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Tshisekedi et l’illusion du pouvoir éternel : L’histoire d’un président en perdition

Redigé par Tite Gatabazi
Le 19 novembre 2024 à 03:31

Le 18 juillet 2022, lors de son point presse, Jean-Marc Kabund, ancien vice-président de l’Assemblée nationale et figure importante de l’UDPS, annonçait son départ du parti, la création de sa propre formation politique, et levait le voile sur les tensions internes au sommet du pouvoir.

Il dénonçait, avec une lucidité acerbe, les manœuvres secrètes menées par une cellule installée à la présidence, qui travaillait déjà à la révision de la Constitution pour faire sauter le verrou des deux mandats, permettant ainsi à Félix Tshisekedi de s’éterniser au pouvoir. « Pour avoir éventré le boa prématurément », disait-on, Jean-Marc Kabund croupit aujourd’hui dans les geôles de la République, victime d’une soif de vérité trop précoce. Mais malgré la répression, Tshisekedi, de son côté, ne cesse de multiplier les forfaitures au sujet de cette fameuse Constitution.

Le 24 octobre 2024, dans la ville de Kisangani, Tshisekedi se permit de déclarer que « la Constitution congolaise a été écrite à l’étranger par des étrangers », une affirmation dénuée de fondement, rétorquée immédiatement par les témoins présents, qui mirent en lumière la fausseté de cette accusation.

Cependant, quelques semaines plus tard, le 16 novembre 2024, le président, d’un ton menaçant, confirma ses intentions de changer la Constitution, arguant que « l’article 217 consacre carrément la vente de notre souveraineté à des États africains » et accusa même des « hommes de Dieu » d’avoir eu l’audace de défendre cette « ignominie ».

Une Constitution congolaise permettant de vendre la souveraineté d’un État ? Une aberration qui n’a ni sens ni fondement en droit constitutionnel. Mais Tshisekedi, dans sa logique déconnectée de la réalité, poursuit sa quête, son désir obsédant de réécrire les règles du jeu à sa guise. Le lendemain, à Kipushi, dans le Katanga, il enfonce encore le clou : « Voilà malheureusement le genre de dirigeants que ce soit politiques ou autres que nous avons dans notre république. Des gens qui ne savent pas tenir parole, qui ne savent pas respecter leurs engagements. Ils ont dit une chose hier, et aujourd’hui ils disent le contraire, car ils sont manipulés par des officines étrangères qui ont tout intérêt à voir les Congolais divisés et le Congo émietté. »

Ces mots, incendiés dans l’air de Kipushi, enflammèrent immédiatement la toile. Les réseaux sociaux, mémoire vivante et inflexible, exhumèrent les contradictions du président, ses compromissions et ses trahisons, avec une acuité implacable. Le plus beau, le plus incisif, le plus court fut sans doute ce commentaire sans appel : « Tshisekedi, c’est l’hôpital qui se moque de la charité. »

Les discours successifs de Félix Tshisekedi, d’abord à Kisangani, puis à Lubumbashi, et enfin à Kipushi, ont profondément marqué les consciences des Congolais, dévoilant davantage les failles béantes d’un président en proie à des délires paranoïaques.

Loin de refléter un leader confiant dans son mandat et sa mission, chaque allocution se transforme en une fuite en avant, un homme enfermé dans ses propres peurs, obsédé par des menaces imaginaires qu’il cherche à utiliser pour justifier son autorité.

A Kisangani, la première alerte fut donnée lorsque le président, dans un élan de méfiance exacerbé, attaqua violemment ceux qu’il considérait comme des ennemis du régime, sans jamais offrir de preuves concrètes. Un discours qui n’a fait que déstabiliser davantage une population déjà en proie à l’incertitude. Les Congolais, à ce moment-là, comprirent que leur président, incapable de discerner ses adversaires politiques de ses ennemis personnels, projetait une image d’un pays constamment en péril, alors même que leurs préoccupations quotidiennes se limitaient à des besoins essentiels comme l’accès à l’eau, l’électricité, et la sécurité.

Le discours à Lubumbashi, quant à lui, renforça l’idée d’un président de plus en plus déconnecté de la réalité. En dépit de l’hostilité qu’il croyait déceler autour de lui, Tshisekedi s’enfermait dans une vision erronée du monde, amalgamant conspirations et menaces qui ne faisaient qu’éloigner la vérité de son gouvernement. Plutôt que de se concentrer sur les problèmes profonds du pays, la pauvreté croissante, les violences persistantes à l’Est, et la crise énergétique, il préférait créer une fausse guerre avec des ennemis invisibles. Ces discours, de plus en plus irréalistes, mirent en lumière l’incapacité du président à répondre aux aspirations du peuple, ses promesses électorales restant toujours en suspens, et la situation socio-économique se détériorant sous ses yeux.

Enfin, à Kipushi, le discours du président s’intensifia, creusant davantage le fossé entre lui et la réalité du peuple congolais. Là, Tshisekedi, dans une dernière tentative désespérée de maintenir son emprise sur la population, se lança dans une diatribe contre ceux qu’il accusa d’être manipulés par des puissances étrangères.

Au lieu de proposer des solutions concrètes face à la pauvreté et aux conflits, il préféra semer la division, manipulant le climat de peur pour se maintenir à la tête du pays. Ses discours ne mirent en évidence qu’une vérité crue : un homme qui, au lieu de rassembler la nation autour des enjeux réels, se réfugiait dans une paranoïa grandissante, se perdant dans des illusions et abandonnant les Congolais à leurs luttes quotidiennes.

Le président Félix Tshisekedi, dans ses discours, ne fait que renforcer l’image d’un homme au pouvoir de plus en plus isolé, enfermé dans une logique autoritaire et paranoïaque. Ses attaques contre ceux qu’il perçoit comme des ennemis, sa quête de pouvoir sans fin, et son incapacité à répondre aux véritables enjeux du pays témoignent d’une dérive qui ne fait qu’aggraver la situation.

Les Congolais, désormais éveillés, ne se laissent plus duper par ses promesses vaines et ses stratégies de manipulation. La gestion calamiteuse des crises internes et l’inefficacité du gouvernement n’ont fait qu’exacerber la colère populaire. Un vent de révolte souffle désormais sur le pays, signe d’une rupture irréversible avec un régime devenu illégitime.

Les signes d’un pouvoir moribond sont aujourd’hui indéniables. La colère qui gronde dans les rues, alimentée par les contradictions du président, annonce une fin imminente.

Les tyrans, dans leur arrogance, oublient que le temps finit toujours par rattraper ceux qui croient que le pouvoir est éternel. Tshisekedi, qui croyait pouvoir dominer la vérité par le mensonge, ne pourra échapper à la sentence implacable de l’histoire.

A ce rythme, son destin se rapproche inexorablement de celui des tyrans, dont l’arrogance précède la chute. Les Congolais, aujourd’hui éveillés, feront entendre leur voix, et l’histoire jugera ce président. Le temps, implacable, ne lui offrira aucun répit.

Claudel André Lubaya, opposant politique congolais

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