Le ministre Nduhungirehe salue la trêve entre la RDC et le M23

Redigé par Alain Bertrand Tunezerwe
Le 24 avril 2025 à 11:49

Le ministre des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a qualifié de « décisive » la déclaration conjointe entre la République démocratique du Congo et le groupe rebelle AFC/M23 en vue d’une paix durable dans l’est de la RDC, tout en précisant que sa concrétisation dépendra de la bonne foi et du respect des engagements de toutes les parties prenantes.

La trêve, facilitée par l’État du Qatar, a été annoncée le 23 avril 2025 à l’issue de pourparlers de paix jugés constructifs, tenus à Doha. Elle survient quelques semaines seulement après une rencontre inattendue au Qatar entre le président rwandais, Paul Kagame, et son homologue congolais, Félix Tshisekedi — un tête-à-tête qui a marqué la fin d’une longue période de blocage diplomatique entre les deux pays.

« La déclaration conjointe entre le gouvernement de la République démocratique du Congo et le groupe AFC/M23, conclue sous l’égide du Qatar, représente une avancée significative — voire décisive — en direction d’une paix durable dans l’est de la RDC. À condition, toutefois, que sa mise en œuvre se fasse dans un esprit de bonne foi et de respect mutuel des engagements pris », a déclaré Olivier Nduhungirehe dans un communiqué officiel.

Le Rwanda a toujours rejeté les accusations de Kinshasa selon lesquelles il soutiendrait la rébellion du M23, qui contrôle actuellement de vastes zones dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Kigali affirme que sa principale préoccupation sécuritaire concerne la présence persistante, sur le territoire congolais, des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé composé en grande partie de personnes responsables du génocide contre les Tutsi au Rwanda en 1994, réfugiés en RDC.

Considérées par le Rwanda comme une menace majeure à sa sécurité nationale, les FDLR sont depuis longtemps accusées de collaborer avec les forces armées congolaises dans leurs opérations contre le M23. Kigali appelle régulièrement les autorités congolaises, ainsi que les partenaires régionaux et internationaux, à faire de la neutralisation des FDLR une priorité dans toute démarche visant à instaurer une paix durable dans la région des Grands Lacs.

L’accord conclu en avril prévoit que le gouvernement de la RDC et le groupe AFC/M23 réaffirment leur engagement en faveur d’un cessez-le-feu immédiat, ainsi que leur rejet de tout discours de haine et de toute forme d’intimidation. La déclaration appelle également les communautés locales à soutenir activement les efforts de paix, et engage les deux parties à un dialogue constructif visant à traiter les causes profondes du conflit.

« Cette dynamique de paix dans la région s’accompagne d’autres initiatives actuellement en cours en ce mois d’avril 2025, auxquelles le Rwanda prend pleinement part », a ajouté Nduhungirehe.

Plusieurs initiatives régionales, notamment celles menées par la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) et l’Union africaine (UA), avaient auparavant tenté de favoriser une médiation entre Kigali et Kinshasa, sans aboutir à des résultats durables. En revanche, les récents pourparlers conduits sous l’égide du Qatar semblent marquer une avancée significative — non seulement dans les relations entre la RDC et le Rwanda, mais aussi en faveur d’une stabilité renforcée dans l’ensemble de la région des Grands Lacs.

Il reste à voir si les engagements énoncés dans la déclaration seront effectivement respectés.

Olivier Nduhungirehe, a qualifié de « décisive » la déclaration conjointe entre la République démocratique du Congo et le groupe rebelle AFC/M23

Publicité

AJOUTER UN COMMENTAIRE

REGLES D'UTILISATIONS DU FORUM
Publicité