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Terrorisme rime mal avec démocratie

Redigé par Tite Gatabazi
Le 20 février 2022 à 11:55

On présentait Kadhafi comme la digue contre l’expansion du djihadisme en Afrique subsaharienne. Les secousses de sa chute ont retenties jusqu’aux confins du sud du Sahel.

En effet, l’éclatement de la Libye a mis sur la place publique les fragilités socio-politiques et sécuritaires dans la sous-région.

Le déploiement des terroristes s’est trouvé faciliter par la porosité des frontières, les contre bandes d’armes et de drogue.

Car la chute de Kadhafi, c’est aussi le réveil des identités religieuses et tribales qu’il avait réussi à contenir.

L’incurie sécuritaire et politique qui prévaut au Sahel et dans d’autres pays en proie à l’instabilité et au terrorisme est incompatible avec la démocratie.

Au regard des indicateurs mesurant l’évolution démocratique, il faut avouer qu’il y a un véritable recul et pour cause.

Et les signaux sont de plus en plus inquiétants s’agissant plus particulièrement des pays du Sahel.

On assiste à une saison des coups d’états en Afrique de l’ouest et donc à une détérioration des processus démocratiques.

Avec une absence de solution durable de crises à répétition et ce sentiment partagé au sein de la population de l’impuissance de l’Etat.

Comment ne pas croire que toutes les fois où le climat sécuritaire se dégrade dans un pays, cela impacte les libertés et le processus démocratique.

Ce qui modifie et bouleverse sensiblement les trajectoires politiques, institutionnels et ne peut aucunement être isolé du déficit de développement socio-économique.

Sans oublier les élections contestées, les changements de constitution décriés et les présidents qui s’accrochent au pouvoir.

Même si dans certains pays, on voit des manifestations contre une dérive autoritaire, dans d’autres au contraire on peut se féliciter de la maturité démocratique à travers des élections libres et transparentes.

Il ne faut pas passer sous silence le fait majeur de certains pays qui ont fait recours à la technologie pour rendre les élections crédibles ; cela n’a pas suffi à dissiper les inquiétudes.

Pour les élections de 2018 en République Démocratique du Congo, la très influente Eglise catholique avait déployé plus de quarante mille observateurs électoraux.

Cela n’a ramené la confiance des urnes. C’est dire !

Il faut savoir que dans sa plus large majorité, la population africaine exige moins de corruption, plus d’infrastructures socio-économiques plutôt que les élections.

Cette quête mériterait bien un soutien.

Sous d’autres cieux, ce n’est pas fameux quand on apprend que la Hongrie, La Pologne et la Slovénie (membre de l’union européenne) sont accusés de menacer la presse, de geler les financements de la société civile et surtout d’introduire des lois d’exception.

Le multipartisme sur le continent était consécutif à la perestroïka ou « le vent de l’Est » dans les années 1990.

C’était avant le 11 septembre 2001.

Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Et il est loin le temps ou les occidentaux s’érigeaient en défenseurs des valeurs démocratiques.

Ce recul a surement des causes exogènes, mais il faut analyser lucidement, les contradictions et les inconséquences des occidentaux, à contre-courant de l’édification de sociétés véritablement démocratiques.


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