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Le Charisme de feu l’Abbé Ubald Rugirangoga au service du revivre ensemble : des Clubs de réconciliation des bourreaux et victimes

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 11 janvier 2021 à 01:27

Faut-il dire que l’Abbé Ubald Rugirangoga restera dans les annales de l’histoire du clergé rwandais et de la conscience collective du peuple rwandais ? Avec sa théologie de la libération des cœurs meurtris par le génocide des Tutsi qu’il offrait à ses paroissiens incapables de faire régner la paix dans leurs âmes, les uns pour avoir enfreint le cinquieme commandement de Dieu, le TU NE TUERAS POINT, en consommant le génocide des Tutsi, les autres ; les victimes, qui souffraient d’un trauma insupportable à force de côtoyer au quotidien leurs bourreaux libérés par les pouvoirs publics officiellement pour être passés aux simples aveux de culpabilité ; à tout ce monde-là, il a apporté la méthode d’apaisement et de tranquillité de leurs âmes dans des clubs paroissiaux d’offre de pardon avant la demande.

Abbe Rugirangoga Ubald recoit une medaille nationale de juste de la Premiere Dame Jeannette Kagame en memoire de son initiative de reparateur des ames

L’Abbé Ubald Rugirangoga qui vient de trépasser des suites du Covid 19 alors qu’il était soigné dans l’hôpital Universitaire de Salt Lake-Utah aux USA aura exercé pleinement sa mission sacerdotale qui veut qu’on assiste son paroissien à revivre en harmonie avec son environnement humain et matériel jusqu’à son dernier jour. En cela, sa mission se recoupait avec la finalité des pouvoirs publics en place depuis fin les années 90 date où la Commission Unité et Réconciliation nationales a été créé.

« Le juste, Umurinzi w’Igihango, Abbé Ubald Rugirangoga, médaillé par la Première Dame du Rwanda et Haute dirigeante de Unity Club pour avoir initié une thérapie spirituelle des âmes et une réconciliation dans la Paroisse de Mushaka (Cyangugu), ce programme s’est étendu partout dans le pays ; que Dieu l’accueille parmi les siens », a twitté Mme Jeannette Kagame , la Première Dame, montrant toute l’estime qu’elle vouait à ce ministre de l’église pas comme les autres.

Abbe Rugirangoga, tres charismatique, celebre sa messe en plein stade de football devant une foule immense. Il est repute guerir toutes les maladies psychiques.

Abbé Ubald Rugirangoga, rescapé du génocide des Tutsi de 1994, a montré tout au long de son ministère du Christ des dispositions hors du commun rendues faciles par l’humilité qui le caractérisait.

Des critiques à son encontre ne veulent pas comprendre comment les Clubs de réconciliation qu’il a créés pratiquement dans toutes les paroisses et centrales du pays partaient du principe que ce sont les victimes du génocide qui se portaient au devant de leurs anciens bourreaux pour leur proposer le pardon. Pour le Ministre de Dieu qu’est Ubald Rugirangoga, cela signifiait avant tout une rémission de leurs péchés.

« En vérité, quand je proposais aux victimes d’accueillir dans leurs cœurs les anciens bourreaux qui, ayant purgé une partie de leurs peines et libérés prématurément pour être passés aux aveux de culpabilité, j’allégeais leur calvaire de traumatisme interminable qu’ils connaissaient et qui ne leur donnait ni tranquillité, ni paix. Cette situation psychologique annihilait toute volonté de vivre et donc de travailler et produire pour eux et le peu de leurs rejetons qui avaient été rescapés. Bien au-delà, comme ces victimes étaient mes paroissiens de relativement longue date, je savais qu’ils avaient tous les enseignements de Dieu commençant par AIME TON PROCHAIN COMME TU T’AIMES. Cette humanité, je leur proposais de l’offrir à leurs anciens bourreaux pour les réhumaniser », m’a dit un jour cet homme d’église qui, au moment où d’autres abbés de son diocèse luttaient pour raviver les sentiments ethniques et qui reprenaient les schémas idéologiques qui ont mené au génocide des Tutsi, nous citons ces Abbés Thomas Nahimana et Fortunatus Rudakemwa, l’Abbé Rugirangoga était loin de ces humeurs ambitieuses négatives de ces deux brebis égarées. Lentement mais surement, il organisait spirituellement ses paroissiens, toutes ethnies confondues. Il construisait ses stratégies de révolution spirituelle et des mentalités.

« Plusieurs milliers de paroissiens de Mushaka dans le District Rusizi à quelques kilomètres de la cité Bugarama frontalière avec le Cibitoke/Burundi et Kamanyola en RDC, ont formé des clubs de réconciliation. Un peu plus loin en progressant vers la ville de Kamembe, frontalière avec Bukavu de la RDC, je suis secrétaire du Club AGAPE de Réconciliation que l’Abbé a aidé à se mettre sur pied. Nous sommes 21 membres. C’est aussi le Club de Réconciliation Shalom de Cyete avec 30 membres ou 50 membres de Mutongo. Ici c’est une partie que je connais de District Rusizi. Mais on peu progresser vers la paroisse de Nyamasheke et Hanika sur la route longeant le lac Kivu menant vers Rubavu. Ce qui est sûr, c’est que l’Abbé Ubald Rugirangoga a mené une vie dure à ses collègues qui ne savaient pas enseigner la bonne parole du pardon et de la réconciliation », a confié une paroissienne de Rusizi, Thérèse Mukashyaka montrant que cet abbé décédé avait trouvé une voie propice de la mission de l’église catholique qu’il voulait laver de ses manquements cruels de 1994.

« Au cours de ses sermons dans les paroisses et en privé avec ses collègues abbés, il s’emportait dans un noble courroux invectivant ses collègues prêtres et leur demandant ce qu’ils étaient venus faire dans le clergé du moment qu’ils n’étaient pas aptes à aider leurs paroissiens pour entrer de plein pied dans la voie de la réconciliation pour ressouder le tissu social rwandais mis à mal par le génocide des Tutsi de 1994 », a-t-elle ajouté.

Ce vent de libération des âmes qu’il a initié s’est étendu sur toutes les contrées rurales du pays.

Abbe Ubald invite aux grands fora nationaux de reconciliation sociale

« Il est faussement reporté que l’abbé Ubald préparait les rescapés pour leur faciliter des rencontres avec leurs anciens bourreaux. J’ose dire que cela est faux. Pour la rémission de leurs péchés, il organisait des séances de contrition pour les personnes libérées de prison pour avoir avoué leurs crimes. Alors, il leur était permis de recevoir l’eucharistie. Du coup, il leur demandait d’aller chercher les personnes pour qui ils avaient tué des parents au cours du génocide des Tutsi de 1994. Il les rassemblait, ex-bourreaux et les victimes qui étaient invitées autour de séances de prières détraumatisantes et tranquillisantes. C’est ainsi que le mouvement de réconciliation est né à Mushaka », a confié Thérèse ajoutant que sont membres des clubs de réconciliation formés dans le District Rusizi, quelques personnes expertes en psychologie clinique devant être aux aguets au cas où un cas de traumatisme se révèle.

« Il arrive que d’autres contentieux fonciers entre victimes et bourreaux peuvent se manifester. Les clubs formés ont aussi en leur sein des personnes lettrées en matière juridique », a-t-elle indiqué.

L’Abbé Ubald laisse un héritage idéologique et de nouveau savoir-vivre ensemble important à la société rwandaise. Son esprit se reposera en paix du moment que son héritage ne sera jamais bousculé ou abandonné.


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