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Rwanda : La jeunesse face à la mémoire du génocide

Redigé par Tite Gatabazi
Le 12 avril 2022 à 11:34

La jeunesse actuelle affronte la douloureuse question du génocide, de la mémoire, du négationnisme avec probablement peu d’outils pédagogiques à sa portée.

Cette jeunesse cherche à comprendre cet héritage lourd à porter. Car il y a encore des blessures traumatiques chez les parents rescapés.

Certains ne parvenant pas à verbaliser tout simplement l’ « indicible ». Cette souffrance muette et latente est également pathogène.

Beaucoup ont assisté aux massacres des leurs, il y en a dont les familles ont été décimées.

La question de l‘éducation et de la transmission se posent quant à la mémoire du génocide contre les tutsis.

Que disent les adultes qui ont traversé le génocide contre les tutsis à leurs enfants. Eux, dépositaires des faits, du déroulement précis en particulier au niveau local.

Bien plus, témoins de la mémoire des années antérieures d’idéologie et de mobilisation des masses pour « travailler ».

Pendant que ceux qui ont participé aux massacres des tutsis cherchent à maquiller leur rôle voire justifient le génocide contre les tutsis.

Avec un discours haineux qui accompagne inéluctablement les débâcles de cet ordre. Et des conséquences désastreuses pour le pays et les générations futures.

Est-ce que cette jeunesse comprend les notions de crime contre l’humanité, de génocide et de la justice tant nationale qu’internationale ainsi que l’écriture de l’histoire.

Est-elle en mesure de construire une réflexion relative aux stéréotypes et les discriminations, les exclusions et les mécanismes qui mènent jusqu’au génocide.

Est-ce qu’elle a les outils pour appréhender la problématique de la construction de la mémoire. D’une part, le travail indispensable des victimes et d’autre part la prise en charge par les politiques mémorielles étatiques.

Car la mémoire du génocide contre les tutsis se heurte au négationnisme des anciens bourreaux et leur héritiers idéologiques établis hors du pays.

Ces derniers récusant les évidences et s’inscrivant plutôt dans le déni de la vérité historique et judicaire. Avec une litanie des messages abjects et un torrent de haine sur la toile.

Et à l’intérieur du pays, des « aveux imparfaits et des remords de façade ».

Mais les commémorations annuelles alliées au processus judiciaires ont inscrit le Rwanda dans une dynamique de réconciliation, mieux de résilience.

L’Association IBUKA a entrepris de classer et numériser des milliers d’archives du génocide.

A la date du 7 avril, les drapeaux du monde entier sont en berne pour se souvenir du martyr des tutsis au Rwanda.

Au-delà des cérémonies de commémoration, elles aussi indispensables, le travail de transmission de la mémoire passe par l’éducation. En famille, à l’école, dans la société et dans les médias.

Mais aussi et surtout, les travaux des historiens qui restituent le plus sérieusement et le plus fidèlement possible le contexte et les faits de l’époque.

Et ce que les pédagogues appellent l’éducation diffuse.

Cette éducation embrasse aussi la citoyenneté et les valeurs humanistes dont la société rwandaise ne détient pas le monopole. Des thèmes chers à Léana Bisa, Tony Mihigo et bien d’autres.

Ils y apprendront la vigilance, la défense des valeurs humaines et le combat contre l’intolérance et le négationnisme.

Car la transmission de la mémoire honore les victimes.

Cette jeunesse qui interroge, s'interroge et s'engage dans la citoyenneté

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