Manuel Valls a reconnu dimanche la défaite de la gauche, alors qu’à droite, le chef de l’UMP, Nicolas Sarkozy, a salué la nette victoire de sa famille politique. Marine Le Pen, pour sa part, s’est dit satisfaite de son ancrage dans les localités.
Soixante-six départements vont être dirigés par la droite et vingt-neuf par la gauche. Dans trois départements, dont le Vaucluse convoité par le FN, il faudra un vote pour déterminer une majorité. Mais les uns comme les autres pensent déjà à la prochaine bataille.
Pour l’exécutif, il s’agit de sa quatrième défaite électorale après les échecs enregistrés par la gauche aux scrutins européen, municipal et sénatorial. Francois Hollande fait aussi mal de Nicolas Sarkozy, il perd tout depuis son élection à la présidence de la République.
Et c’est un vote sanction particulièrement symbolique pour le président et son Premier ministre avec leurs défaites personnelles dans les départements de l’Essonne et de la Corrèze.
Le Premier ministre Manuel Valls lors de son discours après l’annonce des estimations du second tour des élections départementales, le 29 mars 2015.
La gauche résiste dans un gros quart sud-ouest mais cède du terrain partout ailleurs. Le Premier ministre Manuel Valls a reconnu un « net recul » de la gauche, « trop dispersée ».
Il a également reconnu la victoire de la « droite républicaine » en déplorant un « score beaucoup trop élevé pour l’extrême-droite ». C’est un « bouleversement durable du paysage politique », admet-il.
Pour autant, il n’est pas question de remaniement majeur. Le président de la République a demandé au gouvernement de garder le cap. Alors que c’est précisément un changement de cap que réclament les frondeurs et ils étaient nombreux hier soir au siège du parti.
Son premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, a appelé « les formations de gauche au dialogue, à la mise à plat des divergences ». Ces départementales sont une défaite, oui, mais pas de « débâcle » précise Jean-Christophe Cambadélis.
La droite songe déjà à « l’alternance »
C’est un « désaveu sans appel » du gouvernement et de sa politique s’est félicité le président de l’UMP Nicolas Sarkozy. Il évoque un « succès historique de la droite », en insistant sur le nombre de départements remportés par la droite qui retrouve ses niveaux des années 90.
Pour le leader de l’opposition, « l’alternance est en marche ». Car au siège de l’UMP, on se félicite bien sûr de cette victoire incontestable mais on songe aussi à la suite, notamment aux régionales en fin d’année. Un long chemin attend néanmoins l’opposition : définir un programme, organiser les primaires et surtout éviter le combat de chefs.
Mais en ce soir de victoire, pas de fausse note bien évidemment. Les autres figures du parti ont pareillement salué la performance de la droite. Et même son de cloche chez François Fillon, qui salue « un grand succès ». Mais pour le président du Modem François Bayrou, c’est avant tout un « vote sanction », pas encore un vote d’adhésion.
Le FN, « seul mouvement d’opposition »
Le Front national échoue finalement à remporter un département.C’est un demi-échec pour le FN qui échoue à transformer en victoire les 25 % de voix obtenues au premier tour. Il ne remporte aucun département, pas même le Vaucluse qu’il avait en ligne de mire.
Le parti d’extrême-droite renforce néanmoins son maillage territorial avec plusieurs dizaines d’élus départementaux. Un ancrage important pour les futures régionales. Il paieà la fois son isolement et le mode de scrutin mais réussit son ancrage électoral. Marine Le Pen considère que le PS sort « laminé » par ce scrutin, et que les résultats de son parti sont « exceptionnels un peu partout ».
Des résultats qui sont, pour la chef de l’extrême-droite, une « étape vers l’arrivée du Front national au pouvoir ». Car elle s’estime aujourd’hui à la tête du « seul mouvement d’opposition face à l’UMPS ». Elle n’a cependant pas demandé la démission du Premier ministre, classant ce dernier parmi les « politiciens médiocresaccrochés au pouvoir ».
Jean-Luc Mélenchon, du Front de gauche, voit dans le résultat la menace d’une « dislocation » pour le pays et souhaite une « nouvelle alliance populaire » à gauche. Le dirigeant du Parti communiste, Pierre Laurent estime que François Hollande et Manuel Valls ont une « grande responsabilité » dans le recul de la gauche.
La présidentielle en ligne de mire
L’élection phare de la vie politique française, c’est la présidentielle et Marine Le Pen l’a bien compris : ces départementales, a-t-elle déclaré, sont « le socle des grandes victoires de demain ». Le FN tisse sa toile en vue de 2017.
A l’inverse, la gauche laminée perd une grosse partie de son maillage territorial déjà éprouvé par la débâcle des municipales il y un an. C’est d’ailleurs le gros problème de François Hollande aujourd’hui : en l’état actuel des forces, compte tenu des résultats de ces départementales, il n’y aurait pas de candidat de gauche au second tour de la présidentielle.
A l’UMP, en revanche, on peut se féliciter d’avoir contenu le Front national. Nicolas Sarkozy assoit sa légitimité. C’est au fond sa première victoire électorale depuis son élection en 2007. Même Alain Juppé, son grand rival aujourd’hui, s’est empressé de saluer une victoire une « victoire de la stratégie d’alliance UMP-UDI-Modem ».
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