A Kinshasa se joue un combat contre l’effondrement de l’État

Redigé par Tite Gatabazi
Le 29 avril 2025 à 11:03

Le mal est ancien, profond et ronge l’édifice étatique avec une constance implacable. Malgré quelques opérations cosmétiques, la faillite de l’État, l’inversion des valeurs et la dépravation des mœurs institutionnelles semblent désormais installées en maîtresses insidieuses du quotidien.

Dans ce contexte délétère, l’Inspection générale de la Police nationale congolaise (IGP) a entrepris une vaste opération de salubrité interne, qui a conduit à l’interpellation de huit agents présumés véreux de la Police de circulation routière (PCR) en l’espace de deux semaines.

Le commissaire supérieur Jean-Claude Tshibuyanga, directeur du Bureau des Investigations auprès de l’Inspection générale de la PNC, a livré ces chiffres à la presse ce samedi 26 avril, au micro de Radio Okapi.

Il a, à cette occasion, annoncé la prolongation de cette mission d’assainissement pour une durée supplémentaire de quinze jours, ordonnée par l’Inspecteur général, Patience Mushid.

Cette nouvelle phase, a précisé le commissaire supérieur Tshibuyanga, se distinguera par une approche davantage pédagogique, sauf en cas de flagrance manifeste. « Nous avons appréhendé huit agents en flagrant délit de tracasseries routières et de bavures policières. Conformément aux instructions de Monsieur l’Inspecteur général, ces agents ont été traduits devant l’autorité compétente afin qu’ils soient punis et sanctionnés selon les rigueurs de la loi », a-t-il déclaré.

Dans une perspective de redressement éthique, le Bureau des Investigations œuvre à la formation des agents de la PCR, afin qu’ils se conforment scrupuleusement au code de déontologie du policier. « Ceux qui s’obstineraient à persévérer dans la désobéissance et l’indignité, foulant aux pieds les règles élémentaires de bonne conduite, seront étroitement surveillés et implacablement rappelés à l’ordre », a averti le commissaire Tshibuyanga. Il a insisté sur la détermination de l’Inspection générale à restaurer la légalité et le respect des droits au sein de la Police nationale congolaise.

Depuis le 14 avril, des équipes d’inspecteurs, lourdement mandatées, arpentent les principales artères de la capitale pour extirper les éléments corrompus de la Police de circulation routière. Des véhicules portant l’inscription « IG PNC » sillonnent inlassablement les communes de Gombe, Lingwala, Mont-Ngafula, Limete et N’djili, zones identifiées comme particulièrement gangrenées.

Cette initiative de purification institutionnelle a été saluée avec ferveur par certains usagers de la route. Un membre de l’Association des chauffeurs du Congo (ACCO), rencontré au niveau du saut-de-mouton ASSANEF sur l’avenue de la Libération (anciennement 24 Novembre), a exprimé son soutien enthousiaste à l’endroit de l’Inspecteur général Patience Mushid pour ce sursaut d’autorité tant espéré.

Par ailleurs, les citoyens sont instamment invités à signaler tout abus ou violation de leurs droits auprès de l’IG PNC, sise avenue de la Justice numéro 40, ou encore à son antenne installée au camp Kabila dans la ville de Kinshasa.

Ainsi, sous la cendre des compromissions passées, perce l’espoir fragile d’un redressement moral ; mais la route sera longue, tant les maux sont profonds et enracinés.

L’Inspection générale de la Police nationale congolaise (IGP) a entrepris une vaste opération de salubrité interne

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