Une lettre écrite par l’Association des Musulmans du Rwanda (AMUR), demande aux musulmans de rejeter l’autorité du Mufti Habimana Swaleh à cause des propos qu’il aurait tenus dans la mosquée de Madinza.

Selon le contenu de cette lettre, le Mutfi du Rwanda aurait fanfaronné : « je dirigerais les musulmans comme sur une (télé)commande dans l’actuel mandat et même après », fin de citation.

Toujours selon le journal Izuba Rirashye, qui possède une copie de cette annonce, les musulmans n’ont pas apprécié l’attitude condescendante de leur dirigeant, le Mufti Habimana Swaleh.
Evoquant le Coran, les auteurs de la lettre rappellent un enseignement du prophète Muhammad (Paix et bénédiction d’Allah sur lui) : « un musulman qui ne s’intéresse pas aux problèmes de ces semblables n’est pas un musulman », une insinuation claire que le Mufti serait déconnecté de la réalité du vécu des personnes qu’il représente.
 
Voici les trois principales accusations contenues dans la lettre, contre le Mufti du Rwanda :

nous ne voulons plus que le chef spirituel des musulmans soit désigné par un petit groupe des fideles mais plutôt par un vote de tous les musulmans.

nous voulons plus de considération pour le Coran, le conseil des cheikhs et les musulmans en général.

Nous rejetons le vol, le détournement des biens appartenant à la communauté musulmane et le cercle fermé de certains musulmans qui possèdent à eux seuls des vastes parcelles, écoles et autres propriétés.

La lettre se termine en demandant aux musulmans de refuser, dans le calme, les élections que le Mufti projette d’organiser dans les jours qui viennent.

Le Mufti du Rwanda, dans une interview accordée lundi au journal Izuba Rirashye, a catégoriquement réfuté les accusations qui lui sont reprochées. « Cela fait 10 ans que je les dirige et c’est aujourd’hui qu’ils remarquent mes fautes, à 3 jours des élections ? Ce ne sont que des commérages de rien du tout », a-t-il dit.

Il a répondu aux accusations de détournement des biens de la communauté musulmane en ces mots « pour ce qui est de détourner les biens, j’invite les autorités compétentes à venir enquêter pour que la vérité soit faite ».

El hadj Omary Nzamwita, qui figure parmi les signataires de cette lettre, a refusé de commenter sur cette affaire prétextant que les informations contenues dans la lettre suffisent amplement.

Photo : Le Mufti du Rwanda, Habimana Swaleh