Couacs de taille dans la renormalisation des relations rwando ugandaises

Redigé par Join Ndayishimiye
Le 27 avril 2020 à 08:00

La médiation angolaise et congolaise dans le contentieux rwando ugandais aura fait des avancées notables dans le sens où, en février dernier, la quatrième rencontre au sommet des chefs d’Etat ugandais Yoweri Museveni et rwandais Paul Kagame entourés de médiateurs angolais Joao Lourenço et congolais Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, s’était soldée par une forte note positive. Mais aucun signe serieux qui montre que l’Uganda s’est amende, qu’il ne soutient plus les mouvements dissidents rwandais.

La partie ugandaise avait alors décidé de montrer sa volonté d’en finir avec les plaintes avancées par le Rwanda comme quoi l’Uganda qui déstabilise le Rwanda en prêtant main forte aux groupes armés anti rwandais des RNC/Rwanda National Congress, FDLR/Forces Démocratiques de Libération du Rwanda, RUD-Urunana/Ralliement pour l’Unité et la Démocratie et bien d’autres. Ici, la requête avancée par le Rwanda a été que, dans un mois, l’Uganda montre qu’il aura cessé tout soutien tant matériel, logistique ou arrière base de ces mouvements armés.

Le Rwanda a aussi demandé que l’Uganda extrade à la justice rwandaise, les terroristes du RUD-Urunana qui avaient fait irruption dans une locatité de Kinigi, au pied des volcans (Nord du Rwanda) pour égorger et tuer à la lave volcanique plus de 14 paisibles civils du coin avant de prendre fuite dans la ville ugandaise de Kisoro frontalière avec le Rwanda. Parmi les terroristes cités que l’Uganda devait extrader figuraient Eric Mugwaneza et le Capt Nshimiye alias Gavana qui dirigeait cette expédition criminelle.

Enfin il avait été demandé que l’Uganda libère les Rwandais qui croupissaient dans les cachots de la CMI (Chieftancy of Military Intelligency) et de l’ISO (Internal Security Organization), des services de renseignement ugandais.
Tout cela a été fait pour que la tension entre les deux pays s’apaise et qu’à cette condition, le Rwanda puisse ouvrir grandes ses frontières avec l’Uganda, le climat de confiance ayant été revenu entre les deux pays.

La rencontre qui devait avoir lieu un mois après pour vérification de ce cahier de charge a été empêchée par l’irruption de la pandémie du Covid 19. Il est rapporté que le Rwanda a écrit à l’Uganda pour lui prier de poursuivre ses efforts de se conformer aux recommandations de la rencontre de Gatuna du 21 février et de permettre aux deux pays de rejoindre le mouvement international de lutte contre le Covid 19, qu’un fois le mal passé, les deux pays allaient se convenir de la date de la tenue de la cinquième rencontre des deux Chefs d’Etat et de leurs médiateurs.

Des espoirs de voir Museveni renoncer à l’appui des groupes dissidents rwandais ?
Des pas timides ont été faits par la partie ugandaise. L’Uganda a retiré le passport de voyage qu’il avait donné à une dame rwandaise membre éminent de RNC. Il a même relâché un certain nombre de Rwandais arrêtés arbitrairement en Uganda. Cependant, les déclarations mensongères du Président Museveni lors de sa visite à la population de la Ville de Kabale frontalière avec Gatuna au Rwanda, ont montré que la mauvaise fois de ce président séptuagénaire qui ne veut en aucun cas perdre la face face à son jeune frère rwandais à qui il semble vouer de profonds ressentiments personnels.

« Vous savez, les frontières rwando-ugandaises sont fermées parce que les Rwandais ont des problèmes entre eux dans leur Armée et au sein de leur parti », aurait-il dit dans la ville de Kabale. Une certaine opinion rwandaise trouve dans cette sortie publique, un signe de mauvaise foi de la part de ce président. Elle ne pense pas que dans la psychologie des personnes âgées, il est très pénible de perdre la face. Il est difficile à une personne d’âge avancé de reconnaître publiquement ses torts. Et c’est le cas de Museveni.

