Rima Hassan sème le trouble et la polémique

Redigé par Tite Gatabazi
Le 16 octobre 2025 à 02:30

La récente polémique entourant Rima Hassan, désormais poursuivie pour des propos jugés d’apologie du terrorisme, révèle de manière saisissante la gravité d’un certain aveuglement politique.

Le 30 décembre 2024, ses déclarations publiques qualifiant d’« action légitime » les actes du Hamas ont suscité une onde de choc sans précédent au sein de la classe politique française. En réaction, quatre-vingt-quatorze sénateurs ont officiellement demandé la levée de son immunité parlementaire, estimant qu’il serait indécent qu’une élue bénéficie de la protection des institutions républicaines tout en tenant des propos d’une telle gravité.

Dans le sillage de cette controverse, l’Observatoire juif de France a déposé plainte contre Rima Hassan pour « apologie du terrorisme », à la suite d’un message publié sur les réseaux sociaux dans lequel elle affirmait notamment que « si les Franco-Israéliens sont autorisés à servir dans l’armée israélienne tout en jouissant des acquis de la double nationalité », alors… Ce tweet, perçu comme une justification implicite d’actes terroristes, a déclenché une procédure judiciaire qui se soldera par un procès prévu le 26 février 2026, soit à quelques semaines des élections municipales françaises. L’intéressée encourt, selon la législation en vigueur, une peine de prison ferme et une mesure d’inéligibilité.

Or, c’est cette même figure controversée, désormais au cœur d’un contentieux judiciaire majeur, qui prétend aujourd’hui se présenter comme porte-voix d’une prétendue croisade humanitaire en République démocratique du Congo, au sein d’une délégation estampillée “droits humains”.

Ce paradoxe confine à l’absurde. Que des autorités congolaises, déjà accusées d’aveuglement stratégique et d’indigence politique, acceptent ou tolèrent la présence d’une personnalité aussi politiquement inflammable, est révélateur d’une faillite de discernement institutionnel.

La RDC, meurtrie par des décennies d’instabilité et de prédations successives, mérite mieux qu’un théâtre diplomatique où s’invitent des figures en proie à des scandales internationaux. Elle mérite une diplomatie digne, lucide et soucieuse de sa souveraineté. L’accueil complaisant de personnalités dont la crédibilité politique et morale est mise en cause dans leurs propres pays témoigne moins d’une ouverture au dialogue que d’une dangereuse cécité.

Au moment où la République démocratique du Congo traverse une période de fragilisation extrême de son autorité étatique, elle ne peut se permettre de confondre plaidoyer humanitaire et instrumentalisation politique. Cette confusion, entretenue par des dirigeants incapables d’anticiper les répercussions diplomatiques de leurs choix, ne fait que renforcer l’image d’un État vulnérable, perméable aux influences extérieures et étranger à la rigueur stratégique que commande la défense de l’intérêt national.

Ainsi, la présence de Rima Hassan dans une telle délégation n’est pas seulement une incongruité : elle constitue un symptôme criant de l’effritement de la vigilance institutionnelle congolaise.

A l’heure où la souveraineté nationale devrait s’affirmer, c’est l’irresponsabilité politique qui s’expose, au grand jour.

La polémique entourant Rima Hassan, poursuivie pour apologie du terrorisme, révèle un certain aveuglement politique

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