Un présumé génocidaire rwandais privé de liberté provisoire par la justice américaine

Redigé par Alain Bertrand Tunezerwe

Le 4 août 2025 à 12:25

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Accusé d’avoir participé au génocide contre les Tutsi en 1994 au Rwanda, Nshimiyimana Eric s’est vu une nouvelle fois refuser sa demande de libération sous caution par la justice des États-Unis. Le juge Donald L. Cabell, en charge du dossier, a rejeté cette nouvelle tentative de l’accusé de comparaître en liberté, fin juillet 2025.

Arrêté en mars 2024 dans la ville de Youngstown, dans l’État de l’Ohio, Nshimiyimana est poursuivi pour avoir dissimulé pendant près de 30 ans son implication présumée dans le génocide perpétré contre les Tutsi, dans le but d’obtenir frauduleusement le statut de réfugié, puis la nationalité américaine.

Après un premier refus de mise en liberté sous caution dans l’Ohio, son dossier a été transféré dans le Massachusetts, où ses nouvelles demandes ont également été rejetées.

Son avocat, Me Kurt P. Kerns, a dénoncé, selon lui, une violation de la Constitution américaine, affirmant que son client ne devrait pas être privé de liberté sans procédure légale équitable, d’autant plus que son procès ne devrait pas s’ouvrir avant au moins un an.

Les documents judiciaires à charge dressent un portrait accablant de l’accusé. À l’époque des faits, Nshimiyimana était étudiant en médecine à l’Université nationale du Rwanda à Butare.

Il est décrit comme un membre actif du parti au pouvoir de l’époque, le MRND, et de la milice Interahamwe, tristement célèbre pour sa participation directe aux massacres.

Selon les éléments versés au dossier, Nshimiyimana aurait tué des hommes, des femmes et des enfants en les frappant à l’aide de gourdins avant de les achever à la machette.

Le cas d’un garçon de 14 ans et d’un tailleur d’uniformes hospitaliers à l’hôpital universitaire figure parmi les exemples documentés. Il est également accusé d’avoir violé plusieurs femmes, ou d’avoir participé à des actes de viol collectifs durant la période du génocide contre les Tutsi.

Après avoir fui le Rwanda à l’été 1994, il se serait réfugié au Kenya, où il aurait fourni de fausses informations aux services d’immigration américains pour obtenir l’asile.

Installé dans l’Ohio depuis 1995, il aurait continué, des années durant, à dissimuler son passé et à fournir de fausses déclarations sur son rôle durant le génocide commis contre les Tutsi au Rwanda.