Cette déclaration a été faite mercredi 4 octobre 2023, conjointement avec la Commission de l’Unité nationale, des Droits de l’Homme et de la lutte contre le génocide lors d’un oral à l’Assemblée nationale.

Pour de nombreux Rwandais, et en particulier la jeune génération, la vision des corps des victimes, des photos et des objets utilisés lors du génocide constituent un témoignage tangible et poignant de cette tragédie, a poursuivi Dr Bizimana qui prône l’urgence de la préservation numérique.

Toutefois, selon lui, la préservation à long terme de ces corps demeure un défi majeur. Il a illustré en citant des tentatives de conservation, comme celle réalisée à Murambi avec l’aide d’experts allemands. Sur les 22 corps traités, tous présentent des signes de dégradation, malgré les efforts déployés.

Bien que ces corps soient des preuves vivantes de la barbarie du génocide contre les Tutsi de 1994, le ministre a souligné qu’il pourrait être nécessaire de penser à des méthodes alternatives de conservation.

Il préconise l’utilisation des technologies pour archiver ces corps de manière digitale, garantissant ainsi leur préservation pour les générations futures.

Cette approche, alliée à une formation accrue des personnels, permettra de mieux sensibiliser le public à l’importance et aux raisons de cette préservation numérique.

Outre les corps, le ministre a également évoqué la nécessité d’intégrer les objets utilisés pendant le génocide et les vêtements des victimes dans cette démarche technologique.

Par ailleurs a t-il appris a ceux qui participaient à la séance, une initiative visant à collecter les témoignages de survivants du génocide est en cours, avec déjà 600 témoignages recueillis, dont ceux de seniors et de veuves.