Une initiative solitaire révélatrice d’une fracture interne

Redigé par Tite Gatabazi
Le 23 décembre 2025 à 04:30

Depuis la soirée du 19 décembre 2025, les réseaux sociaux sont le théâtre d’une agitation aussi bruyante qu’inconsistante, née de la marche initiée par le Secrétaire permanent de l’Union Sacrée, l’Honorable Professeur André MBATA.

Cette agitation numérique, saturée de soupçons infondés et de raccourcis intellectuels, appelle une clarification d’autant plus impérieuse qu’elle révèle, au-delà de la déformation des faits, l’ampleur des fractures internes et des rivalités intestines qui gangrènent l’espace politique, au détriment du service dû au peuple et de l’exigence d’intérêt général. Loin d’éclairer l’opinion, cette effervescence met à nu des querelles de positionnement et des luttes d’influence menées au mépris de la vérité institutionnelle et de la responsabilité politique.

Il convient d’affirmer que cette manifestation est associée à la popularité, à l’action gouvernementale et aux orientations stratégiques de la Haute Autorité Politique de Référence, Félix Tshisekedi, Président de la République et Chef de l’État.

Toute tentative d’assimilation ne relève pas uniquement d’une méprise intellectuelle ou d’une analyse superficielle ; elle s’inscrit dans une dérive autrement plus préoccupante, en ce qu’elle contribue à fragiliser l’autorité symbolique et politique du Chef de l’État, tout en brouillant dangereusement la compréhension de la trajectoire, de la continuité et de la suite de son action et de son leadership.

Par ce jeu de confusion entretenue, l’initiative en cause ne fait qu’obscurcir la lisibilité du pouvoir présidentiel, altérer la cohérence de son incarnation politique et exposer, au grand jour, des manœuvres internes dont l’effet cumulatif est l’affaiblissement de l’autorité au sommet de l’État.

Une telle initiative introduit une confusion dangereuse, qui met à nu les rapports de force internes, expose des ambitions concurrentes et révèle, en creux, des dynamiques politiques agissant au détriment de la Haute Autorité Politique, dont l’action se trouve instrumentalisée par des initiatives dépourvues de mandat. Loin de renforcer la cohésion du camp présidentiel, ces manœuvres affaiblissent la centralité du pouvoir présidentiel, érodent la discipline politique et trahissent des rivalités internes qui se déploient au mépris de la clarté institutionnelle et de l’intérêt supérieur de l’État.

La déclaration solennelle du Secrétaire général de l’UDPS/TSHISEKEDI, exerçant les fonctions de Président par intérim et membre du Présidium de l’Union Sacrée, est à cet égard sans équivoque : aucune participation, aucune implication, aucune concertation n’ont précédé ni accompagné l’organisation de cette marche.

A l’instar de plusieurs membres éminents du Présidium, l’existence même de cette initiative n’a été découverte qu’a posteriori, par le biais des réseaux sociaux, ce qui traduit une rupture manifeste des usages institutionnels et une marginalisation préoccupante des cadres formels de décision.

L’absence totale de collaboration officielle, de validation collective et de coordination politique confère à cette marche le caractère d’une démarche strictement personnelle, dont les résultats, la portée et les conséquences engagent l’Union Sacrée, ses organes dirigeants.

Une mobilisation famélique, symptôme d’un désaveu populaire

Au-delà de la querelle interne, l’épisode de la marche du 19 décembre 2025 a mis en lumière une réalité autrement plus grave : la désaffection populaire croissante à l’égard de l’Union Sacrée, pourtant présentée comme une coalition pléthorique de près de 800 partis politiques.

Le contraste est saisissant, presque cruel : une plateforme se revendiquant tentaculaire, mais incapable de mobiliser au-delà de quelques centaines de personnes.

Les faits sont implacables. De grandes formations politiques, telles que l’UNC, le MLC et l’AFDC, ont ostensiblement boudé l’initiative. Des figures de premier plan, à commencer par Augustin Kabuya, ont brillé par leur absence, tandis que des postures isolées, à l’image du frondeur Déo Bizibu affichant son soutien à André Mbata, n’ont fait que souligner davantage la désarticulation interne de la plateforme.

La scène observée fut celle d’une mobilisation au rabais : plus de drapeaux que de militants, plus de vacarme que d’adhésion, plus de mise en scène que de ferveur populaire : le peuple ne se reconnaît plus dans ces démonstrations artificielles, déconnectées de ses souffrances quotidiennes et de ses attentes fondamentales.

Cet échec retentissant sonne comme un avertissement sévère. Il révèle une Union Sacrée vidée de sa substance populaire, minée par des rivalités internes, des initiatives solitaires et une perte de cohérence politique. Il alimente les interrogations les plus lourdes : André Mbata a-t-il encore la capacité de fédérer ?

A l’horizon 2028, la perspective s’annonce incertaine, voire périlleuse, pour une plateforme présidentielle qui peine à transformer son hégémonie numérique en légitimité populaire réelle.

Ce moment politique pourrait bien marquer la fin d’une imposture collective, et ouvrir la voie à une recomposition débarrassée des fanatismes, des illusions entretenues et des mises en scène sans lendemain.

La marche du 19 décembre 2025 révèle une désaffection populaire grandissante envers l’Union Sacrée

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