Éducateur des cœurs autant que des intelligences, il a donné naissance en 1817, dans l’humble village de La Valla-en-Gier, à l’Institut des Petits Frères de Marie, connus aujourd’hui sous le nom de Frères Maristes, congrégation vouée à « faire connaître et aimer Jésus-Christ », en vivant au plus près des jeunes, surtout les plus pauvres et les plus oubliés.
Par sa foi ardente, sa tendresse mariale et son génie pédagogique, Marcellin Champagnat a su incarner l’Évangile dans la simplicité, le travail, la présence fraternelle et l’amour des petits, devenant ainsi, pour l’Église et pour les éducateurs de tous les temps, un modèle lumineux de charité apostolique et de dévouement sans réserve.
Né le 20 mai 1789 à Marlhes, modeste village des montagnes du Centre-Est de la France, Marcellin Joseph Benoît Champagnat vient au monde au seuil de la tourmente révolutionnaire. Neuvième enfant d’une famille profondément enracinée dans la foi chrétienne, il reçoit d’abord une éducation domestique, forgée par la piété exemplaire de sa mère et de sa tante, religieuse contrainte à la sécularisation par la dissolution des couvents. Ces figures maternelles lui inculquent précocement un amour fervent de la Vierge Marie, matrice de son engagement spirituel futur.
À seize ans, il entre au petit séminaire de Verrières, puis poursuit sa formation sacerdotale au grand séminaire de Lyon. C’est là qu’il rejoint un cercle de jeunes clercs animés d’un même idéal : redonner à la société française, déchristianisée par les soubresauts révolutionnaires, le ferment évangélique qui seul peut régénérer les cœurs. Ce projet prendra le nom de « Société de Marie », une congrégation placée sous la protection de la Mère de Dieu, comprenant prêtres, religieuses et laïcs, dans une visée apostolique d’envergure.
Le 22 juillet 1816, jour de leur ordination, ces jeunes prêtres montent en pèlerinage au sanctuaire marial de Fourvière pour consacrer leur ministère à Marie. Le lendemain, Marcellin Champagnat est nommé vicaire à La Valla-en-Gier, où il se dévoue sans réserve aux enfants, aux malades, aux plus pauvres, devenant pour beaucoup un véritable père spirituel.
Saint Marcellin Champagnat : Fondateur des Frères Maristes, éducateur des âmes et serviteur des petits
C’est à La Valla que mûrit son intuition fondatrice : offrir aux jeunes, souvent livrés à eux-mêmes et exclus de toute instruction, une éducation chrétienne solide, empreinte d’humanité, de simplicité et de présence fraternelle. Ainsi naît, en 1817, l’Institut des Petits Frères de Marie, aujourd’hui connus sous le nom de Frères Maristes, congrégation vouée à l’enseignement et à la formation chrétienne des enfants.
La devise de Champagnat, « Tout à Jésus par Marie, tout à Marie pour Jésus », traduit l’essence même de sa spiritualité.
L’école devient ainsi le terreau d’une évangélisation douce mais profonde, où l’enfant est toujours respecté, aimé et encouragé, même lorsqu’il est ingrat, abandonné, ou brisé par la vie.
Le fondateur insiste sur la proximité avec les jeunes, sur l’esprit de famille, sur le labeur joyeux, et sur la vertu de simplicité, qu’il considérait comme la clef d’une pédagogie inspirée. Il inculque à ses disciples le goût du service, l’attention aux plus faibles, et la recherche de l’unité fraternelle : « Qu’il n’y ait parmi vous qu’un même cœur et un même esprit. Que l’on puisse dire des Petits Frères de Marie, comme des premiers chrétiens : voyez comme ils s’aiment ! »
Saint Marcellin Champagnat : Un missionnaire du cœur, témoin d’un amour universel
Son horizon spirituel est universel : « Tous les diocèses du monde entrent dans nos vues », écrit-il, animé d’une vision missionnaire sans frontières.
Sa foi ardente le soutient jusqu’au bout : « Quand on a Dieu pour soi, quand on ne compte que sur lui, rien n’est impossible ! »
Épuisé par la tâche, il s’éteint le 6 juin 1840 à l’âge de 51 ans, dans la Maison Mère de Notre-Dame de l’Hermitage, qu’il avait lui-même fondée. À sa mort, la congrégation compte déjà 280 frères répartis dans 48 écoles, accueillant près de 7000 élèves.
Son œuvre sera reconnue par l’Église : béatifié le 29 mai 1955 par le pape Pie XII, il sera canonisé le 18 avril 1999 par Le Pape et Saint Jean-Paul II.
Depuis plusieurs décennies, les Frères Maristes déploient leur autorité éducative et missionnaire au sein de la région des Grands Lacs, inscrivant profondément leur empreinte spirituelle et sociale dans les terres de la République Démocratique du Congo, à Bobandana, Goma, Nyangezi, Bukavu, Kisangani et Kinshasa, ainsi qu’au Burundi, au Rwanda à Save, Byimana et Kigali et en Ouganda.
Cette présence féconde, fidèle à l’héritage de saint Marcellin Champagnat, s’est incarnée avec une intensité singulière dans la figure du très charismatique Frère Ngombwa Stanislas Bishingicumu, dont l’engagement inlassable et la stature prophétique ont profondément marqué deux générations de jeunes en RDC et au Rwanda.
Educateur au rayonnement exceptionnel, artisan de paix et bâtisseur de fraternité, il a su conjuguer exigence pédagogique et tendresse évangélique, incarnant pour d’innombrables élèves et confrères le visage vivant de l’Évangile, au service des plus humbles. Son influence demeure encore aujourd’hui un ferment de fidélité et d’inspiration pour toute la famille mariste engagée dans ces régions.
Ainsi, à travers ces lieux de formation humaine et spirituelle, les Frères Maristes poursuivent avec constance leur mission évangélique : faire rayonner l’amour du Christ à la manière de Marie, par l’éducation des cœurs et l’élévation des consciences.

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