Bill Gates salue le Rwanda, pionnier de l’intelligence artificielle dans la santé en Afrique

Redigé par Alain Bertrand Tunezerwe
Le 3 juin 2025 à 11:02

Considérant l’intelligence artificielle (IA) comme principal levier du développement futur du secteur de la santé en Afrique, l’homme d’affaires et philanthrope Bill Gates a particulièrement salué le Rwanda, qui se distingue en tant que pionnier dans l’adoption et l’intégration de cette technologie, y compris au niveau des soins de santé primaires.

Lors des grandes cérémonies et conférences organisées au Rwanda, la prise de température des participants ne requiert plus d’intervention humaine. Il suffit désormais de se placer devant un robot capable, en quelques secondes, de fournir toutes les mesures nécessaires. L’utilisation de l’intelligence artificielle dans le secteur médical n’est pas nouvelle dans le pays et s’est nettement intensifiée en 2020, au plus fort de la pandémie de Covid-19.

À cette période, l’IA a permis de centraliser les données collectées auprès des populations à l’échelle nationale, facilitant ainsi une prise de décision rapide et basée sur des informations fiables par les autorités sanitaires.

Lors d’une réunion au siège de l’Union africaine réunissant plusieurs dirigeants, Bill Gates a indiqué que, dans les vingt prochaines années, une part importante des 200 milliards de dollars de la Fondation Gates sera dédiée à construire l’avenir du système de santé en Afrique.

« Investir dans les soins de santé primaires a un impact crucial sur la santé et le bien-être des populations », a-t-il affirmé, insistant sur l’importance de veiller à la santé et à la nutrition des mères avant et pendant la grossesse, ce qui produit des résultats très positifs, tout comme assurer une alimentation équilibrée aux enfants durant leurs quatre premières années, étape essentielle à leur développement.

Bill Gates a également salué la bonne gouvernance du Rwanda ainsi que celle d’autres pays tels que l’Éthiopie, le Zimbabwe, le Mozambique, la Zambie et le Nigeria, où l’innovation et l’intégration des technologies sont pleinement mises au service de la lutte contre des maladies majeures comme le paludisme, le VIH/SIDA, tout en contribuant à la réduction significative de la mortalité néonatale.

Il a par ailleurs souligné la rapidité avec laquelle les Africains adoptent les nouvelles technologies — en particulier l’usage massif du téléphone mobile dans les secteurs économiques — et a appelé à accélérer cette dynamique dans le domaine de la santé.

En guise d’exemple concret, il a cité le Rwanda, qui exploite l’intelligence artificielle pour améliorer la qualité des soins. Parmi les avancées notables, une échographie assistée par IA permet de détecter précocement les complications chez les femmes enceintes, facilitant ainsi l’accès à des soins adaptés, susceptibles de sauver la vie des mères et de leurs enfants.

Aujourd’hui, le pays dispose d’équipements médicaux de pointe, tels que les appareils de radiographie (X-ray), d’échographie (ultrasound), d’IRM, de scanners (CT scan), d’échographies endoscopiques (Endoscopic Ultrasound), ainsi que des systèmes Multix Impact E et Somatom Go.Top, des technologies absentes il y a seulement quelques années.

Fin mai 2025, les agents de santé communautaires rwandais ont commencé à recourir à l’intelligence artificielle pour le diagnostic et la prise en charge des patients, grâce à des téléphones portables spécialement équipés. Ces dispositifs les guident tout au long de l’interrogatoire médical, permettant d’identifier rapidement la maladie à partir des réponses fournies et de prescrire le traitement adéquat.

Le Dr Claude Semuto, chercheur au Centre biomédical rwandais (RBC), explique que cette technologie intégrée « analyse les données spécifiques à chaque localité et les intègre dans le processus d’interrogatoire. Elle oriente ainsi prioritairement vers la maladie la plus fréquente dans la région, ce qui accélère le diagnostic tout en évitant les délais liés à des examens inutiles ».

À ce jour, le ministère de la Santé a déjà distribué 31 534 téléphones intelligents aux agents de santé communautaires, sur un effectif total de plus de 58 000 à l’échelle nationale. Selon un rapport récent, 49 des 57 hôpitaux rwandais disposent d’une connexion Internet haut débit. Par ailleurs, 333 des 533 centres de santé sont entièrement équipés en ordinateurs, tandis que 370 bénéficient d’un accès complet à Internet pour l’ensemble de leurs services.

Dans le cadre de sa stratégie de modernisation du système de santé, le Rwanda prévoit également d’acquérir en 2025 un équipement médical de pointe fonctionnant à l’énergie nucléaire : un PET Scan (tomographie par émission de positons), une première dans le pays.

Bill Gates a salué le Rwanda, pionnier dans l’adoption et l’intégration de l'IA dans le secteur de la santé

Publicité

AJOUTER UN COMMENTAIRE

REGLES D'UTILISATIONS DU FORUM
Publicité