Cependant, à l’heure actuelle, il s’entend que partout où il avait fondé espoir de voir le régime de Paul Kagame être détabilisé par les mouvements qu’il soutenait et qui opéraient à partir de l’Est de la RDC.

L’Uganda montrera qu’il se sera amendé au cas où il déclarera persona non grata le nouveau comité du RNC-Uganda élu au cours du Congrès de ce parti, section Uganda du 12 au 13 novembre dernier. Du reste, cette mauvaise foi ugandaise se manifeste par le fait que la Commission interministérielle mixte rwando ugandaise créée par les Accords de Paix rwando Ugandaise de Luanda a retardé ses travaux qui devaient se tenir à Kampala en septembre 2019.

Celle-ci n’a pu que se tenir en janvier 2020 et elle s’est terminée en queue de poisson. La partie rwandaise a décidé de ne plus rencontrer la partie ugandaise car les travaux de cette rencontre ont été caractérisés par une animosité qui ne permettait pas un dialogue.
Pourquoi cela ? Est-ce parce que l’Uganda pensait que ses nouveaux dauphins rwandais qui opéraient dans les hautes montagnes quasi inaccessibles du Mulenge allaient déferler sur le Rwanda ?

Une analyse froide pencherait sur le fait que les accords de paix de Luanda entre le Rwanda et l’Uganda sont en quelque sorte imposés à l’Uganda dont le Président Museveni voue une haine inexpugnable et une plate jalousie à son frère rwandais Paul Kagame. De deux, cette médiation n’étant pas la première du genre, Museveni juge que l’Angolais Joao Lourenço appuyé par le Congolais Tshisekedi n’a pas une forte note surtout que l’Angola ne lui oppose pas un regard coercitif comme l’Anglaise Clare Short en 2001 au moment où les deux pays menaçaient de s’affronter.

Une autre séance de discussion entre les deux pays est-elle envisagée ?
Oui, elle est possible mais à quelles conditions ? L’Uganda a-t-il cessé tout soutien auxdits mouvements armés anti rwandais. A-t-il décidé de ne plus servir d’arrière base active de ces mouvements-là ? Si oui comment expliquerait-il le fait qu’un effort de guerre est activement entretenu en Uganda où il y a une collecte systématique de contributions pour les activités de guerre de RNC ?

Des noms de ces activistes de guerre qui rassemblent les cotisations pour le RNC ont été donnés par la partie rwandaise à l’Uganda. Il s’agit de Prossy Bonabaana, Sula Nuwamanya, Dr Rukundo Rugali, Emerithe Gahongayire et Emmanuel Mutarambirwa. Ces derniers, rapporte-t-on font ces levées de cotisations sous prétexte d’une ONG Self-Worth Initiative.

La partie rwandaise a également soumis aux autorités ugandaises une liste de hauts gradés ugandais qui ne cachent pas leur sympathie agissante aux mouvements dissidents rwandais du RNC et de RUD Urunana. Il s’agit du ministre Philémon Mateke, du Gén Abel Kandiho, patron du CMI, Brig Gen Fred Karara, Col C.K Asiimwe, Major Fred Mushambo, Col Kaka Bagyenda et bien d’autres hauts dirigeants.

Les Anglais Elisabeth II ou Boris Johnson ; médiateurs avec leur pesant d’or
Il est curieux de voir que dans tout ceci, la partie ugandaise ne reproche à la rwandaise le fait que celle-ci a fermé unilatéralement ses frontières avec l’Uganda violant ainsi l’esprit de la Communauté des Etats Membres de l’Afrique de l’ Est qui tient à son principe sacro saint de la libre circulation des personnes et des biens. Ni présentement ni par le passé l’Uganda n’a jamais accusé le Rwanda de destabilisation de son territoire. Museveni, à75 ans, va-t-il penser à enterrer sa hache de guerre. Oui, si la Reine d’Angleterre ou Boris Johnson le lui ordonnent. Il estime que la mediation Joao Lourenço est une petite facture qui ne


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