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Relations Rwanda-Uganda toujours difficiles : Cinq Rwandais déportés ; Quelles stratégies adopter ?

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 8 mars 2021 à 09:17

Ce dimanche 7 mars, vers 20 heures de la soirée, l’Uganda a convoyé vers la frontière de Kagitumba, Est du pays, cinq citoyens rwandais qui, à des dates différentes depuis 2017, avaient été arrêtés puis torturés en Uganda.

Tous ont confié à la presseque lors de leur arrestation arbitraire, ils étaient soupçonné sans raison valable d’espionnage au profit du Rwanda. Il s’agit de
Michael Matabaro, Tresor Hirwa, David Rukundo, Patrick Rugema et Muhammed Ndaheranwa.

Torturés, accusés d’espionnage
Matabaro, 58 ans, est en Uganda depuis 2016 où il effectuait différents travaux ouvriers. La CMI/Chieftancy of Uganda Military Intelligence l’a arrêté le 24 janvier 2021 pour le fait d’adhérer à une confession religieuse d’origine rwandaise- l’ADEPR/Association pour le Développement des Eglises protestantes au Rwanda

Quant à Hirwa, 30 ans, originaire de Kigali-Gasabo entre en Uganda en 2017 depuis le poste-frontière de Cyanika (Nord du Rwanda). Il fait le commerce de friperies et de chaussures. Les mêmes services de sécurité l’ont arrêté le 20 janvier dernier, prétextant son entrée illégale.

David Rukundo, 25 ans,originaire de Nyagatare, Est du Rwanda, en voyage au Kenya en passant par l’Uganda en janvier 2020, il est arrêté le 19 janvier 2021 au niveau du poste frontière ugando kenyan alors que sur son chemin du retour, il cherchait à entrer en Uganda. Les services ugandais d’immigration lui auraient exigé une somme d’argent non justifiée qu’il a refusé de donner. Cela lui a valu l’arrestation arbitraire, puis emprisonnement pour le soi-disant entrée illégale au pays.
Patrick Rugema de 22 ans entre en Uganda en passant par la Tanzanie en décembre 2019. Officiellement il y va pour rentre visite à son frère. Il est arrêté en septembre 2020 accusé d’espionnage pour le compte du Rwanda.

Il y a aussi Mohammed Mudaheranwa, 25 ans. Il entre en Uganda à partir de la frontière congolaise de Bunagana en 2018. Il est lui aussi arrêté le 23 septembre 2020 avec charge d’espionnage.

Ils sont relâchés puis déportés au Rwanda après une autre équipe de 6 Rwandais arrêtés dans les mêmes circonstances de torture puis relâchés le 3 février 2021. Il a été remarqué lors de cette déportation que certains d’entre eux avaient été gravement torturés au point qu’il leur était difficile de marcher. Ils ont dû être hospitalisés.

Des méthodes inhumaines, des complicités avec RNC

Il est rapporté que les services de renseignement militaire ugandais continuent leur appui aux groupes dissidents rwandais malgré les accords de paix rwando ugandais de Luanda qui annonçaient un dégel des relations entre les deux pays Rwanda et Uganda avec condition pour l’Uganda de cesser de donner un soutien aux groupes armés rwandais opérant sur son territoire dont le RNC/Rwanda National Congress du Gén. Faustin Kayumba Nyamwasa.

Des sources fiables disent que la CMI et le RNC continuent leurs activités de traque des Rwandais séjournant en Uganda qui ne veulent pas adhérer à l’RNC dans le cadre de déstabiliser le régime rwandais.

"Ceux qui sont contre l’adhésion au RNC sont kidnappés et forcés d’être membres. Quand ils opposent un refus total, ils sont amenés dans les cachots du CMI. D’autres sont amenés de force dans les maquis de Minembwe de la Province du Sud Kivu de la RDC", disent les sources sans autre précision.

Quelle voie de sortie ?
Tout ceci montre que le Président du Rwanda, Paul Kagame, doit exiger des explications à son homologue ugandais Museveni et donner une copie aux médiateurs angolais et congolais qui ont assisté et témoigné avec un grand plaisir à la signature de ces Accords de Luanda.

De deux, "le Rwanda peut assister avec un oeil consentant aux tendances nouvelles burundaises aspirant à la paix avec le Rwanda. Et puis, le Rwanda devrait accepter la perche tendue par le Président congolaisTshisekedi qui souhaite vivement voir les armées congolaises et rwandaises reprendre de façon décisive le ratissage coordonné des poches de groupes armés qui pullulent dans l’Est de la RDC du Katanga au Haut-Uélé et Ituri", a confié un observateur militaire de la région qui a requis l’anonymat. Pour lui, malgré l’hostilité affichée par l’Occident à voir cet Est de la RDC pacifié par des solutions locales, le Rwanda devrait intéresser la RDC à entreprendre ce projet qui amenera une paix durable du Rwanda et de la RDC.


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