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BAN KI-moon veut que les présumés génocidaires soient jugés !

Redigé par Alain Gauthier
Le 4 mai 2016 à 08:06

Chaque année, lorsque approche le 7 avril, des commémorations sont organisées, partout dans le monde, à la mémoire des victimes du génocide des Tutsi du Rwanda. Des discours sont prononcés, des témoignages sont donnés. Chacun rappelle qu’un tel crime contre l’humanité ne doit plus se reproduire.
« En cette journée, nous nous souvenons de tous ceux qui ont péri dans le génocide au Rwanda, et nous renouvelons notre détermination à faire en sorte que de telles atrocités ne se répètent jamais plus, nulle (...)

Chaque année, lorsque approche le 7 avril, des commémorations sont organisées, partout dans le monde, à la mémoire des victimes du génocide des Tutsi du Rwanda. Des discours sont prononcés, des témoignages sont donnés. Chacun rappelle qu’un tel crime contre l’humanité ne doit plus se reproduire.

« En cette journée, nous nous souvenons de tous ceux qui ont péri dans le génocide au Rwanda, et nous renouvelons notre détermination à faire en sorte que de telles atrocités ne se répètent jamais plus, nulle part dans le monde » a déclaré le Secrétaire Général de l’ONU, monsieur BAN KI-moon, devant les membres de l’Assemblée Générale.

« L’histoire a montré à maintes reprises qu’aucune région du monde n’est à l’abri. Nous continuons à dire : ‘Jamais plus’. Mais chaque jour, partout dans le monde, des hommes, des femmes et des enfants continuent d’être tués, violés, déplacés et victimes de discrimination en raison de leur identité », a déploré le Secrétaire général.

A cette occasion, selon le site Rwanda News, ” Le Secrétaire Général des Nations Unies, Ban-Ki Moon a demandé aux pays de la région des Grands Lacs et d’autres pays du monde entier où se réfugient les présumés génocidaires de les arrêter et de les traduire en justice.”

Cette demande n’est pas nouvelle et relève d’un vœu pieux. Combien d’hommes d’Etat, combien de politiciens de tout bord, et principalement en France, n’ont-ils pas répété à que voulait les entendre, que “la France ne sera jamais un havre de paix pour les présumés génocidaires.”

Tout récemment, le 29 février, alors que des parlementaires lui avaient demandé d’envoyer au Rwanda des représentants officiels aux cérémonies de la 22ème commémoration du génocide des Tutsi, notre ministre des Affaires Etrangères, monsieur Jean-Marc Ayrault osait déclarer :

“La lutte contre l’impunité et la prévention des génocides sont des objectifs centraux et indissociables de notre diplomatie.” Ce ne sont que des mots, dans un pays où jamais à ce jour le Parquet ne s’est de lui-même saisi d’une affaire visant un présumé génocidaire. Sans les plaintes des parties civiles, aucune poursuite ne serait aujourd’hui engagée contre des personnes soupçonnées d’avoir participé au génocide des Tutsi et résidant sur le sol français.

C’est bien là le scandale.
Alors oui, monsieur le Secrétaire Général des Nations-Unies, il faut juger les présumés génocidaires partout où ils se trouvent mais encore faudrait-il peut-être aider les parties civiles et les victimes à financer cette justice.

Est-il normal que les plaignants soient obligés de supporter les dépenses inhérentes à de tels procès ? Le génocide est un crime contre l’humanité. Ne serait-ce pas aux nations représentant cette humanité de participer financièrement au bon déroulement de ces procédures judiciaires ? Voici plusieurs mois, monsieur BAN KI-moon, je vous ai adressé un courrier pour vous faire cette demande. Il est resté sans réponse.

Le 10 mai s’ouvre à Paris un second procès pour génocide organisé en France. Messieurs NGENZI et BARAHIRA vont être jugés. Huit semaines éprouvantes en présence d’hommes qui vont probablement nier toute participation aux différents massacres qui seront évoqués par les témoins. Il est toujours temps de nous aider, monsieur le Secrétaire Général.

Il est urgent de joindre les actes à la parole, il est urgent de ne pas laisser les rescapés seuls face à leurs bourreaux. Les propos lénifiants ne peuvent suffire. Ils sont même un affront aux victimes dont nous ne voulons pas que la mémoire disparaisse.

Le temps de l’impunité a trop duré, ce temps qui joue en faveur des bourreaux. Ne rien faire pour que justice soit rendue, c’est conforter les bourreaux dans leurs crimes, c’est favoriser le négationnisme, c’est tuer une nouvelle fois les victimes. “Sans haine ni vengeance”, c’est précisément tout ce que nous ne voulons pas.


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