Depuis plusieurs siècles, le Haut-Karabakh, enclave montagneuse arménienne du Caucase, est l’épicentre de vives tensions entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.

La dernière décennie a été particulièrement sanglante, avec une série d’affrontements qui ont laissé des milliers de morts et déplacés, plaçant la région sous le feu des projecteurs internationaux.

L’origine de ces querelles remonte aux découpages territoriaux de l’ère soviétique, lorsqu’en 1920, les bolcheviques ont conféré la région, peuplée majoritairement d’Arméniens, à la République d’Azerbaïdjan.

Cette attribution a suscité des frictions qui ont culminé à la fin des années 1980.

Avec l’effondrement de l’URSS, la population du Haut-Karabakh a réclamé son rattachement à l’Arménie, déclenchant une guerre.

Le conflit de 1994 a trouvé son dénouement dans une trêve signée à Moscou, mais a laissé un bilan tragique de plus de 20 000 morts et 1 million de déplacés.

Malgré cette trêve, la région a été le théâtre d’escarmouches intermittentes, accentuées par le désir revanchard de l’Azerbaïdjan et son alliance avec la Turquie.

En 2016, une série d’accrochages sérieux a éclaté, faisant des centaines de victimes. Mais c’est en 2020 que la situation a atteint son paroxysme. Un conflit de six semaines a laissé plus de 7 000 combattants morts et presque 200 civils tués.

Sous la pression de la Russie, un cessez-le-feu a été signé le 10 novembre, bien que les tensions persistent.

Aujourd’hui, le Haut-Karabakh se trouve dans une position précaire.

Malgré une forte présence militaire russe, l’Azerbaïdjan impose un blocus sur l’enclave, cherchant à forcer l’Arménie à signer un accord de paix reconnaissant la région comme azerbaïdjanaise.
La question demeure : la paix durable est-elle envisageable pour le Haut-Karabakh, ou la région est-elle condamnée à des affrontements perpétuels ?

La seconde guerre du Karabakh éclate le 27 septembre 2020, lancée par l’Azerbaïdjan. En vertu de l’accord tripartite, les Arméniens doivent céder 75 % des territoires contrôlés. Crédit photo AFP

La guerre dans le Haut Karabakh in situ