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Rusesabagina, la perte d’un faire - valoir

Redigé par Tite Gatabazi
Le 22 septembre 2021 à 12:34

Dans une lettre ouverte adressée à Sophie Wilmes, Ministre Belge des Affaires Etrangères, Alain Billen, citoyen belge, ne fait pas dans la dentelle : « les attaques internationales à l’encontre du Rwanda n’ont jamais cessées…alors même que ces agressions étaient comme toujours, injustes et non fondées ».

Et l’Ambassadeur Manzi Bakuramutsa dans son billet du blog « Rwanda Podium » logé par Médiapart de renchérir sans détour que « le cas Rusesabagina n’étant qu’un prétexte de plus pour mener une charge de plus contre le Rwanda ».

Et d’ajouter pour plus de précision : « …le Rwanda paie, une fois de plus, le prix fort de son indépendance politique qui est très manifeste non seulement dans les discours mais aussi dans les faits ».

Bakuramutsa sait de quoi il parle ayant été ambassadeur du Rwanda respectivement au Nations Unies et en Belgique.

Car il s’agit d’un terroriste que ses parrains présentent comme un héros. Quel contraste !

Pour mémoire, en 2017 Rusesabagina fonde le MRCD dont le FLN est le bras armé avec pour siège en Belgique. Et ses réunions se tenaient sur place !

Le 15 décembre 2018, une attaque meurtrière du FLN a lieu à Nyaruguru et Nyamagabe dans le sud du pays.

Le 22 mars 2019 c’est au tour de Bweyeye dans le district de Rusizi à la lisière du parc de Nyungwe.

Nsabimana Callixte alias Sankara est alors le chouchou des médias étrangers et parade sur plusieurs radios internationales.

Il sera appréhendé le 30 avril 2019.

Sur commission rogatoire, une enquête est menée en Belgique contre Rusesabagina sur des soupçons de soutien au FLN, le groupe terroriste responsable des attaques dans le Sud du Rwanda.

Les policiers belges tombent sur des éléments précieux. Les messages échangés entre Rusesabagina et les combattants du FLN ainsi que les transferts d’argent depuis la Belgique. En droit on parle alors « des indices graves et concordants de culpabilité ».

Dans une vidéo qu’il a publié sur les réseaux sociaux, ce dernier revendique personnellement être le président et financier du FLN.

Ces investigations en prélude à son arrestation et renvoi devant le tribunal étaient menées en collaboration avec la police belge. Le champ des motifs potentiels de mise en cause de Rusesabagina ne souffrait d’aucune interrogation.

Le parquet a rendu ses réquisitions sur la base des éléments factuels. Attestant que Rusesabagina, de manière concertée et délibérée avait mis en place un système de financement d’un mouvement terroriste. Qu’il avait instauré un circuit de transfert d’argent à cette fin.

Des journées longues et difficiles ou le parquet avait minutieusement détaillé le dossier d’accusation accablant, tant les attentats étaient effroyables et la douleur des victimes inouïe.

Dans ce vaste dossier, les chancelleries Belge et Américaine étaient aux premières loges.

Les témoignages des combattants en reddition ont fait surface à la barre et ils ont fait froid dans le dos. Ils ont détaillé les crimes et maléfices commis par le FLN. Et chaque évènement était fortement médiatisé et exploité avec cruauté par le FLN. Le choc était rude.

Nsabimana Callixte alias Sankara qui du rêve à la désillusion a confessé le passage à l’acte qu’il n’a pu anticiper pour éviter les déconvenues.

Dans ce long dossier, il aura été celui qui a décidé d’apporter des pièces manquantes du puzzle de Rusesabagina.

La peine et le désarroi des familles ayant perdu un être cher ne pouvaient être contestés. Les parties civiles étaient présentes et actives.

Mais depuis le jour de son arrestation, certaines voix se sont élevées pour dire tout le mal qu’elles pensaient du Rwanda. Et pas un mot d’empathie pour les victimes ni de condamnation des actes terroristes ayant semés la mort et la désolation au Sud du Rwanda.

Car il existe encore une certaine arrogance en occident sinon un fantasme de « toute puissance » qui se caractérise par une sorte de mépris pour les pays Africains.

Avec le recours à un lexique pour le moins virulent et inhabituel sur le champ diplomatique. Un héritage culturel de ceux qui n’ont pas tiré les leçons de la mondialisation et qui malheureusement sont à la traine.

C’est dans ce contexte qu’il faut inscrire la déclaration maladroite de Sophie Wilmes, ministre belge des affaires étrangères.

Heureusement, comme le rappelle l’Ambassadeur Bakuramutsa, le Rwanda jouit pleinement de son indépendance politique.

Ainsi donc, le ministère rwandais des affaires étrangères a rendu public un communiqué dans lequel il déplore « les déclarations de la cheffe de la diplomatie belge qui reflètent le mépris affiché par le gouvernement du royaume de Belgique pour le système judiciaire rwandais depuis le début de ce procès, en dépit de la contribution significative d’autorités belges compétentes à l’enquête sur ce dossier ».

Et la réunion diplomatique au niveau ministérielle initialement prévue en marge de l’assemblée générale des nations à New York est renvoyée aux calendes grecques.

Depuis vingt-sept, le Rwanda fait face à la violence des nostalgiques du régime Habyarimana. Ils font payer au Rwanda post génocide contre les tutsis la douleur produite par la perte du confort et d’influence.

Mais ils ne désarmeront pas avec la chute de Rusesabagina. Ils sont cyniques et n’ont que faire d’un maillon qui s’écroule. Ils traiteront ce cas avec malveillance, certains de façon détournée ou des pointes d’ironies. D’autres, moins subtiles. Quoi de plus habituel.

Sauf que la récurrence de ce phénomène atteste d’un agenda politique.

La mise à l’index du Rwanda par les calomnies relayées complaisamment ne prend pas en compte qu’il a changé et en mieux.

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