Affaire Neretse : Déféré devant la cour correctionnelle ou la cour d’assises ?

Redigé par IGIHE
Le 8 septembre 2017 à 11:19

La chambre du conseil de Bruxelles a examiné ce jeudi le dossier concernant le génocide rwandais, celui de Fabien Neretse, suspecté d’être responsable du meurtre de la ressortissante belge Claire Beckers et de sa famille. L’enjeu de cet audience est de déterminer si Neretse sera renvoyé devant la cour correctionnelle ou la cour d’assises.
Cela fait 23 ans que Martine Beckers se bat pour rendre justice à sa sœur Claire, assassinée le 9 avril 1994 à Kigali, avec son mari et leur fille cadette.
Fabien (...)

La chambre du conseil de Bruxelles a examiné ce jeudi le dossier concernant le génocide rwandais, celui de Fabien Neretse, suspecté d’être responsable du meurtre de la ressortissante belge Claire Beckers et de sa famille. L’enjeu de cet audience est de déterminer si Neretse sera renvoyé devant la cour correctionnelle ou la cour d’assises.

Cela fait 23 ans que Martine Beckers se bat pour rendre justice à sa sœur Claire, assassinée le 9 avril 1994 à Kigali, avec son mari et leur fille cadette.

Fabien Neretse, haut fonctionnaire sous le régime Habyarimana, vivait dans le même quartier de Kigali que la ressortissante belge Claire Beckers, son mari Isaïe Bucyana et leur fille Katia. Se sentant menacée, la famille avait enté de fuir son domicile pour rejoindre la Minuar, le contingent des Nations unies, le 9 avril 1994. Elle a été dénoncée, arrêtée à un barrage et fusillée. Fabien Neretse est suspecté de les avoir dénoncé et serait également impliqué dans l’assassinat de dix autres personnes, qui vivaient dans le même quartier et cherchaient aussi à fuir les massacres. Fabien Neretse est aussi soupçonné d’avoir assisté aux exécutions et aurait exercé des responsabilités au sein des Interahamwe, ces milices pro-Hutus, singulièrement impliquées dans le génocide.

En juillet 94, Martine Beckers dépose plainte contre Neretse et s’investit à perdre haleine pour faire entendre sa voix, militant pour la défense des droits de l’homme. En septembre, elle se rend sur place à la recherche d’informations, de témoins, et en apprend plus sur ce voisin qui semble avoir planifié la tuerie. « J’ai transmis ce que je savais à la police judiciaire et le juge Damien Vandermeersch a été saisi de l’affaire ».

Le même juge qui participera à plusieurs commissions rogatoires au Rwanda, interrogera les voisins, jugera l’information crédible. L’enquête avance lentement. Martine Beckers ne baisse pas les bras et crée avec d’autres familles le Collectif des parties civiles pour s’entraider entre victimes. Collectif qui était d’ailleurs là ce jeudi pour soutenir Martine Beckers.

Ce collectif aboutira à quatre procès de génocidaires en Belgique. Multipliant les recherches, elle apprend que d’autres exactions ont été commises ailleurs et fait le lien, qu’elle transmet au nouveau juge d’instruction chargé du dossier.

La nouvelle commission rogatoire obtiendra des informations solides et le profil d’un dénommé Fabien Neretse se révèle au grand jour. D’autres familles ont porté plainte contre lui pour assassinat, mais il n’est déjà plus là, parti s’installer en France après avoir changé de nom. Il sera finalement déféré en Belgique en 2011 et fera plusieurs mois de prison, avant de bénéficier d’une libération conditionnelle.

Ce Jeudi meme, la cour a entendu deux autres dossiers, celui d’ Ernest Gakwaya surnommé « Camarade », et d’Emmanuel Nkunzuwimye dit « Bomboko », tous deux membres présumés des Interahamwe.

Le Collectif Belge pour la prévention des crimes de Génocide et contre les Négationnismes ; crée par Martine Beckers, sur place pour la soutenir
Martine Beckers (en arrière-plan) et sa sœur Claire

Photos : Jessica Kagabo


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