Yolande Makolo répond aux accusations liant le M23 aux RDF

Redigé par Alain Bertrand Tunezerwe
Le 16 avril 2025 à 03:32

La porte-parole du gouvernement, Yolande Makolo, a réagi aux accusations assimilant le groupe armé M23 aux Forces de Défense rwandaises dans le conflit qui l’oppose au gouvernement de la République Démocratique du Congo.

Dans une interview accordée à Anewz TV, Yolande Makolo a rappelé que le groupe terroriste FDLR, composé d’individus directement impliqués dans le génocide perpétré contre les Tutsi en 1994, continue, plus de trente ans après avoir trouvé refuge dans l’est de la RDC, de nourrir des intentions hostiles à l’encontre du Rwanda.

“Les FDLR, qui ont participé au génocide, s’est établi en RDC où il sont présent depuis plus de trois décennies. Tout le monde sait que depuis 2003, plus d’une vingtaine de résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU ont été adoptées concernant ce groupe et la nécessité d’en finir avec la menace qu’il représente.” a-t-elle déclaré.

Elle a précisé que, malgré le déploiement de forces onusiennes de maintien de paix en RDC pour démanteler les FDLR et d’autres groupes armés, aucune mesure concrète n’a été prise, si bien que ce groupe terroriste reste actif et collabore même avec les forces armées congolaises.

Makolo a souligné qu’en réponse à la menace que représente le groupe, le Rwanda a mis en place des dispositifs de défense le long de sa frontière avec la RDC, tout en réaffirmant que le pays n’a jamais déployé de troupes sur le territoire congolais.

Elle a également souligné que les FDLR sont responsables d’atrocités perpétrées contre les Congolais d’origine tutsi, poussant nombre d’entre eux à fuir vers des pays voisins tels que le Rwanda et l’Ouganda.

Elle a expliqué que le M23 est né pour défendre ces populations marginalisées, privées de leurs droits dans leur propre pays, et favoriser leur retour dans l’est de la RDC.

Alors que certains estiment qu’aucun groupe armé ne pourrait disposer d’une telle puissance militaire et d’un tel équipement sans le soutien d’un État — accusation qui vise directement le Rwanda — la porte-parole a rétorqué que le M23 est un mouvement solidement structuré, porté par une détermination inébranlable à défendre sa cause.

« Le M23 est un groupe déterminé. Certains de ses membres ont servi dans l’armée congolaise. Nous savons qu’il est bien structuré et qu’il mène un combat pour sa survie. Pour eux, c’est une question de vie ou de mort, et c’est là leur principale force », a déclaré Makolo.

Elle a ajouté que le M23 s’approvisionne principalement en armement auprès des troupes congolaises elles-mêmes, précisant que, lors de chaque affrontement remporté, les soldats de la RDC prennent la fuite en abandonnant leur matériel : « Ils ont laissé derrière eux un important arsenal au cours des trois dernières années. »

Interrogée sur la possibilité de résoudre la question du M23 par de simples négociations bilatérales entre le Rwanda et la RDC, comme le préconise le gouvernement de Kinshasa, Yolande Makolo a jugé cette approche irréaliste. Selon elle, le M23 doit impérativement être associé aux discussions afin d’aborder les causes profondes du conflit.

« Le problème est d’abord interne à la RDC. Le M23 est un mouvement composé de Congolais qui ont des revendications à faire valoir auprès de leur propre gouvernement. Ce différend doit donc être réglé entre eux et les autorités congolaises », a-t-elle conclu.

Le M23 a repris les armes en novembre 2021, après huit années de silence. Il réclame que le gouvernement congolais respecte les engagements pris dans l’accord signé le 23 mars 2009 avec le CNDP, l’ancien mouvement armé.

Yolande Makolo, a réagi aux accusations assimilant le groupe armé M23 aux RDF

Publicité

AJOUTER UN COMMENTAIRE

REGLES D'UTILISATIONS DU FORUM
Publicité