
En RCA, la transition se termine officiellement le 31 mars. Le premier tour de la présidentielle et des législatives a lieu ce mercredi partout dans le pays. « Enfin », disent les Centrafricains. Le scrutin doit tourner la page de trois ans d’incertitude et permettre au pays de sortir de la spirale de violences. Et le scrutin est très ouvert.
Deux millions d’inscrits, trente candidats en lice à la présidentielle et 140 sièges de députés à pourvoir. Voilà pour les chiffres de ces élections législatives et présidentielle en RCA, ce mercredi.
Le scrutin présidentiel s’annonce très ouvert et rares sont les observateurs qui se risquent à un pronostic. Dans l’entourage de plusieurs candidats, les rêves de victoire de l’un des trente candidats s’estompent, même si le scénario aurait plu à la communauté internationale, soucieuse d’éviter une contestation violente.
Les favoris
Trois hommes font figure de favoris : Anicet-George Dologuélé, qui a conclu un accord avec le KNK, le parti de François Bozizé, le patron du MLPC, Martin Ziguélé, qui a reçu lui à la dernière minute le soutien d’une frange anti-balaka et Karim Meckassoua qui espère siphonner également une partie de l’électorat boziziste.
Mais d’autres prétendants sérieux se tiennent en embuscade : Faustin Touadéra peut compter sur un report du vote KNK, Désiré Kolingba, fils d’un ancien président qui peut s’appuyer sur son parti le RDC, bien implanté dans le pays, et d’autres figures politiques pourraient créer la surprise. Beaucoup également comptent sur les législatives pour peser politiquement dans la Centrafrique d’après.
Le suspense est donc entier et l’ANE s’est engagée à publier, comme la loi l’y oblige, des résultats partiels au fur et à mesure pour limiter l’effet de surprise.
Des élections tant attendues
Ce scrutin marque la fin de près de trois ans de transition si l’on compte les dix mois sous Michel Djotodia qui avait pris le pouvoir par la force en mars 2013. Autant dire que les Centrafricains sont épuisés, lassés d’attendre en vain des élections démocratiques qu’on leur a tant promises.
Les incessants reports et les pressions de la communauté internationale ont donné aux Centrafricains l’impression d’être dépossédés de leur destin. Un habitant rencontré il y a quelques jours confiait même : « Ce ne sont pas vraiment nos élections, mais celles de la communauté internationale ».
Et puis les choses se sont débloquées sur le plan politique avant de se compliquer sur le plan sécuritaire. A mesure que l’on avançait vers une issue démocratique, les groupes armés opposés au processus ont ressorti les armes, notamment pendant le référendum du 13 décembre, bien décidés à garder le contrôle sur les territoires abandonnés par l’Etat.
Dernier coup de théâtre, le report de trois jours pour des raisons logistiques. Tout le monde s’accorde à dire que ce ne sera pas des élections parfaites, mais ce sera quand même des élections. Une manière de tourner la page après des années de violences.
avec RFI
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