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Comment le sommet de la francophonie a failli capoter

Redigé par IGIHE
Le 8 octobre 2012 à 11:49

A la veille du 14eme sommet de la francophonie, qui se tiendra à Kinshasa du 12 au 14 octobre prochain, le ministre congolais de l’Information Lambert Mende nous le confirme : « la ville est en effervescence. Nous avons mis les petits plats dans les grands, pour accueillir dignement nos hôtes, tout sera prêt… »
Routes refaites, entre autres la voie rapide menant à l’aéroport, rues nettoyées, façades repeintes, « Kin la Belle » tient à faire bonne figure pour accueillir plus de 3000 délégués venus de (...)

A la veille du 14eme sommet de la francophonie, qui se tiendra à Kinshasa du 12 au 14 octobre prochain, le ministre congolais de l’Information Lambert Mende nous le confirme : « la ville est en effervescence. Nous avons mis les petits plats dans les grands, pour accueillir dignement nos hôtes, tout sera prêt… »

Routes refaites, entre autres la voie rapide menant à l’aéroport, rues nettoyées, façades repeintes, « Kin la Belle » tient à faire bonne figure pour accueillir plus de 3000 délégués venus de plus de 80 pays. Et cependant, alors que les préparatifs allaient bon train, il s’en est fallu de très peu pour que tout capote, et que le rendez vous soit, une fois de plus, reporté aux calendes grecques (en 1971 déjà, un sommet de la francophonie prévu à Kinshasa avait été reporté in extremis, la communauté internationale désirant sanctionner le président Mobutu)
« Tout s’est joué lors de la visite à Kinshasa de Mme Yasmina Benguigui, la ministre française chargée de la francophonie » nous explique le ministre Mende.

« Le président Kabila était à deux doigts de tout annuler. Il avait même convoqué la presse et se préparait à expliquer que, la situation de guerre régnant à l’Est étant considérée comme une priorité nationale, mieux valait annuler la rencontre. » Selon le ministre, le chef de l’Etat avait aussi à l’esprit le coût du sommet ( 46 millions de dollars) et il estimait que dépenser tant d’argent pour faire l’objet de pressions, voire de chantage, cela ne valait peut –être pas la peine. Il faut dire qu’à ce moment, le président François Hollande n’avait pas encore annoncé sa décision, la Belgique restait muette et Kinshasa redoutait qu’un éventuel désistement français amène un grand nombre de chefs d’Etat africains à annuler eux aussi leur déplacement.

Pour Lambert Mende, « si le président français n’était pas venu, nous aurions même pu envisager de quitter la francophonie ! »Si la situation s’est finalement débloquée, c’est pour deux raisons : ainsi que nous l’explique une autre source, « l’ancien président sénégalais Abdou Diouf, qui se trouve à la tête de l’organisation internationale de la francophonie, a mis tout son poids dans la balance, la RDC représentant le plus vaste et l’un des plus peuplés des pays francophones et c’était la première fois que la francophonie se réunissait en terre africaine. » La deuxième raison, c’est que Mme Benguigui donna au chef de l’Etat congolais l’assurance de la présence du président François Hollande.

Aux yeux du ministre de l’information, la brièveté de ce passage sur le sol congolais n’importe guère « ce sera de toutes façons plus long que le président Sarkozy qui n’était resté que quatre heures… », et la rencontre entre le chef de l’Etat français et Etienne Tshisekedi, qui aura lieu le samedi 13 à l’ambassade de France ne suscite elle non plus aucune critique « chez nous, il est de coutume que les présidents et ministres étrangers en visite s’entretiennent avec des représentants de l’opposition, cela fait partie du jeu démocratique, même si dans certains pays voisins une telle démarche serait impensable… »

Que pense le pouvoir congolais du fait que Rudi Demotte, le ministre président de la fédération Wallonie Bruxelles, ne passera lui aussi qu’une seule journée à Kinshasa tandis que Didier Reynders compensera par sa présence, jusqu’au dimanche soir, l’absence très remarquée d’Elio di Rupo, retenu dans sa bonne ville de Mons pour cause d’élections communales ? Ici aussi, le ministre Mende affiche la sérénité : « nous n’en faisons pas une question de vie ou de mort, nous comprenons parfaitement les problèmes d’agenda de nos amis belges… »

Le ministre tient aussi à remettre en perspective certains points qui seront abordés par les illustres visiteurs : « si nous avons décidé de revoir la composition de la Commission électorale, c’est parce que nous avions nous même constaté certains dysfonctionnements, ce n’est pas sous la pression. Quant au procès en appel dans l’affaire de l’assassinat de Floribert Chebeya, il se poursuivra après le sommet. Ferions nous autrement que nous serions accusés de justice expéditive… »

En fait, précise le ministre, « nos visiteurs auront l’occasion de constater que le Congo est un pays normal, dont les institutions fonctionnent et non un Etat en faillite comme se plaît à le déclarer notre voisin rwandais. »

La situation à l’Est, où la mutinerie du M23 conforte ses positions, le soutien que, selon Kinshasa, Kigali continue à lui apporter, voilà la première des préoccupations du pouvoir congolais, qui entend bien recevoir le soutien explicite de tous ses amis francophones. Lambert Mende conclut : « Mbote, bonjour, souriez à nos visiteurs, c’est le conseil que nous donnons à tous. Il faut savoir que sur les 147 territoires que compte le Congo, il n’y a de guerre que dans un seul, au Nord Kivu. Même les Tutsis du Sud Kivu, les Banyamulenge, ne participent pas à cette aventure… ».

Source : blog.lesoir.be/colette-braeckman/


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