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Pourquoi le Rwanda n’extrade-t-il pas les présumés auteurs du Coup d’Etat manqué de 2015 au Burundi ?

Redigé par IGIHE
Le 31 décembre 2020 à 12:18

Un débat commence à s’établir sur le Coup d’Etat manqué au Burundi de 2015 qui a été à la base de pogroms et d’exil au Rwanda des présumés auteurs.

Le Gouvernement de feu Pierre Nkurunziza (2005-2015) et même l’actuel d’Evariste Ndayishimiye n’ont cessé d’accuser le Rwanda d’héberger les auteurs de ce coup d’Etat. Pour sa part, le Gouvernement rwandais se disculpait disant qu’il a donné asile à de simples réfugiés burundais depuis cette année-là 2015.

Au vu de cette incompréhension mutuelle, le Gouvernement burundais par l’entremise du porte-parole de la Présidence de la République, Jean Claude Karerwa, a réitéré la détermination de son Gouvernement de continuer son appel au Rwanda pour qu’il extrade ces présumés auteurs du Coup.
"Ce que nous demandons à la Communauté internationale c’est d’user de son influence et faire pression sur le Rwanda pour qu’il se conforme au prescrit des conventions internationales", a récemment déclaré Karerwa au cours d’une conférence de presse.

Il est rapporté qu’il y a peu le Gouvernement burundais a transmis au Rwanda une liste d’individus exilés au Rwanda qu’il souhaite voir extradés vers la justice burundaise. Pour les officiels burundais, c’est cette seule condition pour dégeler les relations de bon voisinage très détériorées depuis 2015.

Le Rwanda a sa façon d’interpréter les conventions internationales sur ce sujet. Il est clair.
"Ceux-là qu’on accuse d’avoir fomenté un coup d’Etat dans leur pays, le Burundi, ont fui pour le Rwandaet ont été éligibles et élus au statut de réfugiés. Le Rwanda ne peut pas aller à l’encontre des conventions internationales gouvernant les réfugiés", a dit Prof Nshuti Manasseh,Secrétaire d’Etat à la Coopération et Affaires de la EAC.
Pour lui, le Burundi ne doit pas brandir cette condition.

"Eux aussi, ils hébergent des Rwandais y réfugiés et nous n’exigeons pas leur extradition. Aucun gouvernement du monde ne peut aller outre les conventions internationales sur les réfugiés. Par contre, nous pouvons permettre à ces réfugiés d’élire un autre pays d’accueil. Cependant même en ce moment où ceci n’est pas encore fait, ces réfugiés ne posent pas une menace contre leur pays en utilisant le territoire rwandais", a-t-il ajouté.

Dans sa récente parution, le journal Jeune Afrique a rapporté que les biens qui sont restés au Burundi et propriété de ces exilés au Rwanda ont été vendus aux enchères du 11 au 14 novembre derniers. Ces items seraient des objets d’intérieur, des matelas, des souliers, vêtements, frigidaires, postes radio et TV, chaises en plastiques et véhicules.

Ces biens appartenaient au Gén. Hermenigilde Nimenya, Marguerite Barankitse de la Maison Shalom, Onesime Nduwimana, ancien porte-parole du CNDD-FDD au pouvoir et de Léonidas Hatungimana, Porte parole du président Pierre Nkurunziza.
La liste est longue. Il est également cité l’ancien Vice Président du Burundi, Bernard Busokoza et le journaliste Alexis Sinduhije. Des généraux Godefroid Niyombaré et Cyrille Ndayirukiye figurent en bonne place.

Qu’est ce qui se cache derrière les relations rwando burundaises qui s’empirent ?

L’ancien président du Burundi, Domitien Ndayizeye, rouve que cela n’agure rien de bon. Il ne comprend pas comment les autorités actuelles burundaises regardent d’un air amusé les interminables manifestations des jeunesses IMBONERAKURE pleines de quolibets sur le Rwanda.
"Ceci n’honore vraiment pas notre pays. Par contre cela laisse voir un problème qui persiste", a-t-il dit.

Le Gouverement rwandais, entretemps, laisse le temps au temps. Pour lui, aucune situation au monde ne dure éternellement. Pour preuve, il a été salué au mois d’octobre dernier la rencontre au poste frontière de Nemba-Bugesera des ministres des Affaires Etrangères des deux pays.
"Nous nous engageons au réchauffement des relations diplomatiques entre nos deux pays", avait alors déclaré Vincent Biruta, Ministre rwandais des Affaires étrangères alors qu’il recevait son homologue burundais, Albert Shingiro.

"Il y a des choses qui ne marchent pas bien au niveau de la diplomatie régionale notemment avec le Burundi. Mais fin des fins, une solution sera trouvée", a, de son côté, déclaré le 21 décembre dernier, le Président Paul Kagame lors de son traditionnel Discours sur l’Etat de la Nation.


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