Des chercheurs américains ont découvert que le tabac modifie jusqu’à 7000 gènes de notre ADN. Des modifications qui perdurent jusqu’à 30 ans après avoir arrêté de fumer.

Les cigarettes peuvent laisser une empreinte durable sur l’ADN humain, modifiant jusqu’à 7000 gènes, soit un tiers des gènes humains connus,selon une méta-analyse publiée dans la revue Circulation .

Cette analyse qui a porté sur plus de 16 000 fumeurs montre que si la plupart des empreintes génétiques pathogènes laissées par le tabac disparaisse dans les 5 années qui suivent l’arrêt de la cigarette, un grand nombre de modifications de l’ADN persistent jusqu’à 30 ans après. "Notre étude a trouvé des preuves convaincantes que le tabagisme a un impact à long terme sur notre machinerie moléculaire" explique le Dr Nathalie London, de l’Institut national des sciences de l’environnement des Etats-Unis, principal auteur de l’étude.

Le tabac modifie la façon dont un gène sur trois fonctionne

Les marques du tabac sont faites dans un processus appelé méthylation, qui est une altération de l’ADN qui peut inactiver un gène ou changer la façon dont il fonctionne. Ainsi, les maladies du cœur ou le cancer sont tous deux causés par des altérations des gènes. "C’est ainsi que le tabac est responsable de plus de 6 millions de décès évitables dans le monde chaque année" soulignent les chercheurs.

Les résultats de cette étude montrent que les médecins devraient prendre en compte les antécédents de tabagisme de chaque patient dans leur suivi médical. "A la question "Fumez-vous ?", de nombreuses personnes, qui ont arrêté, répondent par la négative. Mais il faudrait aussi leur demander "Avez-vous fumé au cours des 30 années précédentes ?"pour savoir s’ils sont susceptibles d’avoir une altération des gènes" insistent les chercheurs.

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