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Ir Juvénal Ndayisenga et son Bio-HAP ltd pour des labels agro industriels rwandais

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 29 décembre 2015 à 06:19

Il s’appelle Juvénal Ndayisenga. Il est Directeur Général de Bio-HAP ltd spécialisé dans la transformation agro alimentaire et produisant tout un assortiment de jus, de vins et de liqueurs à base de denrées locales (fruits frais, miel et fleurs).
"Nos produits sont des sirops de jus de maracuja, de prunes du Japon, d’ananas de pommes. Ce sont également des vins de bananes, des liqueurs de miel ou de raisins mais aussi des confitures et des pâtes de tomates dont le Ketchup", a confié à ce journal (...)


Il s’appelle Juvénal Ndayisenga. Il est Directeur Général de Bio-HAP ltd spécialisé dans la transformation agro alimentaire et produisant tout un assortiment de jus, de vins et de liqueurs à base de denrées locales (fruits frais, miel et fleurs).

"Nos produits sont des sirops de jus de maracuja, de prunes du Japon, d’ananas de pommes. Ce sont également des vins de bananes, des liqueurs de miel ou de raisins mais aussi des confitures et des pâtes de tomates dont le Ketchup", a confié à ce journal le chimiste Maurice Tuyisenge, Production and Quality Insurance Officer à Bio-HAP insistant sur le fait que cette entreprise insiste plus sur la recherche et la formation plus qu’à la production en série de la multitude de marques déposées de l’entreprise.

Bio-HAP ltd est logé dans un quartier suburbain de Mayange en extrême-sud de l’espace urbain du District Kicukiro en Ville de Kigali. Bâti sur une superficie restreinte de quelque 20x30 mètres, Bio-HAP ltd n’étonne pas moins de par sa façon d’être sollicité même par des gens en quête de formation en simples techniques de brasserie.

"Nous avons formé des gens de partout dans le pays. Ceux-ci ont pu fonder plus de 300 unités industrielles de brasseries de jus et de vins. Nous formons également chaque année plus de 30 lauréats de facultés de Chimie et de Biologie, de food chemistry mais aussi de Développement Rural. A ce jour, plus de 200 étudiants finalistes de leur cycle sont passés par ici venant de Butare, KIST ou de l’UNATEK-Kibungo",

a confié Ir Juvénal Ndayisenga montrant qu’il est le seul chimiste à avoir fondé patiemment une unité de laboratoire pratique distribuant son savoir aux jeunes entrepreneurs qui ont su fonder leurs brasseries de vins de banane livrés dans de petites bouteilles de 300 ml individuellement consommées révolutionnant ainsi les attitudes et habitudes alimentaires du monde rural rwandais.

Des produits labellisés Bio-HAP capables de se mesurer aux vins français, italiens ou espagnols. Mais pourquoi ça ne décolle pas ?

L’Ingénieur Ndayisenga fait dans les consultances. Il entre en partenariat avec des ONGs dont la Women for Women International, Rwanda Women NEtwork, le Centre d’Appui au Service Coopératif UGAMA et autres institutions gouvernementales dont NAEB, RDB, NIRDA et Minicom.

" Nous avons organisé des formations techniques pour 92 personnes financées par ces diverses institutions. Le WDA (Workforce Development Agency) nous a, elle aussi, prié de formé 20 enseignant pour son programme TVET, 5 staff et 18 profs des Ecoles Agri Vétérinaires", a-t-il ajouté cachant soigneusement le fait que le Gouvernement rwandais devrait lui ouvrir une ligne de financement surtout qu’il est le seul ingénieur chimiste qui, à la fin de ses prestations dans la Fonction Publique, il est le seul à avoir compris qu’il peut révolutionner le monde industriel rwandais quitte à être compétitif, avec ses multicentaines de labels typiquement rwandais, sur le marché régional et international.

Du matériel simple et pourtant efficace pour une recherche qui s’imposerait dans le monde

Cet ingénieur qui a déjà à son actif plus de 20 marques déposées trouve que les autorités de RSB, Office rwandais de Normalisation découragent les industriels rwandais qui veulent commercialiser leurs produits made in Rwanda.

« Le RSB est très cher pour sa vignette dite S-mark qu’il appose sur le produit afin qu’il ait tous les attributs pour être versé sur le marché international. Ainsi, pour chaque produit, l’industriel doit verser les droits équivalant équivalant à 600.000 Frw (soit légèrement moins de 1.000 $). Imaginez-vous si on a 100 marques. Encore qu’il faut renouveler cette vignette une fois les deux ans. Pensez à toute cette somme immense qui est demandé à des gens qui commencent les affaires. Et puis cet RSB ne facilite pas du tout la tâche tout comme elle n’aide pas les industriels qui font leurs premiers pas. Il veut appliquer les standards internationaux et manque de souplesse par rapport à ses homologues de la région », a dit Juvénal montrant que RSB exige des contenants en verre et non en sachet plastique comme emballages.

« Or, comme nous n’avons pas d’usine de verrerie au Rwanda, les usines de bouteilles kenyanes dont la Kenya Central Glass que nous avons approchées exigent que nous achetons un moule pour le format que nous souhaitons pour 50.000 $. En plus, elles disent que la commande inférieure qu’elles puissent accepter est celle de 100.000 bouteilles », a dit l’ingénieur montrant que les conditions de démarrage d’une industrie au Rwanda connaissent beaucoup de limitations.

Pleins de vins et liqueurs : cela peut prendre des mois pour arriver à une qualité voulue

Il va sans dire que du côté des taxes, la RRA (Office Rwandais des Recettes) ne facilite pas non plus la tâche aux industries naissantes rwandaises soucieuses de promouvoir des produits labellisés rwandais.

« Dès que vous commencez la commercialisation de vos produits, il est demandé le versement de la taxe à la consommation de 70% dans les 10 jours. A cela s’ajoute 18% de TVA. Pour dire que vous offrirez votre produit à 188% au moment où les produits similaires versés sur le marché importés seront vendus à la valeur de 100%. Une façon de dire que votre produit ne sera pas acheté. Il sera cher. Et de ce fait on préfèrera acheter celui venu de l’étranger », a dit l’Ir Ndayisenga montrant que la question de l’industrialisation du Rwanda est discutée dans des fora mais qu’elle n’a pas encore de solution.

Le chercheur industriel recommande aux décideurs économistes rwandais de prendre des stratégies d’industrialisation du Rwanda bien pensées avec des mesures encourageantes :

« Les Sina Gérard et bien d’autres agrobusinessmen sont passés ici en formation. Nous devons cultiver la qualité d’honnêteté dans ce que nous faisons. Nous devons déclarer correctement ce que nous gagnons.

Et donner un produit de grande qualité. Si on garde le naturel de nos produits, consommer le produit bio, on peut bien percer sur le marché international. Le Gouvernement peut nous aider à être compétitif. En Uganda, au Kenya… un industriel qui commence ses affaires, il ne lui est pas exigé qu’il se conforme aux standards internationaux.

On lui donne un délai de grâce de 5 ans et plus au cours desquels il est exonéré d’impôts. Il atteindra petit à petit les standards internationaux exigés. Une façon de dire que ces pays encadrent bien leurs industriels débutants »,

a dit l’ingénieur trouve qu’en l’absence de ces mesures encourageantes, il risque de tout laisser tomber pour ne garder que sa profession très sollicitée de consultant voyageant dans les pays de la région. Seulement il trouve que cela serait en quelque sorte criminel surtout que les citoyens rwandais s’éveillent de mieux en mieux à transformer leur production agricole et y adjoindre de la valeur ajoutée industrielle.


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