Ce 14 juillet 2015, le Parlement rwandais, Chambre des députés va statuer sur les plus de 3 millions de pétitions des citoyens qui ont demandé au Parlement d’amender l’article 101 de la Constitution devant permettre au Président Paul Kagame de se présenter pour la 3ème fois aux élections présidentielles pour 2017. Par la même occasion, il se penchera également sur les requêtes de 2 institutions qui s’opposent à cette reconduction.
Il se décidera, à la fin des débats, de l’opportunité d’organiser un référendum sur la question du maintien ou non de la clause de la constitution nationale fixant à 2 le nombre de mandats présidentiels tel que le prescrit l’article 101.
Plus de 3 millions de pétitions pour le changement, deux contre
3.784.586 citoyens et divers partis politiques ont continuellement demandé au Parlement rwandais d’amender la Constitution rwandaise. Le même parlement a néanmoins reçu deux autres doléances opposées à cette requête. Il s’agit pour ce dernier cas du Parti des Verts rwandais et d’un citoyen.
Déclarations des partis politiques agréés vis-à-vis le projet d’amendement de la Constitution
Les directions des partis politiques agrées dans le pays se sont exprimées tour à tour sur l’opportunité de permettre à Kagame de se représenter au rôle après 2017.
Le PDI (Parti Démocratique Idéal, anciennement Islamique) a pris les devants tôt en septembre 2014.
"Partout où passe le Président Paul Kagame, les citoyens lui demandent de rester au pouvoir après 2017. Nous aussi ne cessons de le lui demander. Nous sommes inquiets qu’à son départ, des méchants viennent faire écrouler l’édifice des progrès réalisés dans ce pays. Tout le monde en convient", a déclaré Moussa Fadhil Harerimana, Président du PDI.
Lui il a tenu à être clair sur ce sujet, à donner la position de son parti. Il a parlé de faire sauter le verrou.
"Il faut enlever la clause 101 limitant les mandats pour que toute personne qui en a la capacité pose sa candidature et que le peuple choisisse librement. Celui qui tient à son patrimoine doit nécessairement trouver un bon gérant", a dit le Président du PDI.
Le PS Imberakuri dirigé par Mme Christine Mukabunani est peu après Fadhil intervenue pour donner la position de son parti à ce sujet :
"... en tant que parti politique, nous avons laissé la liberté aux citoyens de décider. Leur choix sera le nôtre en toute démocratie. Dans tous les déplacements du Président Paul Kagame, les citoyens lui demandent de ne pas partir après
2017. Les mêmes citoyens n’ont pas encore voté. S’ils votent oui, nous nous y conformerons. Dans tous les cas, Kagame a prouvé ses capacités. Et ses réalisations sont plus parlantes", a déclaré Mukabunani.
Le PSP (Parti de la Solidarité et du Progrès) : "Nous choisirons une personne qui a à son actif des réalisations populaires. Il ne sera pas questions d’autres considérations comme son parti d’affiliation. Nous évaluerons ses actions citoyennes et ses chantiers en cours. Nous de l’opposition, nous critiquons ce que fait le régime. Cependant nous apprécions aussi les réalisations positives".
Le PSD (Parti Socio Démocrate) a rendu public sa position le 24 mai 2015. Il n’amène rien de nouveau. "Notre position est que le nombre de mandats du chef de l’Etat doit être déterminé par les citoyens. Nous soutenons donc que l’article 101 de la Constitution soit amendé selon les voeux des citoyens", a dit Vincent Biruta, le Président du PSD.
Un peu plus tôt, le 22 mai2015, le PL (Parti Libéral) avait réuni son Comité Directeur pour statuer comme quoi le PL se plie lui aussi à la volonté populaire.
Le PSR (Parti Socialiste rwandais) a tenu une conférence de presse pour préciser que sa position est que l’article 101 de la Constitution soit amendé, qu’au lieu de 2 il soit inscrit 3 mandats successifs et que chaque mandat soit ramené de 7 à 5 ans.
Pour le PPC (Parti du progrès et de la Concorde), tout doit être fait pour permettre à Kagame de continuer à régner parce que "il est un bon et parfait dirigeant". Ce parti,, par le biais de sa présidente Alvéra Mukabaramba a fait de pareilles déclarations alors qu’il organisait un séminaire idéologique pour ses membres en mars 2015.
Le FPR a pris le temps de suivre les déclarations des partis de la coalition gouvernementale avant de publier sa déclaration le 14 juin 2015 au terme d’une retraite de ses 600 membres éminents à son nouveau QG de Rusororo, un nouveau quartier à l’Est de la Ville de Kigali.
Au cours de ce conclave, Kagame a dit souhaiter prendre le départ pour son repos personnel et changer d’activité. Il a néanmoins dit que jamais dans sa vie il n’a jamais baissé les bras face à l’acuité d’un problème donné, qu’il s’est toujours donné un recul pour en trouver des solutions adéquates.
"Nous nous solidarisons avec les aspirations des citoyens rwandais et de celles des membres adhérents du FPR qui ne cessent de demander que l’article 101 soit amendé", telle a été la recommandation de la retraite de Rusororo.
Cette recommandation rejoignait les doléances des coopérateurs de thé de Gisovu/Nyambagabe, de Nyaruguru, de Kabaya et Karago/Ngororero, de Rutsiro, de Ntendezi/Rusizi et Gisakura/Nyamasheke et ceux de Karongi.
Fermiers agricoles, commerçants, professions religieuses... toutes les catégories sociales se sont exprimées positivement souhaitant voir Kagame rester dans son fauteuil présidentiel après 2017.
Les Verts chantent le bémol
Pour le Democratic Green Party of Rwanda, il n’est pas question d’amender l’article 101. Il est opposé à ce qu’on change le nombre de mandats. Par contre il suggère qu’un mandat présidentiel soit écourté ou légèrement allongé.
Bien plus, le DGPR a intenté un procès en justice contre l’Etat rwandais soutenant qu’il n’est pas question d’engager un référendum populaire. Curieusement, aucun avocat n’a accepté de défendre cette cause devant la Cour Suprême.
Une lettre au Parlement pour le non
Ce 10 juillet 2015, un jeune homme Vitus Nshimiyimana originaire de Muhazi en district Rwamagana a écrit à la Présidente du Parlement rwandais demandant la non reconduction du Président Paul Kagame pour ne pas avoir pu résorber le chômage et lutté efficacement contre la faim.
Ce jeune homme trouve qu’il n’y a pas suffisamment d’attention pour la jeunesse, surtout la multitude des jeunes gens ayant terminé leurs humanités et désoeuvrés au moment, a-t-il déclaré à la presse, seuls les possesseurs de diplômes de masters obtenus à l’étranger sont sollicités pour occuper des postes de travail.
Au titre de non réalisations, ce jeune homme reproche au président de n’avoir pas promu la langue locale Kinyarwanda actuellement pleine de termes empruntés.
Au delà de tout ceci, le parlement va devoir lancer les débats en plénière ce 14 juillet 2015 pour adopter la décision du référendum constitutionnel.
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