Ça y est Kinshasa a eu raison de ces M23 et des pays qu’il a continuellement accusés de les soutenir, à savoir l’Uganda et, principalement, le Rwanda.
Sur le terrain des affrontements, c’est la fête des FARDC en compagnie de la force Internationale dite à tort neutre.
Toute la Communauté internationale en voulait d’abord aux mutins congolais du m23 et non aux rebelles étrangers des Fdlr rwandaises ou des ADF ougandaises.
Face aux forces inégales en nombre et en matériel, les m23 détalent comme des lapins laissant les espaces qu’ils occupaient aux forces gouvernementales.

Bunagana, Nord Kivu, le 23 mai 2012, les casques bleus indiens de la Monusco avec leur blindé dans la cité de Bunagana avant sa chute entre les mains des mutins du M23. © MONUSCO/Sylvain Liechti
« Deux femmes commerçantes de Rutschuru ont été immédiatement fusillées par les FARDC sous le crime qu’elles étaient amies aux M23 qui venaient se rafraîchir dans leurs boutiques », confie à IGIHE un natif de Rutschuru brossant un tableau peu reluisant de l’avenir des rwandophones qui sont restés dans cet espace abandonné par les mutins.
Au-delà de ceci, ce crime à lui seul montre que la cause pour laquelle les M23 luttaient risque de prendre toute son acuité. En effet, les M23 montraient leur engagement au rétablissement de la paix dans cet Est pour permettre à leurs parents, 80.000, réfugiés au Burundi, au Rwanda et en Ouganda, de revenir dans leurs propriétés après avoir ratissé les poches des Fdlr rwandaises soutenues par Kinshasa.

Le Gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku et Martin Kobler accueillis avec joie par la population après la libération de Rustshuru par les FARDC et la MONUSCO.
Apaisement de Kinshasa et de la Communauté internationale
VirungaNews rapporte que maintenant qu’ils sont arrivés à leurs fins, qu’ils ne sont plus inquiétés par le bruit d’armes des M23, Kinshasa décide sur injonction de ladite Communauté internationale qu’ un « accord » sera signé demain à Kampala sous la facilitation ougandaise.
Comme un élève pris en faute, la Communauté internationale s’est abattue sur la RDC où elle a osé voter une résolution lui permettant d’entrer en guerre rangée contre une partie des nationaux d’un pays. Pourtant elle ne peut pas faire de la sorte au Darfour !
Et à la fin, elle osera dire que le bâton brandi ayant fait son effet, maintenant la carotte, la signature des Accords. Curieuse méthodologie de persuasion ou de dissuasion !
« Les diplomates qui représentent les grands de ce monde évitent de porter un casque colonial dans la salle des négociations, un général français en tenue militaire semble commis à veiller au grain et observe les débats enfin de s’assurer que la stratégie française de sieur Ladsous est respectée. Ces « facilitateurs » qui pilotent les pourparlers depuis bientôt trois semaines dictent les termes et dirigent les négociations s’enfutant de régler les causes profondes de la crise ayant abouti à la rébellion du M23 », rapporte Virunga News de ce 31 octobre 2013 qui montre qu’à coup sûr,
« la signature de cet accord de pacotille interviendra donc demain sans régler la question du retour de plus de 70.000 réfugiés congolais qui ont été chassés de leurs terres dans le Sud et le Nord-Kivu en 1996 et qui se trouvent présentement dans les camps de réfugiés au Burundi, au Rwanda et en Ouganda ».
Autrement dit, la cause de lutte du M23 n’aura pas été prise en compte surtout qu’il aura détalé à l’approche des forces coalisées FARDC, FDLR, Force Internationle Neutre, Monusco… Sa vaillance s’est volatilisée à l’approche d’une opération militaire internationale de très grande envergure, hautement coordonnée par terre et dans l’air.
Nous assistons au dernier acte de toute une série d’autres. Les incessantes navettes entre Kigali, Kampala et ailleurs des poids lourds de la Communauté internationale dont l’Envoyé spécial Américain Feingold suivi de la suspension de fonds d’aide relative à l’entraînement des militaires rwandais pour missions de maintien de la paix, Mary Robinson, Représentante Spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies. La pression aura-t-elle été mise sur les deux régimes soupçonnés d’appuyer le M23 ? Un diktat aurait de toute vraisemblance été exercé sur eux sous peine d’être frappés de sanctions économiques.
Ici, l’homme des médias, le Ministre Lambert Mende a bien mijoté la déconfiture avec l’occupation de Goma du M23 d’il y a une année. N’avait-il pas promis qu’il serait question de revanche ?
Sa stratégie de guerre médiatique a payé. De larges concessions minières distribuées à la légère à la Communauté internationale semblent avoir joué comme une facilité de compréhension et d’action en faveur de la politique de Kinshasa et à l’écoute agissante de la campagne médiatique de Kinshasa à propos de l’ « agresseur rwando ougandais » à travers le M23.
Si pour le moment, la situation sécuritaire va être floue de mal en pis dans cette Est de la RDC permettant aux adversaires des régimes de Kigali et Kampala d’y asseoir leurs structures de lutte, il y va de soi que la Communauté internationale comprendra que le souci d’une organisation sécuritaire à la base tel que l’entend le M23 est la seule clé de la solution durable au problème de la sécurité de la région.
Les méthodes de gouvernance non corruptrices en RDC étant des exceptions à la règle, certaines sources au sein du leadership du M23 indiquent : « Nous avons été trahis. Les hauts dignitaires de notre mouvement auraient été corrompus par Kinshasa à coup de millions de dollars », a indiqué cet observateur politique opérant dans le M23 qui a requis un strict anonymat.
Dans tous les cas, déboire, débâcle ou autre repli, force est de constater qu’en invitant le M23 à la signature des Accords de Kampala, Kinshasa joue la prudence et évite de radicaliser les esprits et, si les conditions de base réclamées par le M23 sont respectées, il ne fait aucun doute que les Congolais auront choisi la vraie voie de la Vérité et Réconciliation. Et ils en sont capables sauf qu’ils sont très influençables et ce n’est pas la Communauté internationale qui appréciera ce retour du pays à la normale.
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