Certains analystes et observateurs de la région des Grands-Lacs montrent que si le Rwanda et l’Ouganda avaient soutenu la rébellion du Mouvement du 23-Mars (M23) ainsi que l’avancent différents rapports d’experts onusiens, le mouvement en soi ne pouvait pas connaître une si cuisante défaite militaire dont est vainqueur la coalition MONUSCO- FIN (Force Internationale d’Intervention), les FARDC.

Si pratiquement parlant, les hommes du M23 avaient vaincu les FARDC de Joseph Kabila qui effectivement étaient appuyées par L’ ONU sur terrain en 2012 lors de la prise de la ville de Goma capital du Nord Kivu acceptons que l’heure de promouvoir la paix avait sonnée.

Les contradictions provenant des plusieurs sources indiquent que l’ex-groupe rebelle tenterait de se refaire une santé en procédant à de nouveaux recrutements au Rwanda et en Ouganda, où ses dirigeants se sont réfugiés.

« ...plusieurs sources, dont un rapport encore confidentiel d’experts onusiens, indiquent que l’ex-groupe rebelle tenterait de se refaire une santé, en procédant à de nouveaux recrutements au Rwanda et en Ouganda, où ses dirigeants se sont réfugiés.

C’est un document qui ne devrait pas passer inaperçu. Le rapport final du groupe d’experts des Nations unies sur la RDC, encore confidentiel mais dont l’agence Reuteurs s’est procuré une copie, affirme non seulement que les rebelles du Mouvement du 23-Mars (M23) ont bénéficié d’un "soutien continu" de Kigali lors des dernières offensives des Forces armées de la RDC (FARDC) appuyées par la brigade d’intervention de l’ONU, mais surtout qu’"ils ont continué à recruter au Rwanda", après leur défaite militaire sur le terrain

Plusieurs sources diplomatiques occidentales contactées par Jeune Afrique expliquent qu’elles ne sont pas surprises par les allégations contenues dans le rapport d’experts onusiens. "Nous n’avons jamais eu d’engagement ferme et clair des autorités rwandaises sur la cessation de tout appui aux rebelles du M23, confie un diplomate européen basé à Kinshasa. Nous avons donc toujours supposé que le soutien de Kigali, bien que diminué à la suite des pressions diplomatiques et de l’action militaire sur le M23, persistait." », rapporte Jeune Afrique de la semaine écoulée.

Les allégations contre Kigali et puis Kampala ; des "mensonges" ?

Qui ignore qu’ à Kinshasa, au lieu de chercher les stratégies d’éradication des causes profondes des conflits qui ont progressivement submergé l’ Est de la RDC depuis 1996, le Rwanda a toujours été un échappatoire sur qui il a été déversé des accusations prétendant son soutien aux rebelles du M23 qui se battaient pour leurs raisons dans l’ Est de la RDC.

Maintenant que lesdits M23 sont en déroute, le grand Congo va-t-il connaître une paix durable ? Rien n’est dit avec les 60 milices et plus qui pullulent dans cette partie du Congo y compris FDLR (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda) dont la structure dirigeante est constituée d’éléments qui ont commis le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994.

Aussi longtemps que le président Joseph Kabila de connivence avec une certaine Communauté Internationale semblent accorder peu d’importance sur les cruautés massives des FDLR commises au Rwanda et dans les villages et forêts de l’Est de la RDC, aussi longtemps que le disciplinement des militaires FARDC n’est pas fait pour qu’ils ne commettent les viols sexuels en tant qu’arme de guerre, la paix et la sécurité dans la région seront lointaines.

Aussi faut-il dire que les accusations de "soutien continu" que Kigali apporterait au M23 ont toujours été un ramassis de "mensonges" nécessaires au régime de Kinshasa pour entretenir un climat de ni guerre ni paix qui servait les intérêts politiques de Kabila dont l’autorité était mise à mal par ses opposants politiques intérieurs y compris les Vital Kamerhe, Diomi Dongala, Etienne Tshisekedi et tant d’autres.