Quand les agro-processeurs s’expriment sur leur métier

Redigé par RNA
Le 6 avril 2018 à 12:21

Quand les agro-processeurs s’expriment sur leur métier, telle est l’étude qui a été réalisée par Jean-Bosco Kanyangoga, Expert en liens entre agriculture, sécurité alimentaire, commerce et changement climatique.

L’étude a été commandée par l’Association de Coopération, Recherche et Développement, sur financement de l’ONG Cuts International de Geneve. L’étude a été présentée le 22 Mars dernier, devant les participants à la 5ème Réunion du Groupe National de Référence (GNR).

L’objectif visé était de recueillir des idées sur ce que pensent les gens impliqués dans la transformation des produits de l’agro-élevage de leur métier.

Selon l’auteur de ce travail, l’étude a montré que 1.500 agro-processeurs sont impliqués dans la transformation des produits de l’agro- élevage. L’expert Kanyangoga a mené la recherche sur un échantillon de cent agro-processeurs parmi ces 1500 agro-processeurs. Il a constaté trois catégories : Ceux qui sont déjà avancés comme Burera Dairy ; les moyens comme Winners qui mettent au point des chips (frites séchées de pomme de terre) ; et la troisième catégorie comme AIF (Africa Improved Food) de Rwamagana qui produit des aliments améliorés et riches pour les enfants et les mamans nécessitant un supplément alimentaire exigée par les besoins de leur santé.

Les dynamiques actuelles affichent sur terrain des réalités liées aux défis et aux opportunités. Le constat est qu’il est impératif de mettre en place le Forum National pour les Agro processeurs (NAFP) afin qu’ils trouvent des réponses au secteur de l’agro-processing.

Vue partielle des membres du GNR

Les produis mis au point vont du simple au complexer, c-à-d de la farine obtenue à partir des graines de maïs jusqu’à plus de produits qui transitent à travers plusieurs machines. Les produits sont généralement transformés à partir du maïs, riz, et pomme de terre. Ce sont les chili (pilipili —urusenda, le parfum, isombe ou feuilles de manioc (conservation pour longtemps, séchée ou en poudre), les vins. La chaîne des valeurs n’est pas très large. L’on peut relever qu’il y a des cas où cette transformation est faite de façon non performante. L’on doit mettre l’accent sur cet aspect.

L’Expert Kanyangoga insiste qu’il faut de bonnes pratiques culturales pour augmenter la production en quantité et en qualité. Les agro-processeurs ont exprimé le besoin d’emballage des produits avant le marché. « Il faut que l’emballage soit accessible et moins cher », insistent-ils.

« Par ailleurs 70 % du maïs que nous utilisons viennent de la Zambie. Quand ce maïs est disponible au Rwanda, sa qualité est défectueuse et elle peut affecter notre business », fait remarquer un cadre de la Société AIF de Rwamagana qui met au point des aliments « Noutri » ou suppléments alimentaires riches en protéines et sels minéraux.

Dans d’autres cas, on souligne l’absence de financement pour l’agro-processing, ainsi que le besoin de personnel compétent formé. A ce propos, Kanyangonga cite l’exemple des certains agronomes qui sont à la base de l’échec des projets fruitiers à Nyagatare par exemple. C’est un constat qui se fonde sur des témoignages probants recueillis.

Messages des agro-processeurs à transmettre aux organes supérieurs de prise de décision

L’Expert Kanyangoga a résumé les messages que les agro-processeurs lui ont donnés pour transmettre aux oranges supérieurs de prise de décision. Ces messages recommandent de minimiser la cause à l’origine de l’importation des biens de l’extérieur comme le maïs importé de la Zambie. Ils demandent que le fermer soit appuyé pour obtenir plus de production sur un petit espace. Et qu’il évite des pertes liées à la récolte, au transport et au stockage.

Les agro-processeurs jugent utile le Forum qui est le leur et qui est à créer. Ils sont prêts à l’intégrer quand il sera mis en place, pour dire qu’ils ne sont pas prêts à le lancer. Les agro-processeurs recommandent aussi de renforcer les centres de l’agro-processing qui ont déjà commencé. Ils souhaitent que les agro-processeurs locaux soient appuyés pour obtenir la certification de leurs produits, afin d’avoir accès aux marchés internationaux.

Au cours des échanges avec les cadres des divers institutions impliquée dans l’agro-procession comme le NAEB, la FSP, le RAB, ces cadres ont informé qu’ils ont commencé à former les agro-processeurs pour la qualité des produits afin d’éviter les aflatoxines. Ils encadrent pour la diversification et l’obtention de la certification. Une politique nationale est en cours de mise en œuvre pour booster la production pour l’agro-processing, pour fournir des crédits, etc. Mais tous souhaitent la création du Forum pour l’agro-procession afin d’accélérer la résolution des problèmes qui se posent à secteur.

Ces recommandations sont en harmonie avec les vœux des participants à la 5ème Réunion du GNR. Tous demandent d’encourager le recours aux technologies d’irrigation, de créer un approvisionnement continu des produits de base, de renforcer le respect des normes de production et de transformation, de travailler avec les agriculteurs, notamment de maïs, etc.

Tous souhaitent que les agronomes soient évalués. Les fermiers pourront aussi accéder aux financements du FONERWA (Fonds National pour l’Environnement), toujours dans le respect du genre. Le programme Twigire Muhinzi devrait être lié à une coopération modèle dans chaque du district afin de renforcer les capacités et les formations des agri-éleveurs. Il a été enfin annoncé qu’il existe dans le pays des alternatives pour l’emballage.


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