Né à Nyamirambo, au Rwanda, Hervé Berville est député à l’Assemblée nationale française, représentant La République en Marche, le parti du président Emmanuel Macron. Sonia Rolland, couronnée Miss France en 2000, est quant à elle née à Kigali. Tous deux sont aujourd’hui citoyens français, mais n’ont jamais oublié leurs racines. Dans cette tribune, ils défendent la campagne ’Visit Rwanda’, soutenue par des partenariats avec des clubs prestigieux tels qu’Arsenal, le PSG, le Bayern Munich ou l’Atlético Madrid.
Cette campagne fait face à de vives critiques dans un contexte diplomatique tendu, lié à la situation sécuritaire en République démocratique du Congo. Certaines voix en France ont appelé à rompre ces accords, évoquant le rôle présumé du Rwanda dans les conflits à l’est du Congo.
Sonia Rolland et Hervé Berville indiquent ne pas en comprendre la logique : « Pourquoi la campagne Visit Rwanda est-elle ainsi singulièrement ciblée ? Elle apparaît pourtant sur les maillots de clubs prestigieux comme Arsenal, le PSG, le Bayern Munich, et plus récemment sur ceux de l’Atlético de Madrid. »
Ils rappellent que ce type de partenariats est courant en Afrique. La RDC prévoit de conclure un accord d’une valeur de 4,8 millions d’euros avec le club de l’AS Monaco, tandis que la Côte d’Ivoire a signé un partenariat avec l’Olympique de Marseille, s’étalant de 2023 à 2030. Cet accord ivoirien prévoit notamment la construction d’une école de football à Abidjan.
Les deux personnalités insistent : ces accords dépassent largement la simple visibilité sur des maillots. Ils s’inscrivent dans une stratégie globale visant à développer le pays, renforcer son image et créer des opportunités concrètes pour les citoyens.
« Faut-il condamner un programme de développement économique établi depuis plusieurs années simplement parce qu’il déplaît à certains ? Affirmer que Visit Rwanda chercherait à dissimuler des problèmes, c’est nier sa contribution réelle au développement et à la visibilité internationale du pays », écrivent-ils.
Ils rappellent que la campagne Visit Rwanda a été lancée en 2018, bien avant la résurgence des tensions dans l’Est de la RDC, et qu’elle constitue une initiative majeure de promotion touristique.
Cette campagne est soutenue par le ’Rwanda Development Board’ (RDB), qui a pour mission, positionner le pays comme une destination touristique de premier plan. Le programme collabore également avec la Basketball Africa League et le Tour du Rwanda, tandis que le pays accueillera les Championnats du monde de cyclisme en 2025. Par ailleurs, le Rwanda nourrit l’ambition d’organiser un Grand Prix de Formule 1.
« Que condamne-t-on, au juste ? L’idée qu’un pays africain, comme n’importe quel autre, puisse construire son développement à travers le tourisme et le sport ? » s’interrogent-ils.
Derrière le slogan Visit Rwanda, rappellent-ils, se cache une réalité économique concrète : des milliers d’emplois directs et indirects. « Il y a des guides touristiques, des hôteliers, des cuisiniers, des chauffeurs, des réceptionnistes, des employés d’aéroport et bien d’autres professionnels — autant de personnes qui, depuis une dizaine d’années, œuvrent dans un secteur devenu l’un des piliers de l’économie nationale. »
Sonia Rolland et Hervé Berville reconnaissent que personne ne minimise la gravité de la situation dans l’Est de la RDC, ni la nécessité d’une solution diplomatique à cette crise, mais soulignent que cela ne doit pas conduire à rejeter les politiques de développement.
Selon eux, cette campagne incarne la volonté du peuple rwandais de poursuivre sa reconstruction, 31 ans après le génocide perpétré contre les Tutsi.
Pour Sonia Rolland et Hervé Berville, les critiques répétées à l’encontre de Visit Rwanda témoignent d’un regard paternaliste : « Ceux qui s’en prennent à Visit Rwanda sont animés par une vision encore coloniale, cherchant à dicter ce qui serait acceptable ou non pour les pays africains. »
Ils rappellent que le tourisme représente près de 10 % du PIB rwandais, génère plus de 600 millions de dollars de revenus annuels et emploie plus de 200 000 personnes, secteur dynamique qui constitue un levier majeur de transformation sociale et économique.
Ils estiment qu’il ne faut pas dénigrer les efforts d’un pays qui tente d’écrire une nouvelle page de son histoire.
« Visit Rwanda n’est pas un simple slogan. C’est un programme solide, qui a déjà porté ses fruits, qui reste confronté à des défis, mais qui offre de réelles perspectives. Il ne mérite pas d’être critiqué. Ce qui peut être remis en question, ce sont les défis que le Rwanda, comme d’autres pays, n’a pas encore relevés », ont-ils affirmé.



AJOUTER UN COMMENTAIRE
REGLES D'UTILISATIONS DU FORUM
Ne vous eloignez pas du sujet de discussion; Les insultes,difamations,publicité et ségregations de tous genres ne sont pas tolerées Si vous souhaitez suivre le cours des discussions en cours fournissez une addresse email valide.
Votre commentaire apparaitra apre`s moderation par l'équipe d' IGIHE.com En cas de non respect d'une ou plusieurs des regles d'utilisation si dessus, le commentaire sera supprimer. Merci!