Un tribunal de Mombasa, dans le sud-est du Kenya, a ajourné mercredi l’audition de trois Somaliennes soupçonnées d’avoir hébergé les assaillantes - présentées comme des "sympathisantes" du groupe Etat islamique - d’un poste de police de cette ville portuaire, a constaté un journaliste de l’AFP.
Les trois prévenues, Somaliennes vivant au Kenya, avaient été arrêtées dimanche à Mombasa dans la foulée de l’attaque. L’une d’elles se présente comme sourde et a indiqué mercredi ne pas comprendre le langage des signes de l’interprète spécialement dépêchée pour l’audience.
Le magistrat Emmanuel Mutunga a dès lors ordonné le maintien en détention des trois prévenues pour cinq jours supplémentaires et un examen médical de Shukri Haji pour déterminer l’étendue de son handicap.
L’audience de mercredi devait conduire à l’éventuelle inculpation des trois femmes que la police soupçonne d’avoir hébergé les assaillantes du commissariat de Mombasa.
Ces dernières, dont une portait une veste explosive, étaient entrées dans le bâtiment sous un faux prétexte. L’une avait lancé une bombe incendiaire et les deux autres agressé deux policiers à coups de couteau, tout en criant "Allah Akbar" ("Dieu est le plus grand"). Les trois femmes, dont deux de nationalité kényane, avaient été abattues sur place.
Mardi, l’agence Amaq, organe de propagande du groupe Etat Islamique (EI), a indiqué que les trois assaillantes étaient des "sympathisantes" de l’organisation jihadiste.
Si tel était le cas, l’attaque de Mombasa, qui n’a fait de victimes que les assaillantes, serait une double première au Kenya : un attentat perpétré par des femmes au nom de l’organisation Etat islamique.
Le Kenya a subi ces dernières années plusieurs attentats de masse commis par des commandos masculins du principal groupe jihadiste dans la sous-région, les insurgés somaliens shebab. Ces derniers, affiliés à Al-Qaïda, avaient revendiqué l’attaque du centre commercial Westgate de Nairobi en 2013 (67 morts) et celle de l’université de Garissa en 2015 (148 morts).
Mais récemment, les services de sécurité kényans se sont inquiétés de tentatives d’implantation du groupe Etat islamique dans le pays, décrit par la police comme un groupe qui "cherche à s’établir au Kenya", même si la menace que représente cette organisation concurrente d’Al-Qaïda demeure difficile à cerner au Kenya.
AFP
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