Cet homme d’Etat français estime qu’il n’a rien à cacher de son passage à la Primature française. En effet, lui de droite, à Matignon, conduisait un gouvernement de cohabitation. Il serait loin d’être des donneurs d’ordre et de concepteur de plans machiavéliques concoctés par l’Elysée.
Mais comment peut-il défendre une cause qu’il croit noble de l’Opération turquoise du moment que les ordres et même la conduite de celle-ci sur terrain échappaient à son commandement ? Il ne manquait pas certainement de suivre l’évolution de l’Opération sur le terrain. Mais s’il n’était pas invité à s’impliquer dans les sentiments de son président Mitterrand qui brandissait la lutte pour la francophonie en péril pour mieux courir au secours d’un régime moribond et pourtant plein de ses conseillers militaires dont le Gén. Jean Pierre Huchon et bien d’autres, pourquoi continuer à garder secret ces archives qui, du reste, contiennent peu de vérités sur le rôle néfaste de la France dans l’alimentation de l’idéologie du génocide des Tutsi du Rwanda de 1994 ?
« J’ai décidé d’autoriser le moment venu l’ouverture de mes archives de Premier ministre, afin que chacun puisse librement constater ce que furent nos actions et ses résultats », écrit M. Balladur, qui fut entre 1993 et 1995 le chef d’un gouvernement de droite dit « de cohabitation », sous la présidence socialiste de François Mitterrand.
Dans sa déclaration, M. Balladur défend notamment l’Opération Turquoise, une intervention militaro-humanitaire lancée par Paris sous mandat de l’ONU entre juin et août 1994, qui a selon lui « assuré la sauvegarde des victimes quelles qu’elles soient et dissuadé la poursuite des violences ».
Les détracteurs de Turquoise estiment que cette opération visait en réalité à soutenir le gouvernement génocidaire hutu, et s’inscrivait dans une stratégie de longue date menée notamment par la présidence française.
Les archives de M. Balladur « vont faire apparaître que le gouvernement de l’époque et l’armée n’avaient rien à se reprocher », a déclaré à l’AFP, un ancien conseiller du Premier ministre, Hugues Hourdin.
« M. Balladur aimerait que les doutes soient levés sur l’action du gouvernement qu’il a conduit. Il s’agit de purger ce débat lancinant depuis 25 ans », a-t-il ajouté.
Les zones d’ombre sur le rôle de Paris avant, pendant et après le génocide des Tutsis au Rwanda – qui fit selon l’ONU au moins 800.000 morts d’avril à juillet 1994 – restent une source récurrente de polémiques en France et empoisonnent les relations avec Kigali depuis près de 25 ans.
Les archives de M. Balladur, des centaines de notes personnelles, de notes de cabinet, de PV d’entretiens avec le président Mitterrand, seront ouvertes au grand public début avril prochain, en même temps que la publication du rapport de la commission d’historiens dirigée par Vincent Duclert pour faire la lumière sur le rôle de Paris.
Mise en place par Emmanuel Macron en 2019, cette commission a eu accès aux archives de M. Balladur, mais également à celles de François Mitterrand.
L’annonce de leur ouverture au grand public est « une première victoire », a réagi M. Duclert, qui espère également l’ouverture du fonds Mitterrand.
Avec La Libre Belgique
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