La visite de Trump à Londres en débat au Parlement britannique

Redigé par Igihe.com
Le 21 février 2017 à 11:26

Tandis que des milliers d’opposants à Donald Trump manifestaient aux abords du Parlement britannique contre le projet de visite d’Etat du président américain à Londres lundi 20 février, les députés, eux, débattaient du sujet. Un débat provoqué par une pétition ayant recueilli plus de 1,8 million signatures et qui demandait à ce que cette visite ne soit pas d’Etat mais simplement officielle.
Moins bruyants que les protestataires sous leurs fenêtres mais tout aussi passionnés, les députés britanniques ont (...)

Tandis que des milliers d’opposants à Donald Trump manifestaient aux abords du Parlement britannique contre le projet de visite d’Etat du président américain à Londres lundi 20 février, les députés, eux, débattaient du sujet. Un débat provoqué par une pétition ayant recueilli plus de 1,8 million signatures et qui demandait à ce que cette visite ne soit pas d’Etat mais simplement officielle.

Moins bruyants que les protestataires sous leurs fenêtres mais tout aussi passionnés, les députés britanniques ont débattu en nombre et sans retenue de la visite d’Etat présentée en toute hâte par Theresa May à Donald Trump le mois dernier.

Certains parlementaires ont d’ailleurs violemment critiqué la précipitation de la Première ministre à inviter un président américain très controversé pour une visite qui implique qu’il soit reçu par la reine Elisabeth II avec tous les honneurs. Parmi eux, Alex Salmond, le député du parti indépendantiste écossais SNP a reproché le manque de sagesse d’une invitation aux motivations avant tout économiques. Le travailliste Paul Flynn a lui estimé qu’on ne pouvait pas se fier à un dirigeant qui se comportait comme un « enfant capricieux ».

Mais les participants à ce débat ne se sont pas tous montrés opposés à la visite en fanfare du nouveau locataire de la Maison Blanche : le conservateur Nigel Evans a comparé l’élection de Donald Trump au vote pour le Brexit et accusé les opposants au président américain de refuser de comprendre le mouvement populaire actuel.

Invités à voter à voix haute pour ou contre cette visite d’Etat, les députés ont été une majorité à crier « non ». Mais ce rejet restera purement symbolique car le Parlement n’a pas le pouvoir de faire reculer un gouvernement qui a déjà prévenu que la visite aurait lieu, même s’il se garde bien d’en préciser la date.

Des milliers de personnes devant le Parlement

À Londres, pendant que les députés débattaient la question de la venue du président américain après qu’une pétition contre Trump ait remporté près de 2 millions de signatures, des milliers de personnes se sont retrouvés devant le Parlement.

Sur Parliament Square, c’est un rassemblement des plus éclectiques qui s’organise. Certains sont venus pour protester contre la visite de Donald Trump. D’autres viennent soutenir les migrants affectés par les récentes actions du gouvernement britannique. Mais dans sa globalité, le mouvement cherche à faire passer un message de paix, comme l’explique Sophie Jackson, l’une des organisatrices de la manifestation. « On proteste pour beaucoup de choses différentes aujourd’hui, mais finalement, tout ce qu’on veut c’est d’arrêter de prendre les immigrés comme boucs émissaires, de reconnaître qu’ils font partie de notre société. On veut un pays fort et uni, qui n’utilise pas la peur de l’autre pour défendre des réformes d’austérité. C’est un message très simple, contre le racisme et pour l’égalité de tous », explique-t-elle.

Même si la visite officielle de Donald Trump a finalement été acceptée à la fin du débat, pour Éva, une jeune Française installée au Royaume-Uni depuis 5 ans, ce n’est pas la fin du combat : « On voit que le gouvernement de Theresa May n’est pas prêt à résister contre Trump. Autant on a vu à la fois François Hollande ou Angela Merkel prêts à avoir une certaine forme de scepticisme, autant Theresa May a assumé être la première à le rencontrer. Certaines de ses idées sont malheureusement assez proches de celles Trump. Donc il y a un agenda commun contre lequel il faut se battre. »

S’il décide d’honorer l’invitation lancée par Theresa May, Donald Trump devra certainement faire face à un flot de contestations à peine arrivé sur le sol britannique.

Avec rfi.fr


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