Fidèle à son tempérament combatif, il a pris d’assaut les tribunes médiatiques pour disséminer un projet de société qu’il veut radicalement distinct des pratiques décriées du pouvoir en place. Héritier assumé de la fidélité à l’égard de l’ancien président Joseph Kabila, tout en demeurant proche de plusieurs figures influentes de la société civile, il se positionne comme l’artisan d’une parole dissidente qui ose rompre avec l’omerta congolaise.
Dans une scène politique minée par le calcul et la duplicité, sa voix se distingue par la franchise brutale d’un diagnostic qui refuse les faux-semblants.
L’homme, qui dénonce avec constance les manipulations érigées en méthode, accuse frontalement les faiseurs d’illusions d’avoir instauré la désinformation et la falsification comme matrice de la gouvernance.
Selon lui, le Chef de l’État lui-même est prisonnier de récits biaisés et de mensonges savamment distillés, lesquels obscurcissent la lucidité de son jugement et l’empêchent de mesurer l’ampleur du péril qui ronge la nation.
De ce point de vue, la tragédie d’Uvira, où se sont enchaînés massacres et exactions, n’est pas le fruit d’un accident ou d’un complot extérieur, mais la conséquence directe de l’aveuglement volontaire du pouvoir et de son incapacité à restaurer l’autorité légitime de l’État. La défiance croissante des milices wazalendo à l’égard des institutions apparaît, dans l’analyse de Mulinganyo, comme le symptôme le plus alarmant d’une souveraineté délégitimée, incapable d’imposer la cohésion nationale.
Plus audacieux encore, Mulinganyo jette une lumière crue sur les luttes intestines qui rongent les cercles dirigeants. En affirmant que Vital Kamerhe n’est en réalité qu’un paravent destiné à masquer une manœuvre visant à précipiter la disgrâce de Sama Lukonde, il met à nu la duplicité des alliances et la vacuité d’un Sénat réduit à l’état de chambre d’enregistrement, présidé par un homme qu’il qualifie d’aphone et de marginalisé.
Cette lecture, qui dévoile les intrigues de coulisses, dessine le portrait d’un régime où la parole publique ne reflète plus la réalité des rapports de force, mais dissimule des entreprises de neutralisation et de mise à l’écart.
L’observateur attentif aux dynamiques congolaises ne saurait minimiser la portée de cette irruption politique. Car en se déclarant candidat tout en assumant une critique radicale de la gouvernance actuelle, Barnabé Mulinganyo se place d’emblée en figure disruptive, incarnant un refus de l’accommodement qui domine souvent la classe politique congolaise.
Ses révélations et ses prises de position, qu’elles séduisent ou qu’elles irritent, imposent une recomposition du débat public : elles forcent à interroger la légitimité d’un pouvoir englué dans ses propres artifices et à envisager, à l’horizon de 2028, la possibilité d’un basculement inédit.

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