Ces échanges porteront sur les revendications de ce mouvement, notamment la requête d’une ouverture de négociations directes avec les autorités congolaises, ainsi que sur les conditions préalables à l’instauration d’une trêve humanitaire et d’un éventuel cessez-le-feu.
L’attention sera également portée sur la dynamique des opérations militaires en cours dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, ainsi que sur les modalités du retour et de la réinstallation des personnes déplacées internes et des réfugiés, en particulier ceux établis au Rwanda et en Ouganda.
Il convient d’espérer que cette mission s’inscrive dans une véritable dynamique de concertation stratégique avec l’AFC/M23, et qu’elle ne se limite pas à une simple entreprise d’observation dépourvue de toute portée opérationnelle.
A défaut d’une volonté clairement affirmée d’instaurer un dialogue substantiel et constructif, elle ne saurait être perçue autrement que comme une initiative procédurale de plus, vouée à l’inefficience, à l’image des nombreux rapports périodiques dont la rigueur analytique, aussi affûtée soit-elle, demeure inapte à infléchir concrètement les dynamiques à l’œuvre sur le terrain. Dès lors, une élévation des postures s’impose, appelant les acteurs concernés à dépasser les schémas convenus et à privilégier une approche empreinte de pragmatisme, seule à même de favoriser l’émergence d’une issue politique viable et pérenne.
Enjeux sécuritaires et contrôle des ressources
Le Groupe d’experts s’attachera à examiner les interactions entre les forces en présence, notamment la coopération entre certains groupes armés actifs à l’Est du pays, tels que les FDLR et le Conseil National pour le Renouveau et la Démocratie, Forces de Libération Nationales (CNRD-FLN) avec les autorités congolaises. Il évaluera également la menace sécuritaire que font peser les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et d’autres groupes armés, y compris les FDLR, sur les populations tutsies et banyamulenge. Une attention particulière sera portée aux arrestations récentes de combattants issus de ces factions à Goma, Bukavu et dans les territoires sous contrôle de l’AFC/M23, ainsi qu’au déploiement et aux opérations de la Force de Défense Nationale du Burundi (FDNB) dans les provinces concernées.
De surcroît, l’exploitation et le commerce des ressources naturelles, en particulier les flux miniers de Rubaya et d’autres sites stratégiques, feront l’objet d’un examen minutieux, notamment quant aux mécanismes de contrôle instaurés par l’AFC/M23 pour encadrer ces activités et prévenir toute commercialisation illicite.
Administration, gouvernance et droits humains dans les zones sous contrôle de l’AFC/M23
L’évaluation portera également sur les structures administratives, judiciaires et policières mises en place par l’AFC/M23 dans les territoires sous son emprise, ainsi que sur les mesures adoptées pour garantir l’ordre public, l’accès aux services essentiels tels que l’éducation et la santé, et la gestion économique et financière, incluant le fonctionnement des institutions bancaires et du régime fiscal en vigueur.
Enfin, le respect du droit international humanitaire et des droits fondamentaux sera scruté, notamment en ce qui concerne le traitement des détenus, la protection des populations civiles et la prévention des recrutements forcés. Le Groupe d’experts analysera également les modalités de collaboration entre l’AFC/M23 et la MONUSCO, ainsi qu’avec les agences onusiennes et les organisations humanitaires opérant dans les zones sous son contrôle.

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