L’auteur de cette opinion veut provoquer un débat autour de la question des frontières tracées au jugé par les puissances coloniales d’alors avec toutes les conséquences désastreuses qui sont vécues de nos jours par l’Afrique. Nous espérons beaucoup de réactions à ce sujet.
L’intangibilité des frontières héritées de la colonisation (de l’Afrique), principe consacré en droit international, a produit des états africains soi-disant modernes extrêmement artificiels. On a gardé la configuration des colonies qui étaient de vastes prisons renfermant plusieurs peuples, jadis indépendants et souverains, qui s’y trouvaient pris dans le sens où l’on dit qu’un rat est pris dans un piège.
Ces peuples pris au piège de la colonisation, ces peuples emprisonnés pendant plusieurs générations en sont venus à perdre le sens et le goût de l’indépendance et de la liberté.
Il demeure constant que ces peuples africains renfermés dans ces Etats modernes d’Afrique continuent de vivre au rythme de la colonisation et non de la souveraineté malgré les fameuses indépendances qui ont déferlé sur le continent dans les années 1960.
La décolonisation a été une contrefaçon, l’indépendance une formalité faite pour les besoins de la cause, un cadeau empoisonné qui fait encore des victimes aujourd’hui en Afrique.
Cadeau ? Indépendances sans préavis
Les peuples n’ont jamais eu le bonheur et l’honneur de combattre pour leur libération, hormis les rares soubresauts insignifiants n’ayant rien a voir avec une guerre de libération, du genre de celles du George Washington aux états unis d’Amérique, Ho Chi Min au Vietnam, Paul Kagamé au Rwanda.
L’indépendance fut donc une formalité faite pour les besoins de la cause. Posez-vous la question de savoir pourquoi le Congo belge a dû accéder à son indépendance le 30 juin 1960, alors que peu avant, l’éminent professeur belge Bilsen disait encore qu’on ne pouvait envisager l’indépendance du Congo belge avant 1990.
Pour le Ruanda-Urundi, des officiels du gouvernement belges disaient sans ambages qu’il fallait l’espace de plusieurs générations avant de penser à l’indépendance. Les français disaient à peu de choses près la même chose de leurs colonies africaines.
Pourtant tout d’un coup, on voit dans les années 1960 des indépendances qui nous tombent dessus en cascade, sans préavis, sans préparation.
Ordres de décoloniser émanant de la toute puissante Amérique
Pour couper court, disons cette vérité qu’on ne nomme jamais dans l’historiographie politique africaine. Le président Eisenhower des Etats Unis d’Amérique a donné des instructions expresses aux gouvernements anglais, français, belges etc… disant clairement qu’il fallait décoloniser et vite.
A ces pauvres chefs politiques européens d’ordinaire aveugles, Eisenhower a intimé qu’une terrible guerre se profilait a l’horizon, dans les jungles africaines. Il était certain, disait Eisenhower, que l’Europe ne gagnerait pas cette guerre. L’Europe allait subir une déculottée sans précédent comme les armées françaises réunies venaient de subir une cuisante défaite à Dien Bien Phu au Vietnam en 1954.
Eisenhower était ferme donc dans les ordres qu’il a donnés à ses « petits gars » d’Europe, qui sortaient de la seconde guerre mondiale appauvris et déboussolés. Il est vrai qu’une troisième guerre mondiale allait être vite enclenchée si des partis communistes du genre Vietminh de Ho chi Minh (qui venait de vaincre brillamment la France en Indochine) s’étaient constitués dans les jungles africaines, pendant que l’Afrique était encore sous le joug colonial.
L’issue d’une telle guerre était imprévisible.
L’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS) a ainsi manqué une occasion dorée d’effacer ses ennemis capitalistes et d’envelopper le globe terrestre dans une robe communiste. Voilà ce que craignait le président des Etats-Unis d’Amérique.
A l’heure qu’il est, au regard de multiples incohérences et incapacités accumulées de l’OUA et de l’Union africaine, dans le sillage de la division de Soudan en deux Etats, les tribulations observées au Mali et en République Démocratique du Congo annoncent clairement que le principe de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation cède peu à peu le pas au principe de la divisibilité des états africains.
AJOUTER UN COMMENTAIRE
REGLES D'UTILISATIONS DU FORUM
Ne vous eloignez pas du sujet de discussion; Les insultes,difamations,publicité et ségregations de tous genres ne sont pas tolerées Si vous souhaitez suivre le cours des discussions en cours fournissez une addresse email valide.
Votre commentaire apparaitra apre`s moderation par l'équipe d' IGIHE.com En cas de non respect d'une ou plusieurs des regles d'utilisation si dessus, le commentaire sera supprimer. Merci!