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Après Nairobi, Kinshasa reste constant dans son intolérance

Redigé par Agence d’information,
Le 31 décembre 2013 à 09:14

Discours haineux et manipulation politiques semblent avoir la peau dure au Congo « démocratique ».
Après une nouvelle offensive des rebelles ougandais dans l’Est du pays, qui a encore une fois mis en évidence l’incapacité de se battre de la part de l’armée régulière des FARDC, le gouvernement congolais recourt à l’intox et accuse le M23, avec lequel il vient pourtant de signer les protocoles de Nairobi. Une mauvaise manière d’entamer le processus de paix.
Une ampoule qui brûle, un pétard qui pète ou un (...)

Discours haineux et manipulation politiques semblent avoir la peau dure au Congo « démocratique ».

Après une nouvelle offensive des rebelles ougandais dans l’Est du pays, qui a encore une fois mis en évidence l’incapacité de se battre de la part de l’armée régulière des FARDC, le gouvernement congolais recourt à l’intox et accuse le M23, avec lequel il vient pourtant de signer les protocoles de Nairobi. Une mauvaise manière d’entamer le processus de paix.

Une ampoule qui brûle, un pétard qui pète ou un pneumatique qui éclate et voilà qu’on pointe le doigt vers le fantôme du M23, le mouvement rebelle qui en fait a cessé d’exister depuis la fin des pourparlers de Kampala conclus à Nairobi, le 12 décembre, devant nombreux chefs d’états africains.

La dernière en date est bel et bien l’attaque de Kamango (Nord-Kivu), non-interceptée par les drones d’observation de l’ONU, et attribuée faussement au mouvement de Bertrand Bisimwa qui est en train de se métamorphose en parti politique.

Les faits.

Le 16 décembre, les rebelles Ougandais de l’ADF-Nalu attaquent les villages de Musuku et Mwenda, situés dans le territoire de Beni, au Nord-Kivu. L’incursion se solde par une vingtaine de victimes, pour la plupart des femmes et des jeunes filles, horriblement mutilées avant d’être achevées à la machette.

Les mêmes forces, qui contrôlent 21 localités sur les 25 de la chefferie de Watalinga et rêvent de franchir la frontière ougandaise pour détrôner le président Museveni, lancent, le jour de Noël, une offensive sanglante sur Kamango.

L’armée régulière (FARDC) – devenue dans l’imaginaire des Congolais l’une des plus performantes de la région grâce à une campagne médiatique savamment orchestrée et aux analyses des experts activistes – prend vite la poudre d’escampette. Derrière elle, une quarantaine da cadavres gisent sur le terrain.

D’ailleurs, les maux chroniques de cette armée restent sans solution. Les 20 et 23 décembre, les épouses des soldats de la région militaire du Sud-Kivu manifestaient à Uvira pour réclamer le paiement de trois mois de soldes de leurs maris avant d’être dispersées à coups de fouet. A noter que, selon les mêmes experts en service commandé, le paiement des salaires des militaires aurait été l’une des nouvelles données à la base de l’honneur retrouvé des FARDC…

Pendant tout ce temps, les coûteux drones de Hervé Ladsous, le flamboyant patron du Département des opérations de maintien de la paix (UN-DPKO), somnolent dans les hangars de l’Aéroport de Goma par manque de courant électrique...

Un technicien de l’Aéronautique civile sur place en veine de blagues se demande s’il ne faut pas trouver un arrangement en vue de les charger à Gisenyi au Rwanda… Moins voués à l’ironie, les habitants du quartier de Ndosho, dans la ville gomatracienne, multipliaient les barricades, le jour auparavant, dans les rues de l’agglomération en proie à une vive exaspération due à ces persistantes coupures d’électricité et également d’eau potable.

Or, malgré les déclarations du porte-parole des FARDC qui pointent de doigt les combattants de l’ADF-Nalu, le communicateur du gouvernement, Lambert Mende, accuse des affrontements de Kamango l’ex-M23, devenu pourtant partenaire du gouvernement dans un processus de paix, il est vrai, encore à ses premiers pas.

Le tout sans pour autant ménager le Rwanda et l’Ouganda voisins, qui continueraient à comploter contre la RDC, alors qu’ils se sont, au contraire, patiemment investis dans la recherche d’un dénouement pacifique au conflit en vue de stabiliser l’Est du Congo.

La « société civile » du Nord-Kivu, officine émanant de la police politique de Kabila, relai local de la propagande de Kinshasa, travaille sans répit à convaincre les Occidentaux des prétendues ingérences rwando-ougandaise, affabulations qui contribuent à perpétuer la mise sous tutelle du pays.

Il en est de même des autorités locales à Beni, qui ont vite attisé la désinformation. « Le responsable de la chefferie de Watalinga, Saambili Bamukoka, affirme que ces assaillants lourdement armés et bien équipés sont des rebelles du M23 venus de l’Ouganda voisin déguisés en ADF/Nalu », s’est empressé de rapporter Radio Okapi.

Même si elle a sauvé la Mission onusienne (MONUSCO) de ses déboires dans sa tentative de ramener la paix au Kivu, la « solution africaine » du processus de Kampala, qui a abouti aux accords de Nairobi et a été menée par la Conférence internationale de la région des Grands lacs (CIRGL), ne semble pas plaire à ceux qui veulent maintenir l’Afrique dans une éternelle dépendance, avec la France en tête de liste.

En réalité, si Kinshasa veut respecter l’esprit de Nairobi et réussir une réconciliation nationale qui demeure le seul gage d’une paix durable, son gouvernement doit au plus tôt se défaire d’opérateurs politiques incapables de transcender leurs discours haineux et xénophobes.

Les causes profondes de la guerre au Kivu nécessitent une sérieuse thérapeutique, ce qui exige une mutation culturelle de la classe politique et l’éloignement des charlatans de ses rangs.

El Memeyi Murangwa


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