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RDC : Poursuite des combats à la veille de la visite de Ban Ki-moon

Redigé par AFP
Le 22 mai 2013 à 08:57

Des combats entre la rébellion du M23 et l’armée se poursuivaient mardi près de Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo, à la veille de la visite du secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, mercredi à Kinshasa, première étape d’une tournée dans la région des Grands lacs. © AFP Phil Moore. Des rebelles du M23 croisent un camion de policiers congolais, lors de leur retrait de Goma, le 1er décembre 2012 en RDC.
Les combats à l’arme lourde se déroulent à une dizaine de km de Goma, (...)

 Des combats entre la rébellion du M23 et l’armée se poursuivaient mardi près de Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo, à la veille de la visite du secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, mercredi à Kinshasa, première étape d’une tournée dans la région des Grands lacs.

© AFP Phil Moore. Des rebelles du M23 croisent un camion de policiers congolais, lors de leur retrait de Goma, le 1er décembre 2012 en RDC.

Les combats à l’arme lourde se déroulent à une dizaine de km de Goma, capitale régionale du Nord Kivu où Ban est attendu jeudi avec sa délégation. Selon le gouvernement congolais les affrontements, qui ont éclaté lundi, ont déjà fait 19 morts et 27 blessés.

"Le bilan des combats de ce lundi 20 mai fait état de 15 éléments tués et 21 blessés lors des combats (...) parmi les pseudo-mutins du M23 tandis que les forces gouvernementales ont enregistré 4 morts et 6 blessés", a déclaré mardi le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, au cours d’une conférence de presse à Kinshasa.

Le porte parole a confirmé que les combats se poursuivaient mardi dans la même zone. Selon l’ONU, plusieurs centaines de personnes se sont réfugiées aux abords de la capitale provinciale.

Le secrétaire-général sera accompagné par le président de la Banque Mondiale, Jim Yong Kim, par Mary Robinson, envoyée spéciale des Nations Unies dans les Grands lacs et par Hervé Ladsous, chargé des opérations de maintien de la paix à l’ONU.

Cette visite dans la région des responsables des Nations unies et de la Banque mondiale fait suite à la signature d’un accord-cadre signé le 24 février à Addis-Abeba. Par cet accord, 11 pays africains s’engagent à ne pas soutenir les groupes armés actifs dans la région depuis 20 ans. La future brigade d’intervention de l’ONU a pour mission de les combattre et les désarmer.

Cette brigade doit renforcer la Mission de l’ONU pour la stabilisation de la RDC (Monusco), forte de 17.000 hommes et chargée de la protection des civils. Dotée d’un mandat offensif, elle sera composée de 3.000 soldats tanzaniens, malawites et sud-africains. Leur déploiement est en cours à Goma.

"Vu ce qui se passe, je pense que nous devons accélérer le déploiement pour qu’ils soient pleinement à pied d’oeuvre le plus tôt possible", a déclaré mardi Ban Ki-Moon depuis le Mozambique.

Un test et un signal du M23

"C’est un test et un signal", a dit mardi à l’AFP un diplomate occidental. Le M23 veut ainsi éprouver l’armée gouvernementale et rappeler, avant que la brigade soit en place, qu’il a des capacités de nuisance, précise cette source.

Après Goma, Ban Ki-moon poursuivra sa tournée au Rwanda et en Ouganda, deux pays voisins de la RDC accusés par les Nations Unies d’appuyer en hommes, en armes et en munitions le M23 - des accusations qu’ils ont toujours catégoriquement réfutées. Ultime étape de son voyage : Addis-Abeba, siège de l’Union Africaine..

Présents depuis 1999 en RDC, les soldats des Nations Unies n’ont jamais réussi à imposer la paix dans l’est du pays, déstabilisé par les différents groupes armés qui y prolifèrent depuis les troubles qui ont suivi le génocide rwandais de 1994 et la chute du régime Mobutu en 1997.

Fin novembre 2012, le M23, fondé en mai par des mutins, avait occupé Goma une dizaine de jours, infligeant une humiliante défaite à l’armée gouvernementale, la Monusco se révélant incapable de s’interposer efficacement pour bloquer l’avancée du M23. En février dernier.

Ban s’est personnellement investi dans la signature, difficile, de l’accord-cadre d’Addis Abeba.

Pour la RDC, l’accord d’Addis Abeba est particulièrement contraignant et Ban Ki-moon - qui doit rencontrer mercredi le président Joseph Kabila, le Premier ministre Augustin Matata Ponyo et les présidents du Sénat Léon Kengo et de l’Assemblée nationale Aubin Minaku - devrait le leur rappeler.

L’accord prévoit une refonte des services de sécurité, une réorganisation de l’armée ainsi que des réformes politiques importantes, à propos notamment de la décentralisation politique - sujet délicat dans l’est du pays, plus proche économiquement et sociologiquement des capitales voisines Kigali et Kampala que de Kinshasa.

Présent aux côtés du secrétaire général des Nations unies, le président de la Banque Mondiale devrait, selon une source diplomatique, annoncer un plan d’intégration régionale de 1,2 milliard de dollars. Ce plan vise à favoriser l’éradication des groupes armés motivés essentiellement par le profit d’extractions minières artisanales, de coupes illégales de bois et de trafics en tous genres.


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