L’ex-Lieutenant des FDLR Ndayisaba devenu avocat à Kigali

Redigé par NDJ
Le 5 avril 2018 à 08:24

Emmanuel Ndayisaba, 40 ans, est un ancien combattant FDLR/Forces Démocratiques de Libération du Rwanda où il s’est enrôlé en 1996 pour, en 2000, lui et 100 camarades, escortés par la MONUSCO, ils ont fait le "Come and See" pour s’assurer qu’il y a lieu de rentrer, que la sécurité est totale dans le pays. Les autres sont retournés raconter ce qu’ils ont vu, mais lui et quelques uns de ses camarades ont décidé de rester.

"Je suis resté et me suis inscrit à la faculté de droit d’où je suis sorti pour fonder un cabinet d’avocat. Mes appointements mensuels vont dans le million et demi de francs", a dit l’ex-lieutenant FDLR Ndayambaje qui se souvient avec dépit des années éreintantes des forêts congolaises où lui et ses camarades combattants vivaient de la nourriture des camps de réfugiés ou de pillage de camps militaires congolais.

"De retour au pays, j’ai dû reprendre mon école secondaire avant de poursuivre mes études universitaires de droit", a-t-il confié montrant qu’il a repris ses études sur le tard à 22 ans.

"Ce gouvernement actuel, il est pour moi un parent qui m’a donné le savoir. Il m’a appris à vivre les valeurs humaines. Maintenant je vis plus la rwandité que l’éthnicité. Ma contribution à ses efforts de construire une société rwandaise réconciliée et vivant dans la tranquillité est de l’aider au rapatriement de tous les combattants FDLR qui persistent dans des attaques sans fondement", a-t-il confié à IGIHE.

Me Ndayisaba s’est enrôlé dans les Fdlr en 1996 alors qu’il était réfugié dans l’Est de la RDC suite au génocide des Tutsi de 1994 et de la libération du Rwanda par les troupes de l’APR (Armée Patriotique Rwandaise).

"Nous avions l’objectif de reprendre le pouvoir. Mais au fil du temps, la guerre changeait de visage. Nous luttions pour la démocratie, la pax et la sécurité. Force a été de constater que le gouvernement que nous combattions avait le même souci. Du coup, à mes yeux, il n’y avait plus d’objectif de la lutte armée", a ajouté Ndayambaje qui avec son Fdlr, s’était fourvoyé dans une RDC où, en 1999, beaucoup d’armées (rwandaise, ugandaise, zimbabwéenne et autres et les Fdlr) se combattaient.

Le rapatriement fait, le jeune Ndayambaje raconte qu’il a toujours été soutenu dans ses études d’école secondaire qu’il a terminées en 2006 par la Commission Rwandaise de démobilisation et de réinsertion au point que celle-ci l’a recommandé à la bourse de l’Etat rwandais pour ses études de droit à l’Université du Rwanda.

"J’invite mes anciens camarades à rentrer au pays. Qu’ils fassent une sorte d’introspection et mesurent le temps passé et leur état actuel dans cette brousse congolaise. Pour ma part, je ne trouve pas le fondement ni l’idéal de cette guerre. Or sans idéal, on ne peut pas se targuer de remporter la guerre. Bien plus, il ne sera pas facile d’avoir un sponsor quand vous l’expliquer que vous vous engagez à faire une guerre et mettre en place un gouvernement monoethnique", a dit Maître Ndayambaje fier de l’actuel gouvernement nationaliste rwandais qui est viscéralement contre toute divisionnisme et surtout l’ethnisme comme cela transparaît dans l’exercice du pouvoir de Kigali.


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