La gestion de l’agenda du politique est le nœud de son travail car il se situe au croisement de sa planification et de la dimension de la participation collective.
Cet agenda obéit à un certain rythme et se déploie en une série d’étapes et paliers.
Il est peu courant sinon rare d’assister à un débat sur les notions de temps, de vitesse ou de précipitation en politique.
Et pourtant, les nouvelles technologies et les réseaux sociaux sont voraces de temps et influent sur l’organisation de l’emploi du temps du politique.
Car les acteurs politiques n’y échappent pas. Parfois sinon souvent, ils doivent répondre en temps réel aux grands défis de notre temps.
Sinon ils sont pris en défaut.
Avec en toile de fond l’accélération du temps liée à celle du développement du numérique qui exigent une réactivité aussi rapide.
Et pourtant, la construction d’une décision politique nécessite du temps. Et il y a besoin de consultation, de négociation, de la pédagogie voire une démarche pour obtenir un consensus.
Ainsi donc un besoin impérieux de temps plus ou moins long.
Or, à la moindre contrariété de la vie quotidienne, les citoyens se tournent vers les politiques pour obtenir une réponse immédiate et satisfaisante.
Le « faire vite » et le « respect du rythme de chacun » sont constamment en conflit et en concurrence.
Ce qui met en lumière les difficultés de conciliation entre ces deux temporalités et l’intérêt que porte chacun.
Agir plus vite, est ce agir de manière efficace, durable ? N’est-ce pas céder facilement à l’urgence de l’émotion contre le temps de la réflexion ?
Dans nos sociétés où tout s’accélère, la précipitation n’est pas gage de progrès, mais elle entraine une absence de prise de recul sur les évènements.
La mondialisation, l’accélération du rythme de vie, les temps de l’urgence et de la panique obscurcissent la voie à suivre pour inventer un temps à partager.
A l’instar d’autres acteurs de la vie publique, le politique est confronté par le temps, qu’il s’agisse du temps individuel, intime et collectif.
La prise en compte de la complexité des mutations auxquelles nous faisons face, faites d’une superposition constante de nouveaux défis qui viennent s’ajouter aux plus anciens, méritent que nous portions un regard neuf sur le temps du politique.
Et considérer à sa juste valeur les technologies de l’information dans l’évolution des relations entre les politiques, l’administration et le citoyen.
Les réseaux sociaux offrent une incroyable caisse de résonance à la critique, pas tant de la politique que des comportements politiciens et vient nourrir la défiance envers les décideurs.
Ces temps-là sont mouvants et leur articulation occupe une place prépondérante dans le débat citoyen.
Avec une avalanche des dilemmes et des malentendus. Il met en exergue les transformations de temporalités individuelles, professionnelles et sociales et l’évolution de notre rapport au temps.
Prendre en compte le temps long ne signifie pas évoquer à tout bout de champs des horizons lointains. Pas du tout.
C’est partager une vision et s’assurer que les décisions d’actions publiques sont cohérentes avec la vision et les valeurs qu’on défend.
Pour ce faire, il y a besoin de pragmatisme, de l’expertise pour passer de la décision à l’action.
Car il existe çà et là des atermoiements et des dérobades des décisions contestées qui illustrent la difficulté à traiter un problème déjà identifié mais dont la problématique n’a pas été suffisamment expliquée et intégrée par les citoyens.
Quoi qu’on en dise, la politique n’est pas une aventure solitaire. Mais un ensemble d’interactions entre plusieurs acteurs à différents niveaux. Ce qui est un élément essentiel de l’action politique.
C’est cette confrontation d’idées, des ambitions et les arbitrages que cela nécessite qui génèrent des tensions et des inimitiés.
Même si évoquer la politique devant certains c’est les effrayer. Ils y voient des coups d’éclats, des croques à jambes, des coups tordus voire fourrés.
D’autres sont effrayés par le poids des responsabilités, les hésitations qui entourent les décisions, l’envie de fuir les polémiques, les contraintes, les charges, les ambivalences et les ingratitudes de la scène politique.
Ils n’ont pas tort sur toute la ligne car la politique est « infidèle, imprévisible et parfois cruelle ».
Alors ils s’en éloignent le mieux qu’ils peuvent.
Dans les faits, la ligne de démarcation n’est pas toujours étanche entre la volonté réelle d’éviter toute interférence avec la politique et une posture adaptée à des fins stratégiques.
La suite dessine un tableau clair-obscur. Car ils font semblant d’assumer leurs doutes et leurs contradictions et revendiquent le pouvoir de changer d’avis.
Rien donc qui puisse justifier le déshonneur !
On a bien une orientation idéologique avouée ou dissimulée, mais connue ou supposée.
Et pourtant, la volonté de mobiliser ses compétences, son analyse, ses valeurs pour apporter sa contribution à la mise en œuvre de la volonté collective est l’essence de l’engagement de certains.
Cette perception du temps qui manque, d’un temps après lequel il faut courir brouille le présent.
Car l’information circule plus vite, les innovations technologiques se succèdent à un rythme plus rapide, les professions et les métiers apparaissent et disparaissent à une vitesse inégalée.
Le temps présent n’est pas un temps calme, de réflexion mais un temps d’urgence !
Le pouvoir de décision après réflexion s’incarne dans la vitesse sinon la précipitation.
Cette désaffection menace le politique dans son rôle primordial.

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