Originaire de Metz, dans l’est de la France, ce soudeur de profession avait été arrêté en 2005 dans la banlieue de Jakarta, dans un laboratoire clandestin capable de produire jusqu’à 100 kilos d’ecstasy par semaine. Accusé par les autorités indonésiennes d’y officier comme « chimiste », il a toujours nié toute implication dans le trafic de drogue, assurant qu’il pensait simplement installer du matériel dans ce qu’il croyait être une usine d’acrylique.

Initialement condamné à la réclusion à perpétuité, sa peine avait été alourdie en appel par la Cour suprême indonésienne, qui l’a condamné à mort en 2007. Il devait être exécuté en 2015 aux côtés de huit autres détenus, mais a bénéficié d’un sursis de dernière minute grâce à une intervention diplomatique de la France, qui avait demandé le réexamen de son recours encore en cours.

Transféré en France en février 2025, à la suite d’un accord bilatéral conclu pour des raisons humanitaires — notamment liées à ses problèmes de santé —, sa peine a été réduite par la justice française à 30 ans de réclusion. Le parquet de Meaux a confirmé cette semaine sa mise en liberté conditionnelle, assortie de certaines obligations de suivi.

À sa sortie de prison, il a été accueilli par son avocat, Me Richard Sédillot, qui s’est dit réjoui de cette décision : « L’histoire de Serge Atlaoui est une véritable leçon de vie. Sa résilience, son courage, sa patience et son humanité sont un exemple pour nous tous. » a-t-il indiqué.

Son épouse, Sabine Atlaoui, émue, a salué une « libération incroyable » de victoire après des années de combat. « C’est grâce aux efforts diplomatiques que mon mari a pu revenir en France. Je n’arrive pas encore à réaliser qu’il est de retour et qu’il sera à nos côtés chaque jour », a-t-elle confié.

Père de quatre enfants, Serge Atlaoui est devenu pour beaucoup un symbole de la lutte contre la peine de mort. La France, qui a aboli la peine capitale en 1981, avait mené une forte campagne diplomatique en sa faveur. Son histoire avait profondément touché l’opinion publique, aussi bien en France qu’en Indonésie.

Le gouvernement indonésien, connu pour ses lois très sévères en matière de drogue, a récemment procédé à plusieurs libérations de détenus très médiatisés, dont une mère philippine autrefois condamnée à mort ainsi que les derniers membres du réseau de trafiquants surnommé les « Bali Nine ».

Serge Atlaoui, Français de 61 ans condamné à mort en Indonésie pour des infractions liées au trafic de drogue, a été libéré ce vendredi