Le maire de Bordeaux ne veut pas publiquement donner le dernier coup à François Fillon. Pourtant en coulisses, le feu vert a été donné à ses troupes pour battre le rappel, et lancer la course des parrainages.
Ils sont des dizaines d’élus à avoir reçu le même coup de fil ce vendredi matin. Coup de fil dont le Parisien a été témoin : « Oui, allô ? Je suis du cabinet d’Alain Juppé. Nous voulions savoir si vous étiez toujours prêt à le soutenir pour la présidentielle. »
Si le maire de Bordeaux ne compte pas prendre la parole tant que le vainqueur de la primaire de la droite, François Fillon, n’aura pas lâché, le feu vert a été donné à ses troupes pour battre le rappel. A 51 jours du premier tour de la présidentielle, le temps presse notamment pour réunir les parrainages nécessaires si Juppé devait y aller.
Au téléphone, les proches d’Alain Juppé ne font pas dans le détail et sortent des arguments-massue : « Il est apparu évident que François Fillon nous mène droit dans le mur, son incapacité à parler de son programme, le fait qu’il se contredise tout le temps démontre qu’il ne peut plus être notre candidat. Il nous faut un nouveau candidat car il est impensable de laisser Marine Le Pen gagner cette présidentielle ! » Au téléphone, deux options sont proposées : « soit vous retardez le plus possible l’envoi de votre parrainage à François Fillon, soit vous parrainez Alain Juppé et vous le faites savoir. »
« Dès demain on peut se remettre au travail »
Parmi les destinataires de ces appels au ralliement, il y a d’anciens soutiens du maire de Bordeaux devenus récemment des convertis du mouvement En Marche.
Tout d’abord juppéistes, puis fillonistes, certains ont fini macronistes... Militants et élus ont le tournis. Dans cette campagne présidentielle insensée, peu sont prêts à tourner casaque une fois encore. « Je leur ai répondu que c’était trop tard », confie un des soutiens passés chez Macron qui préfère garder l’anonymat. Argument que balaye l’équipe du maire de Bordeaux : « ll n’est pas trop tard, les équipes sont toujours mobilisées, par exemple les Jeunes avec Juppé n’ont pas été dissouts, dès demain on peut se remettre au travail. »
« On ne peut pas changer de cheval comme ça », lâche un élu Modem
Jeunes ralliés d’En marche, les fidèles de François Bayrou expriment le même désarroi. « Cela fait une semaine qu’on est avec Macron. Oui, on a fait campagne pour Alain Juppé lors de la primaire de la droite, mais là personne suivra le mouvement, assure un élu MoDem. On ne peut pas changer de cheval comme ça, et puis il y a une vraie dynamique derrière Emmanuel Macron. »
Ce vendredi soir, les responsables du MoDem se réunissent pour préparer leur conseil national de samedi. Une position commune pourrait être arrêtée. Chez les proches d’Alain Juppé on essaie de se rassurer sur l’issue de la réunion : « ne prenez pas Macron pour autre chose que ce qu’il est : un choix par défaut. »
leparisien.fr
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