNR, les prêts non performants dans le secteur bancaire ont atteint 267 milliards de francs rwandais au cours de l’exercice 2023/2024, soit 5 % de l’ensemble des crédits accordés.
Murezi Ferdinand a expliqué qu’un prêt resté impayé pendant une longue période peut être radié de ses livres comptables, tout en continuant à faire l’objet de démarches de recouvrement, la vente aux enchères demeurant le principal outil utilisé à cet effet.
« La vente aux enchères constitue notre principal moyen de recouvrement. Toutefois, d’autres options existent : confier la gestion du bien à son propriétaire, recourir à la location-vente, ou intégrer le bien mis en garantie au patrimoine de l’institution financière », a-t-il précisé.
Murezi a expliqué que les banques privilégient souvent la vente aux enchères, car c’est une méthode simple et rapide. Cependant, cette approche présente plusieurs inconvénients : les prix de vente sont souvent bas, les biens ne sont pas toujours garantis, leur évaluation est parfois difficile, et le système informatique manque de transparence, ce qui empêche de bien voir les offres concurrentes.
Par ailleurs, certaines malversations internes ont été signalées, tandis que les banques continuent parfois de facturer des intérêts même après le lancement de la vente.
Murezi a insisté sur la nécessité pour les banques de gérer rigoureusement les prêts, tout en sensibilisant et en informant mieux les emprunteurs.
De son côté, Kwikiliza Jackson, président de l’Association des institutions de microfinance du Rwanda (AMIR) a reconnu que certains défauts de paiement sont aussi liés à des comportements inappropriés au sein des institutions financières.
« Même au sein de nos institutions, nous ne sommes pas toujours irréprochables. Certains défauts de paiement peuvent résulter d’arrangements préalables entre clients et employés », a reconnu Kwikiliza Jackson, évoquant également d’autres causes, telles que les pertes financières, la mauvaise gestion des fonds empruntés, ainsi que le manque de compétences financières chez certains emprunteurs.
De son côté, Pacifique Nkongori, représentant de l’Association des banques du Rwanda, a rappelé que les radiations de prêts affectent l’ensemble du système bancaire, en réduisant la capacité des banques à accorder de nouveaux crédits et en menaçant leur stabilité financière, notamment lorsqu’elles doivent puiser dans leurs bénéfices pour compenser ces pertes.
Damien Ndizeye, président de l’Association pour la défense des droits des consommateurs au Rwanda (ADECOR), a pour sa part souligné les problèmes de communication entre les banques et leurs clients, le non-respect des engagements contractuels, ainsi que les difficultés persistantes liées à l’évaluation des garanties.


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