Une eclaircie diplomatique entre le Rwanda et l’Uganda : Un emissaire de Museveni a Kigali

Redigé par NDJ
Le 6 janvier 2018 à 09:16

Ce vendredi 5 Janvier 2018, le Président Paul Kagame a reçu un émissaire du Président Ugandais Joël Museveni en la personne de son ministre des Affaires Etrangères, Sam Kutesa. Il a été tenu un entretien sur l’état des relations bilatérales et sur la meilleure façon de dépasser les incompréhensions entre les deux pays.

Ce n’est ni trop tôt ni trop tard ! Cela devait arriver. L’important c’est qu’un dialogue franc s’installe entre les deux chefs d’Etat et qu’on dépasse les problèmes qui les divisent à savoir ne pas permettre àl’opposition rwandaise un terrain de recrutement d’une rébellion armée qui s’annonce en Uganda avec le RNC du Gén. Kayumba Nyamwasa qu’en lieu et place, Museveni joue l’entremetteur entre Nyamwasa et son Commandant Paul Kagame qui lui pardonnera généreusement ses escapades dangereuses.

De deux, le Président Paul Kagame aura été bien aise d’entendre de l’émissaire que Museveni décide de revenir à l’Afrique , qu’il enterre le pacte militaire secret signé avec la France lointaine qui garde une dent contre le Rwanda puis enfin qu’il débloque les mégaprojets est africains dont la construction du chemin de fer reliant Mombassa à Nairobi, Kampala et Kigali et la ligne électrique Ethiopie-Rwanda.

Ce voyage de Sam Kutesa vient à point nommé, au moment où les relations entre les deux pays voisins partageant une longue histoire commune étaient sur une pente très glissante avec des services de renseignement militaire ugandais qui s’adonnaient à la torture de sujets rwandais en voyage ou résidant àen Uganda et soupçonnés d’espionnage au profit du Rwanda.

Et puis, il y avait aussi le fait que le Rwanda soupçonne sérieusement l’Uganda d’entretenir un noyau de la rébellion rwandaise dirigée par le RNC du général Kayumba Nyamwasa très au chapitre avec Museveni et autres généraux qui ont maille àpartir avec le Général Paul Kagame et Président du Rwanda mu par une fougue panafricaniste et une aura africaine qui portent ombrage au parrain ugandais.

« Kutessa était porteur d’un message personnel du Président Joël Museveni au Président Paul Kagame. Les deux personnalités ont passé en revue les questions d’intégration des pays de la Communauté de l’Afrique de l’Est et particulièrement sur les questions de relations bilatérales difficiles durant ces derniers jours entre les deux pays. Les arrestations et tortures exercées sur les citoyens rwandais sur le sol ugandais ont été qualifiées de germes de d’insécurité entre les deux pays et dans les familles rwandaises inquiétées de l’injustice commise sur les leurs en Uganda », a écrit sur son compte twitter la Ministre louise Mushikiwabo qui assistait à l’entretien entre les deux hommes politiques.

La ministre Louise Mushikiwabo a tenu àpréciser la position de Paul Kagame au cours de cet entretien.

« Pour que les relations bilatérales fraternelles et une franche coopération se rétablissent, il faut que quelque action soit organisée pour l’intêrêt de chacun des deux pays », a dit La Ministre des Affaires Etrangères Louise Mushikiwabo ne précisant pas la forme de cette « quelque action » et laissant l’opinion publique pérorer à ce sujet.

S’agit-il d’un accord additionnel au Pacte de Défense signé en 2016 entre les Présidents Museveni d’Uganda, Kagame du Rwanda et Uhuru Kenyatta de Kenya dans le cadre des pays membres du Corridor nord ?

Les artisans du retablissement du climat de confiance entre les deux pays
Ce pacte de Défense a piégé tous les efforts d’un pays ou de l’autre de torpiller les efforts de son partenaire dans sa quête de projets de développement qui doivent bénéficier d’une façon ou d’une autre aux autres pays signataires du pacte.

Or il se fait qu’avec le climat alourdi par des animosités cachées entre les deux pays, les citoyens rwandais ont du mal à s’épanouir dans leurs voyages d’affaires avec passage obligé d’Uganda pour se rendre au Kenya ou au Soudan.

Le voyage de l’émissaire du Président Museveni est un signe de sagesse de ce dernier qui trouve que se parjurer porte toujours des conséquences fâcheuses contre soi.

Le pragmatique Museveni aura-t-il trouvé qu’il a intérêt à garder à l’esprit que la fraternité d’arme d’antan est déjà un pacte tacite fort en soi, qu’elle va au-delà de tout supposé accord politique. Et gare à celui qui se parjurera !


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