Convaincus que l’abondance d’hommes en armes suppléera aux carences de légitimité politique et à l’érosion de l’adhésion populaire, ils s’entêtent à ressusciter une coalition pléthorique, hétérogène, et profondément dysfonctionnelle, comme si l’empilement de contingents FARDC, criminels Wazalendo, forces burundaises, FDLR, mercenaires et troupes de la SADC n’a pas montrer ses limites à refouler l’irréversible.
Cette obstination guerrière, mue tantôt par l’hubris, tantôt par le calcul cynique, fait fi des signaux multiples annonçant l’épuisement de cette architecture militaire : désorganisation interne, rivalités de commandement, accusations croisées de sabotage, et surtout, incapacité persistante à contenir l’avancée méthodique de l’AFC/M23, dont la détermination et la discipline tranchent radicalement avec la confusion du camp adverse.
Ce refus pathologique de lire les signes du temps, d’entendre la voix des exilés, de reconnaître les injustices structurelles et les humiliations persistantes, risque de précipiter non seulement la désagrégation de l’État dans ses provinces orientales, mais aussi l’effondrement symbolique de deux présidences désormais disqualifiées par leur cécité volontaire. Lorsque le réel devient insupportable, certains choisissent la fuite en avant : c’est là le dernier refuge des régimes en sursis.
Alors que les signaux d’alarme se multiplient sur le théâtre oriental de la République démocratique du Congo, les chefs d’état-major des armées congolaise et burundaise, le lieutenant-général Jules Banza Mwilambwe (FARDC) et le général Prime Niyongabo (FDNB), ont tenu, ce mercredi 14 mai 2025 à Uvira, une réunion confidentielle à huis clos. Escortés par un important détachement militaire burundais, les deux officiers ont franchi la frontière de Kavimvira pour se rendre dans le secteur opérationnel Sokola 2 Sud, bastion stratégique aujourd’hui menacé par la décomposition progressive d’une coalition pléthorique et inefficace.
Mais au-delà de la gestuelle martiale et des démonstrations de présence militaire, ce sont les présidents Félix Tshisekedi et Évariste Ndayishimiye qui apparaissent de plus en plus comme les artisans d’une fuite en avant tragique. Le premier, habité par un narcissisme politique exacerbé, une soif de revanche insatiable et une obsession de puissance, semble sourd aux leçons douloureuses de l’échec.
Le second, prisonnier d’une idéologie ethnonationaliste aux relents funestes et de logiques mercantiles opaques, s’enferme dans une posture de déni pathologique. Tous deux refusent obstinément de lire les signes du temps.
Car enfin, comment expliquer qu’une coalition hétéroclite, regroupant les FARDC, les criminels Wazalendo, les Forces burundaises, les FDLR, des mercenaires de diverses origines, et les troupes de la SADC, soit plus de 40 000 hommes lourdement armés n’ait pu contenir, et encore moins vaincre, la progression méthodique et disciplinée de l’AFC/M23 ?
Cette dernière, forte de sa cohésion interne, de sa clarté stratégique et de sa détermination idéologique, lutte non pas pour un projet d’hégémonie mais pour des revendications fondamentales : la reconnaissance de droits politiques, l’inclusion citoyenne, et le retour digne des réfugiés, exilés depuis trop longtemps.
Face à cette dynamique, les gouvernements de Kinshasa et de Bujumbura persistent dans une logique de militarisation débridée, croyant résoudre une crise politique profonde par l’accumulation de troupes et de drones. Le silence assourdissant qui a entouré cette réunion d’Uvira, la répression de toute forme de dissidence, et la marginalisation des voix appelant à une solution politique témoignent d’un aveuglement tragique.
C’est là une incapacité manifeste à comprendre les mutations du champ conflictuel régional, à intégrer la nature profonde des antagonismes en cours, et à percevoir que l’heure n’est plus aux alliances militaires circonstancielles mais à la refondation institutionnelle et au dialogue inclusif.
Les conséquences d’un tel entêtement ne sauraient tarder : isolement diplomatique accru, radicalisation des antagonistes, fragmentation des territoires, exacerbation des violences intercommunautaires, et, en dernier ressort, effondrement politique. Car en persistant à ignorer les exigences de justice et de reconnaissance qui animent leurs opposants, Tshisekedi et Ndayishimiye ne font que précipiter leurs régimes dans une spirale d’usure et de désaveu.
L’histoire, elle, retiendra non seulement leur incapacité à gouverner dans la lucidité, mais leur responsabilité dans l’approfondissement d’un conflit qui aurait pu être désamorcé par la raison, la prudence et la parole politique.

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