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Forbidden stories : Un rendez-vous professionnel manqué

Redigé par Tite Gatabazi
Le 3 juin 2024 à 04:19

L’enquête à charge de Forbidden Stories présente plusieurs défauts significatifs, souvent liés à l’équité du processus et à la qualité des conclusions tirées.

On constate avec amertume que cette prétendue enquête est menée tambour battant à la recherche d’éléments incriminant le Rwanda et son leadership, ce qui l’entache de partialité, entraîne des doutes sérieux sur l’intégrité du groupe des journalistes, compromet leur éthique professionnelle et la validité des éléments collectés.

Le grand public perçoit cette enquête comme injuste, unilatérale et aux conclusions erronées. Ce n’est pas une enquête journalistique visant à informer, mais un acte d’accusation à charge contre le Rwanda.

Comment expliquer qu’une équipe de journalistes se rende en Afrique du Sud pour enquêter sur deux meurtres de Belges, Thomas Ngeze et Peter Yann, sans évoquer la criminalité dans ce pays ? Aucun mot sur ce dossier brûlant. À la place, des amalgames sont faits entre les morts belges, dissidents rwandais, et fugitifs pour présenter un cocktail indigestible. Si la justice belge n’a pas été autorisée à investiguer en Afrique du Sud, est-ce de la faute du Rwanda ?

Selon des études sérieuses, avec 1,5 gramme d’alcool dans le sang, 30 % des personnes feraient un coma éthylique. Thomas Ngeze en avait 1,8 g. Les investigations sud-africaines ont conclu qu’il n’y avait pas de soupçons d’acte criminel. En quoi le Rwanda est-il impliqué dans les conclusions de la police sud-africaine ?

Me Bart Staelens, ancien avocat de Ngeze Hassan et père de Peter Yann, est très clair et refuse toute récupération et manipulation de sa douleur de père : « Je n’ai rien, aucun élément qui me donne une preuve ou une indication qu’il y ait un lien avec Thomas Ngeze ». Mais la journaliste insiste, oriente ses questions vers le Rwanda, sans succès. En désespoir de cause, elle l’introduit dans le commentaire, révélant ainsi son prisme. À supposer qu’il y ait des failles dans le fonctionnement de la police sud-africaine, en quoi cela engage-t-il la responsabilité rwandaise ?

Sans aucun élément judiciaire ni la moindre citation dans les procédures en cours, on jette en pâture le nom de l’ambassadeur rwandais Vincent Karega avec cette affirmation : « un ambassadeur rwandais impliqué dans des morts suspectes ». Voilà le genre de suggestion malveillante. De passage à Kigali, l’équipe ne cherche pas à contacter la police nationale pour obtenir les chiffres des accidents de motos et les circonstances de plusieurs décès sur la route.

L’équipe va jusqu’à souiller la profession d’avocat, suggérant qu’être avocat de Hassan Ngeze, reconnu coupable de génocide contre les Tutsi et condamné à 35 ans de réclusion par le TPIR, fait de vous l’ennemi du Rwanda et de ses autorités. Ce reportage contient des omissions volontaires, des accusations gratuites et des évocations non étayées. Arborer le titre de journaliste ou d’universitaire n’autorise pas à imposer sa vision idéologique alimentée par les théories du complot. Tout au long des reportages, on remarque une forte domination de croyances plutôt que de connaissances ou de véritables investigations. Il s’agit d’une démarche insidieuse, un stratagème vicieux visant à faire passer les fugitifs génocidaires sous mandats d’arrêt internationaux pour des « victimes du harcèlement du pouvoir rwandais ».

Le cas de Charles Ndereyehe est particulièrement sidérant. Quelle crédibilité peut-on offrir à un reportage mettant en scène des personnalités aussi controversées que Rudasingwa Théogène, passé du FPR à Jambo ASBL ? Quelle déchirure ! Ces reportages remuent le couteau dans la plaie des victimes des actes terroristes en ramenant Rusesabagina dans un débat prétendument politique mais d’arrière-garde. Il va falloir que ces nostalgiques belges se rendent à l’évidence : il est impossible de changer le temps et pour le Rwanda, de revenir en arrière.

Pour clore, Albert Camus a dit : « Chaque fois qu’une voix libre s’essaiera de dire sans prétention ce qu’elle pense, une armée de chiens de garde de tout poil et de toute couleur aboiera furieusement pour couvrir son écho ». Il s’agit ici du Président Rwandais Paul Kagame. Pour le Rwanda et son leader visionnaire, charismatique et panafricaniste, encore une fois de plus, c’est raté.

L’enquête de la police sud-africaine n’a établi aucun lien entre la mort de Thomas Ngeze (en haut sur la photo) et le Rwanda

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